Suite à la mort tragique de 5 élèves officiers d'active le 5 octobre dernier à l'EMIA, le gouvernement frappe fort - Tout l'encadrement de l'EMIA relevé - Tous les élèves officiers de la 3ème année radiés et mis à la disposition de la justice
Dans un communiqué publié hier soir et dont L'Indépendant a pu se procurer une copie, le gouvernement, à travers le ministère de la Défense et des anciens combattants, a décidé d'agir avec la fermeté requise face au décès brutal de 5 élèves officiers d'active, le 3 octobre dernier, au cours d'un exercice de bahutage. Des mesures appropriées ont été prises à l'encontre des présumés auteurs, suivant les résultats des premières enquêtes. Ainsi, le Commandant du Centre d'instruction Boubacar Sada Sy, le Colonel Soungalo Coulibaly, le Commandant de l'EMIA, le Colonel Ousmane Garango ont été relevés, de même que l'ensemble du personnel d'encadrement. Tous les élèves de la 3ème année, au nombre de 24, qui ont été à la base de cette expédition meurtrière, ont été radiés et seront mis à la disposition des juridictions compétentes pour répondre de leurs actes.
Pour une des rares fois, le président ATT et son gouvernement ont décidé de sévir fermement en sanctionnant des manquements de la part des services de l'Etat. Dans le communiqué daté d'hier 9 octobre et signé du Directeur de l'Information et des Relations Publiques des Armées, le Colonel ldrissa Traoré, on peut lire ceci : " Suite aux événements regrettables survenus le 3 octobre 2011 à Koulikoro ayant entrainé la mort de cinq Elèves Officiers d'Active de l'Ecole Militaire Interarmes, le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants a instruit à ses servies spécialisés (Inspection Générale des Armées et Services ; Direction Générale de la Gendarmerie Nationale; Direction de la Sécurité Militaire) de diligenter des enquêtes approfondies ".
Le communiqué de poursuivre qu' "à l'issue de ces enquêtes, les différents rapports ont permis, d'une part de constater que ces décès sont survenus suite à des sévices corporelles infligées à l'occasion du traditionnel exercice de Bahutage et d'autre part, d'établir les responsabilités individuelles et collectives ".
En conséquence, des mesures administratives et disciplinaires ont été prises. Comme mesures administratives, le ministère de la Défense a procédé à:
1. La relève du Commandant du Centre d'Instruction Boubacar Sada Sy de Koulikoro, le Colonel Soungalo Coulibaly,
2. La relève du Commandant de l'Ecole Militaire Interarmes, le Colonel Ousmane Garango
3. La relève de l'ensemble du personnel d'encadrement de l'Ecole Militaire Interarmes
Les mesures disciplinaires suivantes ont été décidées : soixante (60) jours d'arrêt de forteresse avec traduction devant un conseil d'enquête des instructeurs permanents de l'Ecole Militaire Interarmes, présents sur le terrain ; la radiation des Forces Armées de l'ensemble des Elèves Officiers d'Active de la 3ème année de l'Ecole Militaire Interarmes ; la mise à la disposition des juridictions compétentes des Elèves Officiers d'Active de la 3ème année de l'Ecole Militaire Interarmes, au nombre de 24 dont 21 Maliens, un Burkinabé, un Sénégalais, un Togolais qui se sont rendus coupables de sévices corporelles ayant entrainé la mort des cinq Elèves Officiers d'Active.
Le même communiqué de souligner que " le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants informe les populations que les investigations se poursuivent pour situer toutes autres responsabilités ". Enfin, le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants a renouvelé, au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Armées, ses condoléances attristées aux familles éplorées.
La rigueur des sanctions qui viennent de frapper les Commandants et le personnel de l’encadrement de l’EMIA est liée au fait que ceux-ci ont abdiqué leur responsabilité en la circonstance, nous explique une source militaire qui tient à garder l’anonymat.
La sortie d’une promotion obéït, en effet, à un ordonnancement strict, bien encadré et ne devrait pas prêter à de telles dérives. Celui-ci consiste en une longue marche (par exemple de Bamako à Koulikoro sur 60 km à une heure très matinale) sous étroite surveillance de gendarmes, puis des exercices de bizutage ou bahutage au cours desquels les cadets sont rudoyés, mais pas de façon excessive au point que qu’il y ait mort d’homme.
Dans le cas actuel, la direction de l’école et les officiers d’encadrement ont cédé, semble t-il, à la demande des élèves de 3ème année de «tout laisser entre leurs mains» sans se douter que derrière cette sollicitation se cachait un mauvais coup en préparation.
Un amoureux éconduit qui a voulu assouvir un désir de vengeance, lequel a tourné au drame. A la justice d’apprécier si les meurtres des cinq jeunes gens a été une opération préméditée ou non.
Youssouf CAMARA
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