Rétablissement de la constitution : La classe politique toujours divisée

4 Avril 2012 - 00:01
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La classe politique malienne a diversement accueilli l’annonce du chef de la junte du  retour à l’ordre constitutionnel comme exigé par la CEDEAO. Si pour les membres du Front uni pour la restauration de la démocratie (FDR), il s’agit d’un pas important vers la sortie de crise, par contre au MP 22 et à la Convergence de soutien au CNRDRE, on crie à une « trahison ». « A compter de ce dimanche 1er avril, la junte militaire a décidé de rétablir la Constitution du 25 février 1992 ». Cette déclaration a provoqué de nombreuses réactions dans la classe politique. Au Front uni pour la restauration de la démocratie (FDR), la décision a été accueillie avec beaucoup de prudence, même si son porte-parole, Me Kassoum Tapo, pense qu’il s’agit d’un pas important vers la sortie de crise. Selon lui, cela ne suffit pas, et il faut le retrait pur et simple du capitane Sango du pouvoir. « Si la Constitution est rétablie, il n’est  plus au pouvoir. En clair, il n’est plus le président. Le capitaine Sanogo est entré dans l’histoire dans une certaine manière. Il a une chance de sortir par la grande le porte », a déclaré le porte-parole du FDR. Pour qui, l’installation du nouveau président sur la base de la Constitution doit consacrer la priorité sur le Nord. « Nous sommes obligés de nous engager avec ce qui se passe au Nord. Et notre priorité est de défendre l’intégrité du territoire », a expliqué Me Kassoum Tapo. Qui préconise l’adoption d’une loi d’Amnesty protégeant les putschistes. Le rétablissement de la Constitution exige que ce soit ATT qui revienne au pouvoir. Mais dans une intervention radio la semaine dernière, l’ancien président du Mali a expliqué que « l’important c’est le Mali ». De ce fait, les dispositions prévoient que le pouvoir soit confié au président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré. En déplacement dans la capitale nigérienne, le président de l’Adéma ne cache pas sa disponibilité. « Pour l’instant, on ne m’a pas fait de notification. Dès que ce sera fait, je n’ai aucune objection à venir assurer cette transition », a précisé le président de l’Assemblée nationale sur la chaine de télévision « TV5Monde ». Pour Dioncounda Traoré, la priorité reste la reconquête du territoire (dont les régions du Nord sont sous le contrôle de la rébellion) et l’organisation rapides d’élection libres et crédibles. Doutes sur la capacité de Dioncounda Traoré Joint au téléphone, le président du parti Sadi,  vraisemblablement très déçu par cette déclaration de la junte, n’a pas souhaité faire de commentaire. « J’attend de voir clair avec mes autres camarades, avant d’adopter une déclaration », nous a déclaré Cheick Oumar Sissoko, dont le parti s’était déclaré « solidaire » des putschistes au lendemain du coup d’Etat. Mais au niveau de la jeunesse du parti Sadi (membre du MP22), on n’utilise pas la langue de bois. Et la déclaration de ce dimanche du capitaine Sanogo est accueillie avec beaucoup de déception.  « Nous pensons que c’est une trahison au regard de tout ce que le MP 22 et la Convergence de soutien au CNRDRE a fait depuis le 22 mars. C’est également une trahison pour l’ensemble de la jeunesse qui voyait en ce coup d’Etat un sursaut patriotique afin de permettre au Mali de retrouver sa dignité », nous a déclaré un des responsables de la jeunesse Sadi. Selon ce dernier, « la capitulation de junte militaire face aux pressions consacre le retour à la case départ et un retour aux erreurs du passé ». Le militant Sadi d’ajouter : « Au delà de tout, nous avons de réels doutes quant à la capacité même de Dioncounda Traoré à pouvoir conduire une bonne transition et à faire l’urgence de la reconquête de notre territoire. Car il est comptable de la situation que nous vivons ». Issa Fakaba Sissoko

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