Brigade de gendarmerie de Sandaré : Le calvaire des motocyclistes sur l’axe Kayes-Bamako
Oubliant leur mission cardinale, c’est-à-dire, veillez à la sécurité des personnes et de leurs biens, les gendarmes de Sandaré, un village situé à 140 km de Kayes, n’hésitent pas à rançonner les propriétaires des motos et de grosses cylindrées pour, dit-on, contrôle des papiers de dédouanement. En fait, il s’agit de leur soutirer de l’argent. Quand on sait que cette tâche est entièrement dévolue aux douaniers, comment ces gendarmes peuvent-ils se prêter à cette pratique illégale et illicite ?
Trois motocyclistes, tous propriétaires de la marque TVS APACHE 160 CC qui se rendaient de Kayes à Bamako le samedi, 16 juillet 2011 ont été barricadés par des gendarmes à environ à 1 km du poste de contrôle de Sandaré, avant d’être conduits devant le Commandant de la Brigade de Gendarmerie (CB). «Même si vous étiez parvenus à dépasser le premier groupe, d’autres dispositions étaient prises pour vous arrêter au niveau du poste de contrôle», a lancé un gendarme aux motocyclistes, selon un témoin. D’ailleurs, ces motocyclistes ont avoué que l’un des gendarmes a expliqué que le départ du convoi avait été signalé depuis la sortie de Kayes.
Concrètement, quel était l’objectif visé par ces gendarmes? Nous ne saurions le dire dans la mesure où les motos dont nous détenons une copie des pièces étaient en règle et ne souffraient d’aucune contestation.
Malgré les explications données par les propriétaires qui ont soutenu que les originaux sont dans le circuit pour les procédures de dédouanement, ils ont été contraints au payement d’une rançon de 40 000 francs CFA, sans reçu, contre la libération des motos. «Nous avons fourni toutes les pièces justifiant la légalité de nos motos : la vignette, la facture d’achat délivrée par la Société Tcsons Trading SARL à Bamako, le reçu de la plaque d’immatriculation et la photocopie du certificat de mise à la consommation pour motocycliste délivré par la douane. Nos motos ne souffraient d’aucune irrégularité. Comme les gendarmes avaient d’autres objectifs que de contrôler réellement les pièces des motos, nous avons sollicité des fiches de saisie, mais le CB et ses hommes ont dit niet. C’est ainsi que nous avons sollicité l’intervention d’un parent porteur d’uniforme, mais c’était peine perdue. Car, après que le CB l’ait rassuré au téléphone, il nous a soutiré 40 000 francs FCA pour libérer les motos. Et mieux, au moment d’empocher l’argent, nous avons été obligés d’éteindre nos téléphones portables», a expliqué l’un d’entre eux, très remonté contre l’attitude du CB de Sandaré et ses hommes.
«De toutes les façons, nous allons tirer cette affaire au clair, parce que nous avons payé les taxes et droits pour l’acquisition de nos motos. Nous attirons l’attention de l’opinion nationale quant à ces pratiques illicites et illégales faites par le CB de la gendarmerie de Sandaré et ses hommes», a expliqué un autre motocycliste.
En tout cas, nos plus hautes autorités se doivent de prendre toute leur responsabilité pour lutter avec la dernière énergie contre cette injustice de certains agents des forces de sécurités qui ternissent l’image du Mali.
Mamadou DIALLO «Mass»
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