Procès libyen : Nicolas Sarkozy dénonce le réquisitoire «politique et violent» du Parquet financier

« Je ne suis pas ici pour faire de la politique, mais pour défendre mon honneur et pour que la vérité soit faite ». Dans une dernière prise de parole, devant le tribunal correctionnel de Paris, lors de son procès sur les financements libyens suspectés de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy a déclaré ne pas vouloir « répondre à un réquisitoire politique et violent » du Parquet national financier (PNF).
Ce dernier avait, le 27 mars, requis une peine de sept ans de prison, 300 000 euros d’amende ainsi que de cinq ans d’inéligibilité. Une peine inédite en France à l’encontre d’un ancien chef de l’État. Celui-ci comparaissait un bracelet électronique à la cheville, après sa condamnation en cassation mi-décembre dans l’affaire dite « Bismuth ».
Un « contexte médiatique et politique détestable », fustige Sarkozy
Nicolas Sarkozy, qui est poursuivi pour « corruption », « recel de détournement de fonds publics », « association de malfaiteurs » et « financement illégal de campagne électorale », a par ailleurs évoqué « contexte médiatique et politique détestable ». Des propos perçus par la presse française comme une référence à la récente condamnation de Marine Le Pen par le tribunal correctionnel de Paris dans le procès dit des assistants parlementaires du Front national.
Au cours de cette dernière audience, les quatre avocats de l’ancien président français ont pris la parole durant près de cinq heures, plaidant la relaxe. Ceux-ci ont fustigé les « reculades » ainsi que les « failles béantes » de l’accusation.
Une accusation « bâtie sur du sable », selon la défense
« Nicolas Sarkozy n’a rien à voir, pas plus que les autres prévenus, avec les faits qui leur sont reprochés », a notamment déclaré aux journalistes Me Jean-Michel Darrois, martelant que « l’accusation est pleine de contradictions, qui démontrent qu’elle ne tient pas debout » et qu’elle « est bâtie sur du sable ». Pour étayer sa position, celui-ci pointe du doigt les témoignages : « il n’y en a pas deux qui soient concordants ».
« Comment se fait-il qu’en 18 ans, dont 15 ans d’enquête ultra-médiatisée, il n’y a pas eu un seul prestataire de campagne qui soit venu corroborer cette thèse ? », a pour sa part lancé Me Tristan Gautier, déclarant que « les investigations n’ont pas trouvé l’argent du prétendu pacte de corruption » que Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir noué en 2005 avec l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadafi afin qu’il finance sa campagne présidentielle.
Cinq procès en cinq ans
Les origines de cette affaire remontent à fin avril 2012 et la publication par Mediapart d’une note datée du 10 décembre 2006 et attribuée à l’ancien patron des services de renseignement extérieur de la Libye, Moussa Koussa. Un document qui tendrait à prouver que les autorités libyennes auraient accepté de verser « 50 millions d’euros » pour la campagne de Nicolas Sarkozy. Une note « pas crédible » selon le principal accusé, qui a dénoncé «un faux grossier», mais dont la justice française ne doute pas de l’authenticité.
L’ancien président de 70 ans, qui fait face à son cinquième procès en l’espace de cinq ans, doit être fixé sur son sort le 25 septembre, date à laquelle doit être rendu le jugement le concernant ainsi que trois anciens ministres également poursuivis dans cette affaire : Claude Guéant, Brice Hortefeux et Éric Woerth. Source: https://rtenafrique.tv/
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