Mali : Malick NDiaw sort de son silence contre la classe politique malienne lors de la rentrée parlementaire
Au Mali, le président du Conseil National de transition, le général de corps d’armée Malick Diaw, sous le feu des critiques depuis l’instauration des taxes concernant les services de téléphonie et mobile money, sort de son silence contre la classe politique qu’il accuse « de manquer de lucidité et de raisonnement…»
Le ‘’ clash’’ est ouvert entre le président de l’organe législatif de transition et la classe. Ce général de corps d’armée qui dirige depuis près de 5 ans le conseil national de transition était une nouvelle fois sous le feu des critiques depuis que le gouvernement a décidé d’appliquer la loi n°2024-038 du 27 décembre 2024 portant loi sur les taxes concernant les services de téléphonie et mobile money. Une partie des Maliens refusent d’accepter les prélèvements sur les services de téléphonie et mobile money pour financier la fourniture de l’électricité pendant que le budget de l’institution législative de transition continue d’augmenter leur budget. Ces critique agacent le président du CNT qui, profitant de la rentrée parlementaire d’avril, pour lancer des piques à la classe politique, qualifiant cette couche de s’adonner à des « sorties malencontreuses » et de « manque visible de sagesse politique ». Pour Malick Dialllo, « Ces fils du Mali, loin de servir leur pays, ne pensent qu’à leurs intérêts personnels, claniques et partisans ».
Dans des propos très durs, il accuse ces détracteurs politiques d’avoir délaissé le pays lorsqu’ils étaient aux affaires. « Le peuple malien assistait impuissamment à une mascarade honteuse face aux hordes de barbares sans foi, ni loi qui semaient partout la terreur, imposant leurs diktats. Certains cadres politiques d’une autre génération sont certes atteints de myopie politique, ils manquent de lucidité, de raisonnement, nostalgique des temps d’errements, de désillusions, de désenchantement. Ils avaient promis la montée au ciel mais les Maliens avaient connu la descente aux enfers », a sévèrement critiquél le président du CNT; Pour lui, les promesses des politiques, qu’ils ont chassé du pouvoir en 2020, n’étaient que de la poudre aux yeux. « La démocratie ne rime pas avec les votes bâclés, surfacturés et inopportuns. La transparence dans les urnes est une exigence démocratique mais que ne reconnaissent pas certains pseudos démocrates », renchérit le Général Malick Diaw.
Poursuivant avec son discours, le président de l’institution législative de transition livre une critique acerbe contre les politiques qu’il accuse de s’adonner à une interprétation erronée des dispositions de la loi n°2024-038 du 27 décembre 2024 portant loi d’habilitation. « Les sorties inopportunes et opportunistes sur les taxes concernant les services de téléphonie et mobile money prouvent tout le désarroi et le manque d’arguments de certains ‘’mercenaires politiques’’ voulant en découdre, vaille que vaille avec cette Transition et son épine dorsale, le Conseil national de Transition », a –t-il affirmé, rétorquant que « la refondation du pays est en marche et se fera avec le peuple et non par des manipulations à travers les réseaux sociaux.
Malgré les nombreuses critiques contre cette loi, Malick Diaw la défend contre vent et marée. « Les taxes, loin d’être des mesures coercitives comme le spéculent certains nostalgiques, ont porté déjà leurs fruits. Cette initiative des autorités a permis d’améliorer considérablement la fourniture de l’électricité », a déclaré. En lançant des piques à la classe politique, le législateur se range au côté du peuple qu’il continue de louer pour son élan de patriotisme. « Les Maliennes et des Maliens qui ont accepté avec courage et sagesse ces taxations qui seront des palliatifs pour renforcer notre économie et au-delà déclencher une croissance économique », a-t-il encouragé, renchérissant que « Nous mettre debout pour résoudre nous-mêmes nos problèmes est une exigence des temps actuels. L’heure n’est plus à la charité ».
Les relations sont tendues entre la classe politique et les autorités militaires au pouvoir au Mali depuis août 2020. Les politiques accusent les militaires avoir fait main basse sur le pouvoir après deux reports des dates des élections présidentielle et législatives. Entre les deux tendances, la confiance n’est plus de mise et militaire et homme politique se regardent en chien de faïence. Les politiques mettent en cause la légitimité des tenants actuels du pouvoir, ceux-ci se défendent en arguant qu’ils tirent leur légitimité dans la confiance que les Maliens continuent de les accorder.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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