
Ne vous en faites pas, les mouvements rebelles signeront bientôt les accords d’Alger. Leur refus momentané relève plus d’une stratégie de communication savamment pensée que d’un réel désaccord avec le contenu d’un accord dont ils savent qu’il leur est plus favorable qu’à l’État. C’est un orchestre dont nous sommes les spectateurs, eux et leurs soutiens les vrais acteurs. Leur refus momentané n’est que du divertissement destiné à brouiller les pistes pour faire mieux accepter l’accord par les maliens. Qui mieux que ces rebelles savent qu’ils ont tout gagné dans ces accords : reconnaissance officielle de l’Azawad, fédéralisme déguisée et surtout, la possibilité d’instaurer un apartheid touareg au nord du Mali où ils restent fortement minoritaires. Ils savent mieux que quiconque qu’aucune démocratie ne leur aurait permis de maintenir un système féodal qui fait des noirs leurs valets que la guerre cyclique. La stratégie était de ne pas signer en même temps que le Gouvernement. Ce qui a permis de déplacer le problème. Si le Gouvernement et les mouvements rebelles avaient signé au même moment ce serait ici à Bamako et dans tout le pays qu’on aurait assisté à une levée de bois vert contre le Gouvernement. Le ton avait déjà été donné quand des partis et une bonne partie de la société civile avaient rejeté le texte des Accords d’Alger. Alors ne vous en faites pas, la stratégie est à sa fin et les mouvements rebelles signeront bientôt.
Mais nous ne devons jamais oublier qu’aucun accord ne permettra au Mali de gagner définitivement la paix, si sur le terrain nos militaires ne sont pas en mesure de remporter la guerre. C’est à la reconstruction d’une armée de combat, moderne et bien équipée suffisamment motivée que nous devrons toujours la Paix.
O’BAMBA