La campagne agricole 2011-2012 sous de bons auspices à Sikasso et Kolondiéba ; L'insuffisance des pluies reste le seul handicap majeur
Le ministre de l'Agriculture, Aghatam Ag Alhassane, a repris, le 10 juillet, son bâton de pèlerin pour son traditionnel suivi rapproché de la campagne agricole. Accompagné du président de l'APCAM, Bakary Togola et des responsables de ses services techniques nationaux et régionaux, du 10 au 12 juillet, il était dans la région de Sikasso. Les cercles de Konlondiéba et de Sikasso ont été la première étape de cette mission. Dans l'ensemble, la campagne agricole a connu un démarrage relativement difficile avec des pluies insuffisantes, mal reparties dans le temps et dans l'espace. Les taux de réalisations sont inférieurs à celles de 2010 à la même période à cause de l'irrégularité des pluies. Les emblavures de cultures sèches sont également inférieures à celles de la campagne précédente en taux et en superficies pour toutes les spéculations pour les mêmes raisons. La situation phytosanitaire est relativement calme.
Dans ces deux localités que le ministre et ses hommes ont visitées, la campagne agricole 2011- 2012 a connu un démarrage relativement difficile avec des pluies insuffisantes, mal reparties dans le temps et dans l'espace. Les hauteurs de pluies recueillies depuis le 1er mai 2011 sont inférieures à celles de 2010 pendant la même période pour la plupart des postes d'observation.
Les parcelles du paysan Dramane Koné du village de Dialanikoro, dans le cercle de Kolondiéba, a été le site à recevoir la délégation ministérielle. Lui qui ambitionnait de réaliser 34 ha de coton a pu emblaver 32. Il possède 16 ha de maïs, 2 ha de riz Nerica et autant pour l'arachide et le fonio. Sa parcelle de coton a été semée le 25 mai. Mais, il n'a vu la pluie que 15 jours après. Malgré ses multiples ressemis, sa parcelle de coton présente un bon aspect végétatif. Le ministre s'est ensuite rendu au village de Koloni-Boundio où il a visité les 10 ha de coton de Seydou Koné n°2. Tout comme Dramane Koné, ce paysan n'a pas échappé à l'installation tardive des pluies. "Cette année, je suis très en retard par rapport à l'an dernier. Car, à la même date en 2010, j'avais terminé avec les semis", a-t-il déclaré. Avant de souligner qu'il est confronté, actuellement, à un manque de semences en raison des ressemis. A le croire, à ce stade la campagne, en plus des 10 ha de coton qui sont au stade de la levée, il a pu emblaver 2 ha de riz Nerica et 2 ha de maïs. Avec les dernières pluies, Seydou Koné n°2 a pu labourer le restant de ses superficies à réaliser. Il n'attend que la pluie pour passer à la vitesse supérieure : les semis. Les femmes de ce village ont salué le projet de l'initiative riz. "Le riz Nerica est venu libérer les femmes. Seulement, nous avons besoin d'équipements", a indiqué la représentante des femmes, Mariam Koné. Après ces deux localités, le ministre a mis le cap sur Sikasso pour y passer la nuit. Sur son chemin, il a visité certaines parcelles qui l'ont favorablement impressionné.
Le lundi 11 juillet, c'est le village de Loutana, dans la commune rurale de Kléla (cercle de Sikasso), qui a reçu le ministre avec une mobilisation de grands jours sur la place publique. Situé à 35 km de Sikasso, ce village Senoufo a 6 829 âmes dont 2 276 hommes et 4553 femmes. L'agriculture et de l'élevage constituent ses principales activités.
C'est le seul village au Mai possède à ce jour 32 tracteurs dont cinq nouveaux. Tout comme dans le cercle de Kolondiéba, la campagne agricole a connu un démarrage difficile dans celui de Sikasso à cause de l'insuffisance et de la mauvaise répartition des pluies dans l'espace et le temps. Et pour preuve, le cumul pluviométrique à la date du 10 juillet est largement inférieur à celui de la campagne passée avec 340 mm en 2010 contre 160 mm seulement cette année. Le porte-parole des producteurs, Djibril Traoré, a déclaré que cette "situation a sérieusement affecté les niveaux de réalisation en semis pour la campagne en cours". Après le cérémonial, les visiteurs du jour se sont rendus dans les parcelles de Amidou Diakité et de Dribril Traoré, toutes situées à quelques encablures du village. Le premier a emblavé, cette année, 2,5 ha de coton contre une prévision de 4 ha, 8 ha de maïs et 10 ha de sorgho certifié (Samalen-ba) contre 3 ha en 2010, année expérimentale. "Nous sommes très satisfaits de cette parcelle en terme du respect de l'itinéraire technique. D'un cycle de 90 jours, c'est un sorgho qui peut donner 2 à 3 tonnes par hectare contre 700 à 800 Kg pour la variété locale. Et il peut être cultivé partout au Mali et s'adapte à tous mets du Mali", rassure le directeur national de l'Agriculture, Daniel Siméon Kéléma. Le second a réalisé 50 ha de coton. Semé le 22 mai, son coton est au stade de montaison-floraison et présente un bon aspect végétatif. En plus du coton, Djibril Traoré cultive une superficie totale de 140 ha dont 35 ha de riz et autant pour le maïs.
Abdoulaye Dolo de la Direction régionale de la CMDT Sikasso s'est dit satisfait de l'état d'avancement de la campagne dans la zone cotonnière. Car, malgré les difficultés de semis, 87% de la prévision générale est déjà réalisé. Il a invité les producteurs à continuer les semis jusqu'au 31 juillet.
Le petit soir, le ministre s'est rendu à Kaféla pour visiter les 20 ha de maïs de Kafanga Diakité. La première parcelle visitée est d'une superficie de 10 ha de maïs hybride de variété SNK 27 et la seconde est de variété Denbagnouma. Si la première ne souffre d'aucun problème, la seconde a urgemment besoin d'engrais. La parcelle d'Adama Koné, le premier paysan de Sikasso à utiliser le riz Nerica, a bouclé la boucle de la visite du ministre dans le cercle Sikasso. Selon ce membre de la coopérative Jigifa, il gagne chaque année 1 million de FCFA par ha. Il a chanté les vertus nutritionnelles et commerciales du Nerica, avant d'inviter les chercheurs à trouver une solution définitive aux termites.
Selon le directeur régional de l'agriculture de Sikasso, Seydou Kéita, les taux de réalisation de cette année sont inférieurs à ceux de 2010 à la même période à cause de l'irrégularité des pluies. Les emblavures de cultures sèches sont également inférieures à celles de la campagne précédente en taux et en superficies pour toutes les spéculations pour les mêmes raisons. La situation phytosanitaire est relativement calme. "Les perspectives sont bonnes pour une meilleure campagne agricole si seulement le régime des pluies se normalise. Au regard des dispositions prises et des préparatifs réalisés, la campagne agricole 2011-2012 s'annonce sous de bons auspices. Pour le moment le seul handicap majeur reste l'insuffisance de pluies", a-t-il indiqué.
Partout où ils sont passés dans ses deux cercles, le ministre de l'Agriculture et le président de l'APCAM ont informé, sensibilisé et invités les producteurs à adopter de nouvelles approches en collaboration avec les agents techniques du ministère de l'Agriculture pour faire face au changement climatique. Le mardi 12 juillet, la délégation ministérielle s'est rendue dans les cercles de Koutiala et de Yorosso.
Soumaila GUINDO
*Envoyé spécial
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