BAMAKO (Reuters) - Des membres du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le groupe rebelle touareg du nord du Mali, ont annoncé mardi qu'un accord avec l'organisation Ansar Dine, liée à Al Qaïda, sur la création d'un Etat islamiste dans le nord malien était bloqué par des désaccords sur le degré d'application de la charia.
[caption id="attachment_59024" align="aligncenter" width="610" caption="L'Azawad est une région considérée comme le berceau naturel des Touaregs. | AFP"]

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Les séparatistes du MNLA veulent mettre en place une variante modérée de la loi islamique, tandis qu'Ansar Dine cherche à imposer une application plus stricte qui punirait certains crimes par la décapitation ou l'amputation des mains, selon des membres du mouvement touareg.
La signature d'un accord sur un Etat indépendant de l'Azawad avait été annoncé samedi par le MNLA, mais le groupe touareg avait précisé le lendemain qu'il ne souhaitait pas appliquer strictement la charia.
"Nous voulons une charia semblable à celle appliquée en Mauritanie ou même en Egypte", a déclaré mardi Ibrahim Ag Assaleh, un responsable du MNLA dans la ville de Gao, précisant qu'Iyiad Ag Ghali, le chef de l'organisation, était en route pour rencontrer des dirigeants d'Ansar Dine.
Dans la foulée du coup d'Etat militaire du 22 mars qui a chassé du pouvoir le président Amadou Toumani Touré, le MNLA et les milices islamistes se sont emparés de plusieurs villes du nord du pays, parmi lesquelles Tombouctou, Kidal et Gao.
Adama Diarra et Tiemoko Diallo, Julien Dury et Marine Pennetier pour le service français