Poursuite des travaux de la 4ème session ordinaire du Conseil Economique Social : - L'AMO expliquée aux membres du CESC par le ministre Harouna Cissé - Kafougouna Koné: \" Il arrivera un moment où le Gouvernement va trancher le débat sur le fichier électoral\".
C'est dans le but d'éclairer la lanterne des membres du CESC que les ministres en charge des dossiers de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) et du fichier électoral ont été entendus au cours de séances d'écoute animées respectivement le 6 juin par le ministre Harouna Cissé, ministre du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées et, hier 7 juin 2011, par le ministre de l'Administration territoriale et des Collectivités locales, Général Kafougouna Koné. Tous les deux ont été très convaincants dans leurs explications sur ces deux dossiers qui sont en train de faire couler beaucoup d'encre et de salive.
A l'ouverture des travaux de la présente session ordinaire du CESC, le président de l'institution, Jeamille Bittar, disait que " le fichier électoral, les réformes institutionnelles et l'assurance maladie obligatoire résonnent au plus profond de nos consciences ". Ce n'est donc pas étonnant si le président Jeamille Bittar a jugé nécessaire d'inviter deux membres du gouvernement pour des séances d'écoute dans le but d'avoir de vraies informations sur les deux sujets de l'actualité brûlante que sont l'Assurance maladie obligatoire (AMO) et le fichier électoral.
S'agissant de l'AMO, le ministre Harouna Cissé, qui a été appelé dans le nouveau gouvernement pour gérer ce lourd dossier, ne sait fait point prier pour répondre personnellement à l'invitation du CESC pour cette séance d'écoute et d'échange autour de la problématique de l'Assurance maladie obligatoire. Il dira d'abord, à l'entame de son intervention, que depuis " plusieurs années, le Mali est engagé dans un processus d'amélioration de son système de protection sociale notamment en matière de santé ". C'est ainsi, devait-il ajouter, que " le Programme de Développement Sanitaire et Social (PRODESS) consacre une place à la couverture maladie. Il prévoit trois types d'intervention pour la prise en charge du risque maladie : le développement de la mutualité; la création d'un Régime d'Assistance Médicale (RAMED) pour les indigents et la mise en place d'une Assistance Maladie Obligatoire (AMO) pour les travailleurs des secteurs public et privé. C'est dire donc, a ajouté le ministre Harouna Cissé, que " l'institution du régime d'assurance maladie obligatoire est la concrétisation d'une volonté politique qui a été mise en œuvre dans le cadre d'une démarche participative, progressive et prudente et qui a connu plusieurs étapes, de 2003 à nos jours. Pour le ministre du Développement, il n'est nul besoin de rappeler que la faiblesse de la couverture maladie a été plusieurs fois dénoncée par les couches laborieuses de notre pays. Il a aussi tenu à rappeler que la mise en place d'un régime d'assurance maladie constitue un axe majeur du Programme de Développement Economique et Social (PDES). De ce fait, c'est une réforme fondamentale en matière de protection sociale dans notre pays ; cela afin de faire face à la faiblesse de la couverture des risques sociaux notamment de la maladie.
Après avoir passé en revue l'historique de l'AMO et fait connaître en détail ses avantages, le ministre du Développement social et ses collaborateurs se sont prêtés aux questions des membres du CESC.
Un échange fructueux qui a été salué par le président Jeamille Bittar dont le souci demeure que les travailleurs soient amplement informés sur l'AMO. Dans ce sens, il a souhaité une implication des parlementaires mais également de la classe politique. Dont l'accompagnement est plus que nécessaire dans la matérialisation de cette réforme majeure chère au président de la République. En tout cas, le président Jeamille Bittar a engagé l'ensemble des membres du CESC à apporter la vraie information sur l'AMO auprès des différentes composantes de la société civile.
Sur le fichier électoral
Connu pour son franc-parler et sa propension à la recherche quasi-obsessionnelle du consensus par rapport au fichier qui devra servir de base aux élections générales de 2012, Général Kafougouna Koné n'a pas dérobé à la tradition. Infatigable et cela en dépit d'un agenda hyper chargé en cette année préélectorale, le ministre en charge des élections se veut rassurant quand il affirme qu'on a encore le temps de s'entendre autour d'un fichier et d'aller à des élections libres, transparentes et sincères. " Notre pays est bâti sur le dialogue et cela depuis des siècles. Et le bien commun que nous avons, en tout premier lieu, c'est le Mali. Il faudra qu'on n'évite la précipitation. En tout cas, les discussions actuelles ne jouent pas sur le temps de préparation des élections. Ce travail est en train d'être fait indépendamment des débats autour du choix du fichier électoral " a tenu à préciser le ministre de l'Administration territoriales et des Collectivités locales.
Le Général Kafougouna Koné a également porté à la connaissance des membres du CESC, les conclusions de l'atelier d'échanges avec les partis politiques autour du fichier électoral qui s'est tenu le jeudi 2 juin 2011 au CICB. De ces échanges on retient essentiellement ce qui suit : les avis sont partagés sur le choix du fichier avec prédominance pour celui issu des données du RAVEC ; . le respect strict des délais constitutionnels dans l'organisation et la tenue des élections ; l'affirmation de la responsabilité de l'Etat dans l'organisation et la tenue des élections ; . la mise en place d'un groupe d'experts du MATCL, de la DGE, des partis politiques et de la société civile pour le choix d'un fichier consensuel ; . la sauvegarde du droit de vote à tous les citoyens maliens quels que soient leurs lieux de résidence ; . la relecture des textes régissant les élections et, enfin, le renforcement des capacités des structures et des acteurs impliqués dans le processus de révision des listes électorales et leurs dotations en moyens adéquats.
Au cours de cette séance d'écoute, qui a duré cinq heures d'horloge, les membres du CESC ont eu à poser plusieurs questions, les plus pertinentes les unes que les autres, relatives notamment à la responsabilité des partis politiques et du Gouvernement dans révision des listes électorales, la bonne organisation des élections, etc. Le ministre Kafougouna Koné a insisté sur le dialogue avec les partis politiques afin de parvenir à un consensus qu'il souhaite de tous ses vœux.
Quant au président du CESC, Jeamille Bittar, il a émis l'idée sur la nécessité d'une Charte contre la fraude. Une proposition qui a eu l'adhésion des participants et cela afin de rendre beaucoup plus crédibles nos élections.
Avant de conclure les débats, Jeamille Bittar a rassuré ses interlocuteurs en leur promettant que les membres du CESC allaient prendre le relais afin de donner la vraie information aux Maliens. Tout en émettant également le vœu que " les délais constitutionnels seront respectés avec l'implication de tous et de chacun ".
Cette session ordinaire du CESC se poursuivra jusqu'au lundi 20 juin 2011, avec une visite de terrain le vendredi 17 juin à l'Office du Niger à Ségou.
Mamadou FOFANA
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