Au Nord-Mali, la France a-t-elle ajouté du désordre au désordre depuis son opération militaire de janvier 2013 ? C'est la thèse de Nicolas Normand, qui sait de quoi il parle, puisqu'il a été ambassadeur de France à Bamako. Aujourd'hui, il publie aux éditions Eyrolles « Le grand livre de l'Afrique », un panorama complet des réalités politique, économique et culturelle de l'Afrique. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
RFI: Pourquoi dites-vous que la France a manqué l’occasion, en 2013, de neutraliser, de désarmer tous les groupes armés du nord du Mali ? Pourquoi dites-vous qu’elle a ajouté du désordre au désordre?Nicolas Normand: Effectivement, je suis assez critique sur cette opération-là. Sur le principe, l’opération Serval de janvier 2013 était une excellente opération. C’est-à-dire qu’il fallait empêcher les différents groupes jihadistes réunis de déferler vers le Sud et éventuellement vers Bamako. Le problème, c’est que la France a cru ensuite distinguer des bons et des mauvais groupes armés. Certains étaient perçus comme politiques et d’autres étaient perçus comme terroristes. Et l’armée française est allée rechercher ce groupe – c’était le MNLA à l’époque –, ces séparatistes touaregs, d’une tribu particulière qui était minoritaire au sein même des Touaregs, les Ifoghas. Ce groupe, on est allé le chercher et on lui a donné la ville de Kidal. Et ensuite, ultérieurement, il y a eu les accords d’Alger, qui mettent sur une sorte de piédestal ces séparatistes, à égalité en quelque sorte avec l’Etat. Cela, c’est une erreur importante.
Vous constatez, comme tout le monde, que l’accord d’Alger de 2015 n’est pas appliqué, notamment au niveau du désarmement. Et vous dites que les groupes touaregs Ifoghas, qui contrôlent la ville de Kidal notamment, ont intérêt à ce qu’il ne soit pas appliqué, ont intérêt au statu quo, et que c’est l’une des raisons pour lesquelles dans les zones qu’ils contrôlent, l’année dernière ils ont fait voter massivement pour la reconduction du président Ibrahim Boubacar Keïta…
Effectivement, les groupes ex-rebelles signataires de l’accord d’Alger ne sont pas mécontents des lenteurs de l’application de l’accord d’Alger. Le problème de cet accord, c’est qu’il est un peu signé avec des seconds couteaux. C’est-à-dire des séparatistes et des groupes, curieusement anti-séparatistes et pro-Bamako, qui sont quand même des groupes armés. En fait, c’était des rivalités inter-touarègues, au départ, entre les Ifoghas nobles et le tiers-état touareg qu’on appelle les Imghad. Les Imghad - ce tiers-état -, était pro-Bamako, pour résister au pouvoir féodal de la noblesse Ifoghas, qui elle, était séparatiste en bonne partie pour pouvoir résister elle-même à la démocratisation, au pouvoir du nombre et au pouvoir de l’égalité de statut entre les nobles et le tiers-état. Donc je pense que la rébellion touarègue était, avant tout, une défense de privilèges féodaux d’une minorité de Touaregs, dans la région de Kidal. Le problème de l’accord d’Alger, c’est que l’on a donné un statut fort avantageux et toutes sortes d’avantages matériels aux signataires. Actuellement, ils sont payés pour participer à des comités de gestion. Il n’y a pas d’élection et il n’y a pas de désarmement immédiat. Le fait qu’ils puissent garder leurs armes jusqu’à la fin du processus – et ils ne sont toujours pas désarmés pour l’essentiel – a créé une sorte d’instabilité dans la région, parce que les groupes majoritaires non touaregs se sont sentis un peu menacés. Donc tout le monde s’est armé, il y a eu une tribalisation armée qui s’est produite au nord du Mali. Ils se sont dit : « Pour avoir des avantages, il faut prendre les armes ». En plus, l’aboutissement de l’accord, c’est le désarmement et ce sont des élections. Et cette noblesse Ifoghas minoritaire n’a pas intérêt à des élections. Parce qu’à ce moment-là, elle serait sans doute balayée par la majorité non Ifoghas. Donc, idéalement, étant donné que pour l’instant ces Ifoghas se sont crispés sur leurs privilèges, il faudrait qu’ils négocient eux-mêmes avec leur tiers-état – c’est-à-dire les Imghad, les tributaires touaregs – pour partager le pouvoir à Kidal. A Kidal, les Ifoghas sont minoritaires et ils ont tout le pouvoir actuellement.
Vous dites qu’il y a un exemple réussi, c’est au Ghana?
Oui. C’est-à-dire qu’au Ghana, de façon plus générale, c’est un peu le problème de la transition entre les pouvoirs traditionnels et la démocratisation. Au Ghana, c’est un exemple de réussite, où les chefs traditionnels ont gardé certains pouvoirs locaux, fonciers, juridiques… Alors, on peut s’inspirer de cela. C’est tout à fait possible.
Et vous écrivez que la stratégie actuellement de la France et de l’Europe, c’est-à-dire faire converger au nord du Mali l’action militaire et le développement, cela ne suffit pas. Il faut développer l’Etat régalien. Vous dites que dans les forces de sécurité maliennes, il n’y a actuellement que 16000 personnes!
Oui. C’est-à-dire que, d’une façon globale, l’approche est simpliste. On applique toujours la même formule. Pas seulement au Mali, mais également en RDC ou en République centrafricaine. Il y a des troubles, on envoie une sorte de corps expéditionnaire – c’était Serval, devenu Barkhane au Mali, c’était Sangaris en Centrafrique – ensuite, on fait une élection précipitée du président de la République, qui est censé redonner une légitimité au pouvoir. Et ensuite, on met des Casques bleus pour gérer le tout. En fait, le tout c’est un chaos, en général. Il faut sortir de cette approche simpliste. Les causes du problème, c’est que l’Etat malien – ou évidemment, l’Etat de Centrafrique – s’est effondré. Parce que c’est un Etat très fragile et que finalement l’aide au développement elle-même a contribué à sa fragilité, puisqu’elle a contourné l’Etat en s’adressant directement à la population. On n’a pas vu que l’armée s’affaiblissait, était insuffisante pour tenir tête à des groupes armés. On n’a pas vu que la police ne fonctionnait pas bien, que la justice ne fonctionnait pas non plus, ne s’appliquait pas dans les zones périphériques et que beaucoup de zones étaient une sorte de Far West sans shérif, de friches étatiques, de zones sans contrôle… A ce moment-là, des groupes armés prolifèrent. Tous ces groupes se développent lorsque l’Etat est faible. Donc, je crois qu’il ne s’agit pas de traiter militairement et ensuite d’apporter du développement. Cela, c’est trop simpliste. Il faut traiter le problème de la fragilité de l’Etat et de ses services fiscaux. Parce que, sans fiscalité, évidemment, on ne peut pas payer une armée, une police, une justice et ni une éducation nationale, évidemment.
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COULIBALY YACOUBA
Ne pas faire de l' ARMÉE sa priorité ne veut pas dire qu' on l'a détruit.
ALPHA OUMAR KONARE est venu trouver L'ARMÉE MALIENNE dans un état piteux.
Réfléchisser un peu, arrêter de vous faire berner par un dictateur et ses thuriféraires :un régime qui n'arrivait même pas à payer ses fonctionnaires peut il entretenir une ARMÉE?
L'ARMÉE MALIENNE qu' a hérité ALPHA OUMAR KONARE était corrompue jusqu'aux os.
Il suffit de voir de la richesse qu' a accumulée les officiers supérieurs qui s'occupaient du matériel militaire à l'époque de MOUSSA TRAORÉ .
Pour votre information,L'ARMÉE MALIENNE a commencé à pericliter quand on a arrêté KISSIMAN DOUNKARA le ministre de la défense et de la sécurité du CMNL numéro deux du régime.
C'est lui qui s'opposait aux affaires que voulait faire Mme MOUSSA TRAORÉ .
Il était le frein à la cupidité de celle que tous les maliens ont découvert son amour de l' argent dans les années 1980 jusqu'à la chute du régime.
Elle a placé tous ses éléments dans les endroits juteux de l' ARMÉE MALIENNE.
ON DIT MÊME QU' ELLE DONNAIT SES AVIS POUR LA NOMINATION DES OFFICIERS SUPÉRIEURS.
Donc quand ALPHA OUMAR KONARE a pris le pouvoir L'ARMÉE MALIENNE n'existait que de nom.
Il suffit de voir comment notre ARMÉE a été incapable de faire face à la rébellion en 1989.
Si les hommes politiques sont obligés de négocier depuis 1991,c'est parce qu' il n'y avait pas d'armée avant la chute du dictateur.
Ce qu' on peut reprocher à ALPHA OUMAR KONARE,c'est de ne pas en faire une priorité.
Pouvait il en faire une priorité quand l' économe était à terre?
Un pays pauvre n'a t'il pas intérêt à éviter la guerre qu' à la préparer par des achats d'armements alors que son peuple meurt de faim?
AOK a fait le choix d'éviter la guerre par une politique étrangère efficace tournée vers le développement économique favorisant la paix.
Si on souffre aujourd'hui,c'est parce qu' après lui on a pas su éviter la guerre.
L'ARMÉE MALIENNE est faible à cause de MOUSSA TRAORÉ .
Ne pas comprendre cela,c'est accepter d'être manipulé.
Oui tant que les maliens ne cesserons pas de détourner le denier public, rien ne marchera dans ce pays. Mais ce qu'il faut retenir aussi, c'est que les touareg sont les plus grands indisciplinés de ce système et même s'ils arrivent à se défaire du Mali en créant leur AZAWAD, cet espace ne serait pas vivable très longtemps, car ils vivent même aujourd'hui du labeur du peuple négroïde surtout du Centre et du Sud. Combien d'argent a été détourné par les touareg depuis le début de cette rébellion à nos jours? Des milliards de FCFA sans aucune trace, ils sont au nom de cette rébellion dans les grands hôtels du monde et de la capitale avec des millions de FCFA en poche sous la complicité de l'ensemble des états du monde, quelle ignominie? Car ils sont quelques milliers et les autres négroïdes sont des millions, c'est dommage et très dommage. N'est-il pas temps que le monde se réveille pour analyser de façon responsable et rationnelle ce comportement des touareg? N'est-il pas temps que les négroïdes quoique caractérisés par tous les maux et fléaux de cette société se mettent enfin ensemble pour la première fois pour faire barrage aux bêtises de ces touareg séparatistes?
C'est dommage de voir ce cas malien qui offusque toutes les personnes réfléchies et averties, des régimes successifs qui se mettent à oublier de doter l'intérieur du centre et du nord en terme de camps militaires pour assurer la sécurité des populations de ces espaces. Comment des mauvais présidents maliens n'arrivent pas à comprendre que la nature a horreur du vide, si l'état refuse de jouer son rôle régalien, c'est d'autres entités qui prennent aussitôt la relève et c'est ce qui se passe au centre et au nord du Mali actuellement. Détruire l'armée de son pays, c'est vraiment insensé et incroyable et pourtant c'est ce qu'a fait Alpha Oumar KONARE par peur d'un éventuel coup-état et aujourd'hui nous sommes dans la merde. L'armée d'un pays est le piédestal de la posture de son système de commande, lorsqu'un pays n'a pas d'armée, il n'existe pas dans la géopolitique internationale, cela doit être compris par tous les gouvernants du monde si vous voulez exister. Dans la géopolitique internationale, quand vous n'avez pas de forces militaires, personne ne vous respecte, les autres discutent à votre nom et vous n'avez pas le droit d'être présent, c'est regrettable, il faut que nos dirigeants comprennent ça et très rapidement pour conduire les destinées du pays. Quand vous n'avez pas d'armée dans la géopolitique internationale, les autres vous donnent des coups de gifles sur les tempes, si vous êtes incapables de réagir, ils vous jettent à terre et si vous ne réagissez pas toujours, ils vous trainent à terre pendant très longtemps et vous devenez la risée du monde. Un pays qui se respecte doit avoir une armée forte pour le bonheur de son peuple.
Un haut fonctionnaire français ne peut dire tout et n'a pas incontestablement tout dit.
IL Y A DE CES SECRETS,IL VA MOURIR AVEC.
Qu' il parle des erreurs de la France au Nord montre qu'il y a une unanimité dans le milieu diplomatique français qu' il faut que les politiques français changent de stratégie au Mali.
SI ON AIME FRANCHEMENT SON PAYS,LES AVIS D'UN HAUT FONCTIONNAIRE FRANÇAIS NE NOUS REGARDENT PAS.
On doit avoir notre propre opinion de la présence française au Mali et en tirer les conclusions.
D'ABORD QU' ON RECONNAISSE QUE MODIBO KEITA AVAIT TOUT À FAIT RAISON NE MENER UNE POLITIQUE NATIONALISTE CONVAINCU QUE C'EST LA SEULE PORTE DE SORTI,SI UN PAYS SOUS DÉVELOPPÉ VEUT TIRER SA POPULATION DE LA MISÈRE.
Le diplomate vient de préciser que c'est la France qui décide à la place de notre président confirmant que notre pays est sous tutelle de son pays depuis son intervention.
IBK N'EST INTÉRESSÉ QUE PAR SON CONFORT PERSONNEL ET DE CELUI DE CEUX QUI PARTAGENT LE POUVOIR AVEC LUI.
Son chef de la sécurité d'État vient de le prouver en fêtant son cinquantenaire comme s'il était dans un pays sécurisé montrant,du coup,que seule la securité du CLAN l'intéresse.
Ce n'est pas seulement son premier quinquennat qui a révélé l'homme.
Il a montré son vrai visage depuis sa primature.Seulement certains n'ont jamais voulu donner raison à ALPHA OUMAR KONARE,d'autres partageaient sa façon de faire comme les MOUSSAISTES.
LA LUTTE CONTRE LE RÉGIME D'IBK EST AUSSI CELLE CONTRE LA FRANCE.
S'il a brusquement appelé celui qu' il avait à peine à citer le nom,c'est incontestablement une instruction de la France qui constate qu' il est entrain de perdre le pouvoir comprenant que c'est une insurrection populaire qui va le faire partir tant la population souffre des écarts de son CLAN.
OSER LUTTER ,C'EST OSER VAINCRE!
La lutte continue.
Le problème n’est pas tant de sécuriser les recettes fiscales mais de les préserver des détournements des grands bouffeurs.
Imaginez un Mali où les ressources budgétaires vont là où elles doivent aller ?
Un Mali où le crédit bancaire finance les investissements productifs et non des escroqueries d’opérateurs...
Il aurait quelle tête le Mali ?
La corruption est la racine du mal.
Curieux que l’Ambassadeur contourne le sujet...
Projet de relecture de la Charte des Partis Politiques : Votre point de vue ?
Vote total : 5
Il faut suspendre les partis politiques
40 %
Il faut dissoudre les partis politiques
20 %
Sans opinion
40 %
Si vous optez pour la dissolution des partis politiques, que préconisez-vous ?
Vote total : 6
Limiter le nombre de nouveaux partis politiques à 2
50 %
Limiter le nombre de nouveaux partis politiques à 3
16.7 %
Elaborer une nouvelle charte des partis politiques
33.3 %
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