Feu Bocar Cissé, enseignant, militaire scout, chercheur et père du chef de file de l’opposition malienne Soumaïla Cissé a reçu, ce week-end , à la bibliothèque nationale tous les honneurs et les hommages du monde de l’écriture malienne.
L’édition de la rentrée littéraire 2020, en cours, a été mis à profit pour ses enfants, parents, anciens élèves et collaborateurs professionnels pour rendre hommage à l’œuvre de cet infatigable instituteur, qui aura servi le Soudan Français jusqu’au Mali indépendant.

Né à 1919, à Banikane, cercle de Nianfunké, Bocar Cissé a eu une enfance studieuse auprès de ses parents dans une école coranique, puis il fréquente l’école occidentale jusqu’à l’obtention d’un diplôme d’instituteur en 1941 en pleine deuxième guerre mondiale. Situation oblige, il fut immédiatement appelé sous les drapeaux et servira successivement au Sénégal, le Maroc, l’Algérie, en Corse, en Italie et France. Après cette carrière militaire, le natif de Nianfunké rentre au pays, où il démarra une nouvelle carrière d’instituteur qui le mena dans beaucoup de régions du Mali jusqu’à l’âge de la retraite en 1970. Pendant qu’il était au service de son pays, il écrit « Devoir de vacances », édité par Jamana en 1999. Ces manuscrits révèlent une plongée dans l’enfance de cet instituteur. En plus, il publia « Les Contes et légendes de Kourmina », « Toulon 44 », « Ménaka, les Touareg Iwillimeden » et de nombreux manuscrits sur l’histoire du Mali.
Le centenaire de la naissance de cet infatigable instituteur (1919-2019) qui a donné naissance à l’un des hommes politiques du Mali démocratique, Soumaïla Cissé, a été riche en témoignages. Le Pr Younouss Hamèye Dicko, le président d’honneur de l’union des écrivains du Mali, Pr Urbain Dembélé, l’historien Bocar Sada Diallo , l’universitaire Français et écrivain, Bernard Salvaing et ses propres enfants l’ont rendu hommage. Il a été décrit par certains témoignages comme un instituteur, un chercheur, un humaniste et historien qui a marqué son temps par sa contribution à la réussite d’une école de qualité. «
C’était un véritable historien qui n’était pas un compilateur, mais celui qui va vers les sources », a témoigné le Pr Bocar Sada Diallo, qui demande qu’un monument ou un édifice public soit érigé à sa mémoire. Ces talents d’excellent conteur ont été magnifiés lors de cette cérémonie d’hommage. Bernard Salvaing et Albakaye O Kouma en ont fait les récits oraux de feu Bocar Cissé un livre intitulé ‘’ Bocar Cissé, Instituteur des Sables, témoin du Mali du XX
esiécle’’.
Pour ses enfants, ils resteront sa mémoire, son combat, ses bonheurs, sa force créatrice et ses valeurs inaliénables. En bref, un Papa qui a enseigné la soif d’apprendre, de progresser et de persévérer, la justice, l’humilité, l’honneur et la générosité. Son fils le plus populaire, Soumaïla Cissé se dit fier de tout ce qu’il a légué à leur famille. Et de poursuivre qu’il va œuvrer pour perpétuer son œuvre en dotant le Mali d’une éducation de qualité. De son héritage, il déclare avoir choisi le savoir, le partage et la générosité.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net