Edito : Un clash en vu…

26 September 2012 - 00:45
26 September 2012 - 00:45
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Les Maliens dans leur majorité ont appris avec stupéfaction « l’accord intervenu entre la CEDEAO et les autorités maliennes (Présidence de la République, Primature et l’armée) » selon laquelle que « Bamako est d’accord pour l’envoi de troupes dans la capitale malienne et au nord » du pays occupé par des groupes islamistes armés qui appliquent la charia. La stupeur est incommensurable même si certains (une minorité) se réjouissent de l’arrivée de ces troupes qui faut-il le rappeler sont vues par la plupart de nos compatriotes comme des « envahisseurs » qui n’apporteront rien que la désolation et la descente aux enfers de notre pays car partout où les troupes de l’organisation sous régionale ont débarqué, le chaos et la déchéance ont régné des années durant : cas du Libéria et de la Sierra-Léone sont rappelés par nos interlocuteurs. Et même la Guinée-Bissau en cours. A vrai dire, de l’avis général, les maliens ne sont pas d’accords de la lourde décision de nos autorités de dire « oui » à la CEDEAO alors qu’elles s’étaient opposées à leur arrivée des mois durant. Aujourd’hui, tous les regards sont braqués sur l’armée et les forces vives de la Nation pour qu’elles s’entendent sur l’essentiel : le Mali », explique-t-on ça et là. Si au niveau de Kati « QG » de l’armée,   surtout dans l’entourage immédiat du Capitaine Amadou Haya Sanogo on affirme haut et fort qu’il est hors de question d’accueillir les troupes de la CEDEAO, dans la rue, les citoyens sont surpris, ne comprennent plus rien et sont indignés par ce volte-face et du Président de la République par intérim. Un comportement qui lui est familier et qui à en croire des observateurs avisés, vise à mettre dos à dos la grande muette et son peuple qui l’adule jusqu’à preuve du contraire. Ce qui est sûr, cette énième manœuvre de l’homme fort de la Base « A » démontre à quel point le duel avec les tombeurs d’ATT demeure sérieux et sera âpre. Cela aboutira à un seul chef à bord. Pour le moment le trio Dioncounca/Modibo/Sanogo est qualifié par certains de « monstre » à trois têtes. Et puisque le pouvoir ne se partage, inéluctablement il faudra un seul chef. Est-ce à dire que le compte à rebours vient de commencer. En tout cas cette manière de manœuvrer du Pr Dioncounda et de ses acolytes, s’avère très dangereux et risque de provoquer dans les heures et jours à venir des réactions incontrôlées si des explications détaillées ne sont pas fournies à l’opinion nationale et internationale. Et dès maintenant. Ce qui est sûr et certain ces manœuvres du Président intérimaire, très futé rappelle celles de feu Président François Mitterrand à travers de petits jeux pernicieux qui lui ont permis en son temps d’atteindre ses objectifs. La partie de ping-pong à la quelle nous assistons ressemble fort bien à un combat de gladiateurs opposant un vieux briscard de la politique, Pr Dioncounda Traoré, une véritable « bête » politique qui n’a jamais reculé face à ses ambitions et objectifs et une hiérarchie militaire, très jeune certes mais qui a plus d’un tour dans son sac. « Les jours à venir prouveront la sagacité de ceux qui ont en charge l’armée et de ses alliés », me confie un proche du milieu. « Ce qui est irritant voir révoltant et nauséabond dans cette partie, c’est la manière dont la présidence de Dioncounda informe l’opinion nationale. Une méthode qui n’est autre que du mépris à l’égard de notre peuple car c’est sa énième fois que le locataire de la Base communique de la sorte en méprisant la presse locale au profit d’une étrangère », explique Sadio Traoré, cadre politique de la place. « Depuis sa désignation comme Président de la république par intérim, Pr Dioncounda Traoré se distingue par l’absence absolue de discours à la Nation en temps réel, aucun communiqué officiel à temps opportun. Rien de tout cela. Tenez-vous bien, en 24 heures, le peuple est abasourdi et désabusé par cette manière de faire puisqu’il entend le même homme « d’état », dire deux choses différentes. Un jeu qui est de nos jours jugé trop dangereux auquel nous habitue le politique qui a installé ses quartiers à la Base « A » et les militaires terrés à Kati se taisent pendant que les rancœurs se ravivent ça et là », poursuit mon interlocuteur qui fume sans cesse sa cigarette très furieux. Aussi dans ce climat délétère, il ressort que l’aura du Ministre de la Défense, Colonel Yamoussa Camara, prend un sérieux coup à cause de ses déclarations d’Abidjan et sans que sa cellule de communication n’ait la primeur de l’information pour la presse nationale. En tout cas des casernes ou en ville, le nom du Ministre de la Défense circule et il est accusé de «n’obéir» qu’au Président par intérim Dioncounda Traoré. Pour mes interlocuteurs, il revient à cet Officier pourtant très apprécié par la troupe d’éclairer la lanterne de nos citoyens. En tout cas, cette montée de l’adrénaline, donne l’impression qu’un clash ne sera plus surprenant de l’avis général. A moins que les différents acteurs : Le Président par intérim, le Premier Ministre et le Capitaine Amadou Haya Sanogo, n’expliquent le bien fondé de la seconde lettre confidentielle du maître de la Base « A ». « Sinon, il y a de l’électricité en l’air », me confie un observateur avisé. Bokari Dicko

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