Mali-Maroc-conflit-diplomatie : Au Mali, Mohammed VI veut peser sur la réconciliation nationale

18 Févruary 2014 - 20:18
18 Févruary 2014 - 20:18
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  Roi Mohamed VILe roi du Maroc Mohammed VI a entamé mardi une  visite officielle de cinq jours au Mali en crise, où son pays entend peser sur  le processus de réconciliation nationale en cours face à son grand rival  algérien, acteur majeur dans la région.   Le monarque a été accueilli en fin d'après-midi à l'aéroport de Bamako par  le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, a constaté un journaliste de  l'AFP. Une salve de 21 coups de canon, réservée aux hôtes de marque, a salué  l'arrivée du roi, acclamé par des milliers de personnes massées le long de la  route entre l'aéroport et le centre-ville.   En six mois, c'est le deuxième voyage au Mali du roi du Maroc, invité  d'honneur du nouveau président Keïta à sa cérémonie d'investiture du 19  septembre 2013 à Bamako, après son élection en août.   Cette nouvelle visite se tient au moment où se déroulent à Bamako des  réunions préparatoires à des négociations de paix avec les groupes armés du  nord du Mali, dont la rébellion touareg du Mouvement national de libération de  l'Azawad (MNLA). Ce mouvement a participé à la déstabilisation du Mali en lançant début 2012  une offensive dans le nord du pays avec des groupes islamistes armés liés à  Al-Qaïda, qui ont ensuite laminé la rébellion touareg et occupé cette région  pendant neuf mois.   Les groupes jihadistes en ont en grande partie été chassés par une  intervention armée internationale lancée le 11 janvier 2013 à l'initiative de  la France, toujours en cours.   Une intervention soutenue par le Maroc  -  partenaire privilégié de la  France -  qui, bien que n'ayant pas de frontière commune avec le Mali, est  concerné par les menaces que font peser les groupes jihadistes sur toute la  région, Maghreb et bande sahélo-saharienne.   Avec l'accord du président Keïta, le roi Mohammed VI a reçu le 31 janvier  en audience Bilal Ag Achérif, secrétaire général du MNLA, l'incitant au  dialogue avec le gouvernement malien, alors que ce mouvement venait de claquer  la porte d'une réunion "exploratoire" organisée à Alger avec les groupes armés  du nord du Mali.   Selon le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération  internationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, "c'est à la demande personnelle du  président malien que le roi a récemment reçu les responsables du MNLA, pour  apaiser la situation. Nous ressentons déjà les résultats positifs de cette rencontre. Le Mali n'est la chasse gardée de personne, le roi est chez lui au  Mali".   - Coopération économique et religieuse - Le Maroc entend ainsi disputer à l'Algérie, son rival historique, son rôle  de médiateur traditionnel entre le pouvoir de Bamako et les rebelles touareg,  communauté présente dans plusieurs pays de la région, dont l'Algérie. C'est à  Alger qu'ont été conclus divers accords de paix avec de précédentes rébellions  dans les années 1990 et 2000.   Bien qu'il ait quitté il y a trente ans l'Organisation de l'unité africaine  (OUA), devenue Union africaine (UA) pour protester contre la reconnaissance  par cette organisation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD,  soutenue par l'Algérie) sur un territoire revendiqué par le Maroc, le royaume  chérifien s'investit de plus en plus en Afrique subsaharienne et notamment au  Mali. Ce pays, qui soutenait la RASD, s'est aujourd'hui rangé du côté du  processus de l'ONU en faveur d'une solution consensuelle concernant l'avenir  du Sahara occidental.   Le Maroc est un des principaux partenaires économiques du Mali, en  particulier dans les secteurs des télécommunications et bancaire. Les deux  pays sont liés par plusieurs accords de coopération et la visite du roi sera  l'occasion d'en signer de nouveaux.   Mais cette coopération entre deux pays musulmans ne s'arrête pas à  l'économie, puisqu'en septembre 2013 à Bamako, le roi Mohammed VI avait  annoncé l'octroi de bourses à 500 Maliens, invités à venir au Maroc étudier un  "islam de tolérance" pour devenir imams et contrer ainsi l'influence des  islamistes radicaux au Mali. Tierno Amadou Omar Hass Diallo, ministre malien délégué chargé du Culte et  des Affaires religieuses, estime que pour lutter "contre le terrorisme, il  faut travailler en amont et en aval". Selon lui, "la décision du Maroc de  former des imams maliens, participe de cette démarche". Serge Daniel AFP

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