L’Ukraine vit aujourd’hui son deux centième jour de guerre. Kiev a confirmé, samedi, la reconquête de la ville de Koupiansk dans l’est du pays. Un succès qui pourrait affecter la capacité des Russes à ravitailler et à apporter un soutien logistique efficace à leurs positions sur le front de l’Est.
«Nos soldats avancent sur les lignes de front dans le sud dans plusieurs zones allant de deux à plusieurs dizaines de kilomètres», a déclaré, de son côté, la porte-parole du commandement militaire du sud de
l'Ukraine , Natalia Goumeniouk.
L’armée ukrainienne a repris quelque
« 2 000 kilomètres de territoire » depuis le début du mois de septembre,
selon le président Zelensky qui s’est exprimé sur Telegram. De son côté, l’armée russe a annoncé samedi avoir
« retiré » ses forces présentes dans les zones de Balakliïa et d’Izioum, dans l’Est ukrainien où Kiev fait état d’avancées, afin de les « regrouper » près de Donetsk, plus au sud. Dans la région séparatiste, la situation est
« difficile », a reconnu samedi un dirigeant séparatiste prorusse, Denis Pouchiline.
Blinken évoque des négociations de paix
Selon un site internet d’information ukrainien, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, aurait évoqué l’idée de la reprise de négociations de paix, au cours de sa rencontre avec Volodymyr Zelensky, jeudi, dans la capitale ukrainienne. Le président ukrainien a répondu au forum international annuel Yalta European Strategy (YES) qui se tenait à Kiev que les négociations avec Moscou étaient actuellement impossibles, car
« personne ne croit » les autorités russes. Dans un entretien au Journal du dimanche , le ministre des affaires étrangères ukrainien
Dmytro Kuleba, a, lui, directement traité Vladimir Poutine de
« menteur ».
« L’expérience nous a montré que le meilleur terrain de discussion avec Poutine, c’est le champ de bataille », a-t-il déclaré.
Pour Volodymyr Zelensky, Moscou pourrait, par ailleurs, chercher à
«réduire à zéro» ses livraisons de gaz vers l'Europe, d’ici l’hiver, afin de contraindre les capitales occidentales à des compromis avec Moscou.
«Nous devons préparer les sociétés (...). L'hiver sera dur pour tous, de la Lettonie et la Pologne à la Grande-Bretagne et les États-Unis», a lancé le président ukrainien.
«Nous devons survivre à cet hiver» a-t-il ajouté avant d'appeler
les Occidentaux à rester unis face à la Russie mettant également en garde contre
«la fatigue» vis-à-vis de la guerre en Ukraine. En début de semaine, Gazprom avait annoncé l’interruption de ses livraisons de gaz en Europe pour une durée de trois jours avant de déclarer vouloir les poursuivre.