Crise au nord: Une future intervention militaire de la CEDEAO?
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se saisira-t-elle du dossier malien concernant le nord afin de recourir à la force et mettre fin à la rébellion ? On l’ignore encore, mais cette option pourrait être salutaire pour mettre ces assaillants rebelles hors d’état de nuire et sécuriser ainsi l’espace communautaire de ses aventuriers en manque d’inspiration. Tel semble être le motif voilé du voyage-éclair (avant-hier) du Président ATT au Burkina Faso.
Les États ouest-africains sont-ils sur le point d'envoyer une force armée au Mali pour une intervention d'un genre inédit sur le continent ? La menace de crise plane toujours puisque les rebelles du Nord ne sont pas prêts à lâcher prise. Aussi, la CEDEAO semble très préoccupée par la situation du Mali, surtout que des rebelles d’AQMI figurent parmi ceux du Nord. La communauté n’aurait donc d’autre choix que de prendre les mesures nécessaires (y compris l’usage de la force légitime) pour sécuriser le septentrion malien, afin que le pays aille aux élections sans encombre.
L'ECOMOG, bras armé de la CEDEAO
L'ECOMOG a été créée par la CEDEAO en 1990 pour intervenir au Liberia, alors en proie à une guerre civile. Conçue au départ comme une solution temporaire, la CEDEAO est devenue en fait une force permanente depuis 1999. L'ECOMOG était également intervenue en Sierra Leone, en Guinée-Bissau et en Côte d'Ivoire. Le bras armé de l’organisation ouest africaine a déjà plusieurs interventions à son actif.
L’axe Bamako-Alger- Ouagadougou-Nouakchott-Abuja
Pour lancer une opération militaire au Mali, la CEDEAO doit obtenir le feu vert de l’Union africaine et des Nations unies. Il s’agirait alors d’une intervention inédite : jusque-là, l’ECOMOG ne s’était déployée que sur des terrains où une guerre civile avait déjà éclatée. A Bamako, l’organisation pourrait déployer des troupes en deux ou trois semaines, une fois sa décision prise. Le commandement militaire demandera aux pays membres d'envoyer des soldats pour contribuer à la force, décider du concept de l'opération et étudier l'état de préparation des troupes. La CEDEAO a mené des exercices et élaboré des scénarios. « Cela peut donc se faire rapidement », explique un expert des questions militaires.
Toutefois, la probabilité d'une intervention militaire dans un futur proche reste soumise à de nombreux autres facteurs. Si, pour l'axe Bamako-Alger-Ouagadougou-Nouakchott-Abuja, la nécessité et la pertinence d'une telle opération semblent admises, elle pourrait dissuader d’autres rebellions comme le Boko Haram qui sévit en ce moment au Nord du Nigéria. En revanche, le Nigéria, en tant que p ays le plus peuplé des Etats de l'organisation, serait le principal contributeur de la Force, son armée étant la plus puissante de la région. Mais le Chef de l’État nigérian, Goodluck Jonathan, a lui aussi des problèmes à régler dans son propre pays. Aussi pourrait-il lui aussi solliciter cette force pour mater pour de bon les disciples de la secte Boko Haram ?
Paul N’guessan
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