Attentat en Tunisie: un acte rappelant la réalité de la menace terroriste

■ Reportage auprès de Tunisiens sur l'artère principale de Tunis L'attentat-suicide a créé une onde de choc au cœur de la capitale tunisienne. Wassila sortait du bureau quand c'est arrivé : « C'était quelque chose de choquant. Elle visait les agents de police, elle voulait monter dans leur voiture. Mais lorsqu'elle a dit Alla ou Akbar, ils l’ont empêchée. C'était choquant, c'est tout. » Hakim Mezraoui, lui, n'en revient pas : « C'est douloureux pour la Tunisie, pour le tourisme, pour tout. C'est un peu difficile. » La démarche usée, Omar, serveur depuis plus de trente ans dans un café à quelques dizaines de mètres du lieu de l'attentat, ne cache pas son appréhension de l'avenir : « On a peur, on a peur, il y a longtemps qu'on n'a pas vu ça. » Walid, qui travaille dans une librairie tout près du lieu de l'explosion se souviendra longtemps de ce jour. « J'ai entendu une explosion, et après j'ai vu une femme allongée au sol, les vêtements déchirés et avec du sang partout. Les gens courent tous vers moi. C'est un choc, le terrorisme n'est pas maintenant dans les montagnes et loin de nous, mais il est ici et entre nous. » Face aux barrières qui empêchent d'accéder au lieu du drame, Kamel argue de la fougue de sa jeunesse pour juger la scène. En cours pendant l'attentat, cet étudiant n'a pas vécu le choc de l'explosion : « A force de forger, on devient forgeron. A force d'avoir des islamistes conservateurs au pouvoir, c'est normal qu'on voit des trucs pareils. Quand on voit que la Tunisie exporte le nombre maximal de terroristes partout dans le monde. Si on a peur, on reste chez nous, mais on doit vivre. Faut vivre. »
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