Retour à l’ordre constitutionnel : Les élections attendront encore…

Fév 10, 2025 - 09:15
Fév 10, 2025 - 09:15
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Retour à l’ordre constitutionnel : Les élections attendront encore…

Les autorités de la Transition seraient dans une posture de poursuivre et achever l’essentiel des réformes politiques et institutionnelles avant d’aller aux urnes.

En dehors de la réforme électorale qui a permis de créer l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), il serait prétentieux de vouloir  achever les réajustements politico-institutionnels du pays avant d’envisager le grand rendez-vous électoral, celui de l’élection présidentielle. Or, c’est cette élection qui est le déclic du retour à l’ordre constitutionnel normal.

En effet, pour certains observateurs de la scène publique, même si la volonté politique du retour à la normalité existe, les hauts dirigeants ne voudraient pour rien au monde que cela entraine un retour à la case départ. En clair, il ne doit pas s’agir de la réinstauration de l’ancien système de gouvernance. C’est pourquoi les décideurs voudraient faire en sorte qu’à travers des « réformes approfondies », le pays ne puisse plus se replonger dans les anciens travers tant au plan politique que diplomatique. Ce qui impose que même le système institutionnel peut être revisité. Cela peut passer par des réformes législatives et même des révisions de la nouvelle Constitution.

A titre d’exemple, la relecture de la Charte des partis politique pourrait être greffée à la modification de la loi portant statut du chef de file de l’opposition. En d’autres termes, il s’agit même d’une refonte du régime de création et de fonctionnement de toute la classe politique. Et cette réforme peut entrainer que certaines parties de la Constitution soient modifiées. Et il n’est pas exclu que ces modifications ne se fassent pas dans un climat consensuel ou apaisé, puisque des intérêts des pans entiers des forces vives pourraient être concernés. Et nul n’ignore que l’être humain est foncièrement hostile aux changements. Tout cela peut générer des frictions. Ce qui peut retarder davantage les échéances électorales.

Par ailleurs, la construction et la consolidation de l’architecture institutionnelle de la confédération AES est un élément de ralentissement de la marche vers les élections. Car, le président de cette confédération est le Général d’Armée Assimi Goïta auquel ses pairs du Burkina Faso et du Niger vouent une confiance bien méritée. Et il n’est prévu, pour le moment, aucun mandat pour cette présidence de la confédération de l’Alliance des Etats du Sahel. Ce qui veut dire qu’il faut faire en sorte que s’i doit y avoir d’élection présidentielle au Mali, le futur élu soit un adepte fieffé de l’AES.

Or, ceux-ci ne courent pas les rues au sein du microcosme politique national. Il va sans dire que le statu quo est plutôt  avantageux, pour faire avancer la machine AES…

On en déduit alors que les élections du retour à l’ordre constitutionnel normal sont très loin d’être une priorité. Elles pourront donc attendre le temps nécessaire.

Enfin, la donne sécuritaire, encore volatile, fournit aussi des arguments, pour retarder voire geler le processus électoral. Car, l’on n’envisage presque pas lancer des leaders politiques en campagne électorale, dans un Mali profond encore miné par des groupes armés terroristes sur les dents. N’est-ce pas pour cela que le Gouvernement tarde à communiquer un quelconque chronogramme électoral ? Rien n’est moins sûr.

 Il faut donc patienter ou temporiser dans la marche vers les urnes. L’on pourrait ainsi dire « qui va lentement va sûrement » ! 

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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