« Un président ne peut pas ordonner des écoutes », a réagi sur Twitter Ben Rhodes, un ancien proche conseiller de Barack Obama. En principe, seul un tribunal est habilité à prendre ce type de décisions. Jusqu'à l'élection de novembre, Barack Obama et Donald Trump entretenaient des relations très tendues. Pendant plusieurs années, le milliardaire avait été le fer de lance des « birthers », affirmant avec des relents de racisme que Barack Obama était né au Kenya – pays de son père – et non à Hawaï et que, par conséquent, il ne pouvait pas présider les
États-Unis. Il s'était finalement rangé à la raison en septembre 2016, en déclarant sans fioritures : « Le président Barack Obama est né aux États-Unis, point final. »
Barack Obama, de son côté, avait lancé de très violentes attaques contre le candidat républicain lors de la campagne électorale. Puis les deux hommes s'étaient entretenus à la Maison-Blanche deux jours après la victoire de Donald Trump et avaient joué l'apaisement. « Monsieur le président, c'était un grand honneur d'être avec vous », avait déclaré le républicain sur un ton très posé, presque intimidé.
Trump et la Russie
Ces attaques contre Barack Obama s'inscrivent dans un contexte politique difficile pour le président américain. Six semaines après son entrée à la Maison-Blanche, il est englué dans des accusations de collusion entre son entourage et des responsables russes pendant la campagne et pendant la période de transition.
La presse a révélé cette semaine que l'ambassadeur russe aux États-Unis, Sergueï Kislyak, avait rencontré avant et après l'élection plusieurs conseillers ou proches du président républicain. En particulier le ministre de la Justice Jeff Sessions. Fidèle du candidat républicain, il avait discuté avec Sergueï Kislyak alors qu'il n'était encore que sénateur d'Alabama au mois de juillet. Il l'avait revu dans son bureau, au Congrès, en septembre, alors même que la Russie était déjà soupçonnée publiquement d'avoir piraté le Parti démocrate.
Le ministre, qui a qualifié ces rencontres d'anodines mais qui a omis de les mentionner lors de son audition sous serment devant les sénateurs, a annoncé jeudi qu'il se récusait dans toutes les enquêtes portant sur la campagne électorale et donc sur les éventuelles ingérences russes. En décembre, Sergueï Kislyak s'est rendu à la Trump Tower pour une courte visite où il a vu l'influent gendre du président, Jared Kushner, ainsi que le général à la retraite Michael Flynn, avec lequel il a eu plusieurs conversations téléphoniques après l'imposition de sanctions contre la Russie par l'administration Obama fin décembre. M. Flynn, nommé conseiller à la sécurité nationale, a été contraint de démissionner le 13 février.
Sous l'administration Obama, les États-Unis avaient directement accusé le président russe Vladimir Poutine de vouloir influer sur le résultat de l'élection en faveur de Donald Trump. Et des sanctions avaient été prises contre Moscou en décembre. Donald Trump a rejeté toute accusation d'entente avec la Russie. C'est une « chasse aux sorcières » menée par les démocrates, a-t-il accusé cette semaine.