Crise malienne : La Minusma au centre d’un vaste réseau de trafic d’armes

La question fait grand bruit dans les rangs de l’armée malienne, principale victime d’un réseau de trafic d’armes qui se développe un peu partout dans les casernes et qui a pignon sur rue depuis quelques temps par le biais des éléments de la Minusma. Disons le tout de suite : il ne s’agit pas des officielle de la Mission onusienne  officielle, mais certains contingents qui la composent – ils sont de diverses nationalités – comptent dans leurs rangs de nombreux acquéreurs de pistolets mitrailleurs et autres armes à feu qui s’achètent comme des petits pains à travers les casernes.

10 Févruary 2015 - 02:32
10 Févruary 2015 - 16:56
 15  10
[caption id="attachment_749382" align="aligncenter" width="620"]Un casque bleu tué à Kidal, dans le nord du Mali Reuters/Reuters - Patrouille de casques bleus à Kidal, dans le nord du Mali. Un militaire tchadien de la force onusienne de maintien de la paix au Mali a été tué samedi lors d'une attaque contre une base de la Minusma à Kidal. /Photo d'archives/REUTERS/Adama Diarra[/caption] Leurs dealers, affirme notre source, ne sont pas non plus des hauts responsables de l’armée malienne.  Il s’agit plutôt de militaires des rangs maliens, mais les marchandises prisées appartiennent bel et bien aux stocks des FAMA. Aucune indication exacte sur les cours, mais il nous revient que le filon peut procurer plusieurs centaines de dollars par unité d’armes vendue. Les Tchadiens, de sources concordantes, font figure de plus grands demandeurs parmi les contingents de la Minusma. Selon nos sources, il leur arrive même de les acheter pour les rétrocéder à d’autres preneurs Côté malien, la manœuvre, nous a-t-on confié,  consiste à céder son arme contre espèces sonnantes et trébuchantes pour ensuite en déclarer la perte auprès de la hiérarchie. De nombreuses déclarations de pertes seraient ainsi passées anodines avant que le phénomène n’atteigne les proportions  intrigantes. Des enquêtes de la hiérarchie à l’Etat-Major Général des Armées ont ainsi révélé, pour de nombreux cas, des incohérences criardes entre les circonstances de perte et la réalité. À un point tel que les punitions pour perte d’armes ravissent de plus en plus la vedette aux autres motifs de sanction. Il existe même, selon nos confidences, des cas de radiation pure et simple de militaires pris en flagrant délit de trafic d’armes avec ceux de la Minusma. Les éléments de la mission onusienne ne sont toutefois pas les seuls destinataires des armes maliennes. Depuis un certain temps, le GATIA, branche armée des mouvements d’auto-défense, est également très actif dans la convoitise des stocks égarés de l’armée malienne. Il va sans dire que c’est pour combler le grand besoin en armes des éléments loyalistes entrés en belligérance contre le Mnla et alliés dans les positions où l’armée est absente. Comme on le voit, il ne s’agit pas seulement de doter une armée en armes et munitions. Il s’agit aussi de les sécuriser contre les ardeurs et tentations mercantilistes de ses maillons faibles. A. K.

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0