Mars 1991, Mars 2012 : Le Mali rattrapé par son passé !!!

4 Avril 2012 - 00:10
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Le  30 décembre 1990, une marche pour l’instauration du multipartisme rassemble plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues de Bamako. Dès lors, pas un seul jour ne se passe sans qu’il n’y ait une manifestation. Celle du 21 janvier 1991 est réprimée dans le sang. C’est l’explosion de centaines de jeunes qui libèrent leur colère, en pillant et saccageant tous ce qu’ils identifient appartenir au régime. Le gouvernement proclame alors l’état d’urgence. Tout  rassemblement est interdit. La presse est bâillonnée. Les écoles sont fermées. Le Président Général Moussa Traoré dira « jamais je ne démissionnerais ». Mais sa chute programmée a eu lieu le 24 mars 1991 lorsqu’il fut arrêté par un groupe de parachutistes commandé par le colonel Amadou Toumani Touré. Dès l’annonce de la nouvelle, la population en liesse envahit les rues de la capitale. Ainsi ATT s’engage à rendre le pouvoir aux civils, à l’issue d’un régime de transition dont le gouvernement est confié à Zoumana Sacko. Ce dernier remet de l’ordre dans l’administration et ouvre des enquêtes sur les fraudes de l’ancien régime. Les partis politiques se multiplient, et une nouvelle constitution est adoptée par le référendum en janvier 1992. Les élections municipales sont emportées par l’ADEMA, également victorieuse aux législatives de mars. En avril 1992, son candidat Alpha Oumar Konaré est élu Président de la 3ème république avec 69,01% des suffrages au second tour contre Tiéoulé Mamadou Konaté. Il est investi Président de la république du Mali, le 08 juin 1992. Il est réélu pour un second mandat en 1997 au premier tour avec 95,09% des voix face à un seul candidat, Mamadou Maribatrou Diaby. Les principaux partis de l’opposition ont boycotté le scrutin pour protester contre l’annulation des élections législatives d’avril 1997. Au plan national, son action est marquée par la restauration de la démocratie au Mali (malgré les difficultés tenues lors des élections législatives de 1997), le règlement du conflit avec les Touaregs, la mise en place de la décentralisation. Mais les difficultés économiques persistent ainsi que la corruption. Il rend hommage au premier Président du Mali « Daba Keita den » Modibo Keita en inaugurant un mémorial à Bamako. Opposé à la peine de mort, il commue en prison à perpétuité les condamnations à mort du général Moussa Traoré et de son épouse Mariam Traoré condamnés pour crimes politiques et économiques avant de les gracier en 2002. Sur le plan international, il œuvre pour la paix sur le continent et l’intégration régionale. Il Préside la CEDEAO (communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest) et l’UEMOA (union économique monétaire ouest Africaine) en 1999 et 2000. En 2002 il respecte la constitution du Mali qui limite le nombre de mandats Présidentiels à deux. ATT va lui succéder en tant que candidat indépendant. De 2002 à nos jours, il fut un Président exemplaire mais pas pour longtemps. Selon son projet  de société, il se dit assurer la démocratie et la bonne gouvernance, le renouveau de l’action publique, la consolidation de la démocratie et des droits humains, la restauration du crédit et de l’autorité de l’Etat, un nouvel état d’esprit, le choix des hommes et des femmes, la lutte contre la corruption, la défense et la Sécurité, une plus forte croissance économique… ATT s’engage également en faveur de la bonne tenue de l’économie et l’exigence d’une croissance économique plus forte. A ces promesses, s’ajoutent : la mise en place d’une stratégie de puissance agricole, la souveraineté alimentaire, l’impérieuse mutation des systèmes de production agricole, le financement de l’intensification des systèmes de production agricole, le renforcement de la sécurité alimentaire, le renforcement  du Programme d’Expansion des Infrastructures, le désenclavement intérieur et extérieur du pays, le développement de l’infrastructure énergétique, la disponibilité de l’eau potable, le développement des infrastructures de communication et des technologies de l’information, l’habitat et les infrastructures urbaines, le développement du Secteur Privé, le pari des PME… La situation du secteur privé, les nouvelles actions d’appui au secteur privé, l’Insertion des Femmes et des Jeunes dans les Secteurs Productifs, la problématique du sous-emploi et du chômage des jeunes et des femmes, la promotion de l’emploi des jeunes, le dispositif spécifique de micro projets pour les femmes, l’investiture dans les Ressources Humaines, L’Education, la Santé, la culture et le Sport sont, entre autres, des défis pour lesquels Amadou Toumani Touré a également juré d’apporter des solutions. Voila en quelque sorte son projet de société « pour un Mali qui gagne » son slogan. Il apporta les infrastructures et bien d’autres avantages, mais il ne pu trouver de solutions face à certaines préoccupations majeures des maliens. Il s’agit, bien entendu, de la crise économique, l’autosuffisante alimentaire,  l’éducation et la sécurité dans le nord-Mali. Pour certains ATT est un sauveur, un héro, l’homme qui fallait pour le Mali, mais pour d’autres il n’a été qu’un Président joueur et manipulateur. Il donna plus d’importance  à ses échangeurs qu’aux valeurs de la nation maliennes, son pond qu’au son de détresse de ses concitoyens, son ATTBOUGOU qu’à ‘’l’écolebougou’’… Conséquences : L’école va de mal en pis, la cherté de la vie s’accroit, la sécurité est de plus en plus préoccupante, le nombre des chômeurs s’est multiplié, les maliens ont faim… Un pays sans éducation est il un pays ? Un pays sans sécurité est il vivable ? Voici deux questions qui méritent d’être posées. Comme on le dit bien souvent « chacun a son tour chez le coiffeur », le Mali est encore une fois rattrapé par son histoire. Il renversa Moussa Traoré en mars 1991, qui lui aussi avait déposé Modibo Keita en 1968,  et il est renversé en mars 2012 par des soldats comme lui. Ces derniers, les putschistes du 22 mars, seront eux aussi renversés de la même manière car l’histoire vient de prouver que les militaires maliens quittent toujours le pouvoir de la même manière qu’ils l’ont pris. Peut être que Moussa Traoré pensait bien faire à l’époque comme lui, de la même manière dont ses successeurs pensent bien faire pour le Mali aujourd’hui. Moussa Traoré est tombé dans son propre piège. ATT s’est roulé dans sa propre farine. Le capitaine Sanogo est aujourd’hui pris en otage par sa propre ambition de changement.  Arrivera t-il à changer son destin ? La junte sera-t-elle à mesure de changer l’histoire qui lui a été tracée par cette même histoire ? Quelle fin pour le CNRDRE ? Difficile de répondre à ces questions maintenant. Il faut juste rappeler que le scénario dans lequel il se trouve est très différent des précédents. Son sort dépendra de son aptitude à transformer ses contraintes en moyens, ses ambitions en missions et sa passion en raison. KADIDIA DIABATE

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