Nord du Mali : ATT avait-il raison de demander l'intervention des pays voisins dans la lutte contre les terroristes du MNLA et d'AQMI ?

5 Juine 2012 - 00:00
5 Juine 2012 - 13:09
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L'ancien Président ATT a constamment appelé les pays voisins du Mali à combattre ensemble  les terroristes dans la bande sahélo saharienne. Il n'a jamais été entendu en raison de sa gestion désastreuse de la crise. Plusieurs chefs d'Etat de la sous région et d'autres d'ailleurs  et  même certaines personnalités maliennes l'on interpellé directement ou indirectement afin qu'il puisse prendre ses responsabilités et engager de manière forte le combat contre le MNLA et AQMI. Il n'a jamais entendu ces multiples appels, il a même, contrairement à notre voisin nigérien, accueilli par une délégation ministérielle de premier ordre d'anciens militaires libyens superbement équipés se réclamant maliens. Il leur a offert refuge et argent pour s'installer sur notre territoire pensant qu'il allait pouvoir faire patienter ces déserteurs jusqu'à la fin des élections. ATT était certainement conscient que l'armée malienne avait perdu son professionnalisme et qu'elle était gangrenée par un recrutement laxiste et une insuffisance de formation notoire.

Malgré le mécontentement généralisé ressenti au niveau des populations pour l'accueil réservé aux militaires déserteurs touaregs de la Libye dont un certain colonel recruté dans l'armée malienne depuis 1990 d'une part et pour le ballet des groupes terroristes reçus en pompe au palais de Koulouba avec audience télévisée et argent distribué d'autre part, ATT a toujours continué à prôner l'intervention commune dans notre pays. Les articles de journaux de plus en plus critiques, les émissions des radios libres de plus en plus virulentes et incendiaires, la marche des femmes de Kati et leur rencontre avec le Président de la République n'ont pas ébranlé ATT qui maintenait toujours sa position bien que la déroute de nos troupes avait commencée et qu'il essayait de minimiser cette déconfiture  par des replis stratégiques pour mieux attaquer l'ennemi.

ATT savait bien que notre armée était sous équipée, que les armes dont dispose notre armée étaient obsolètes, que pendant ses 10 ans passés au pouvoir, il n'y a pas pratiquement pas eu de rééquipement de l'armée bien que l'armée dispose d'un budget d'investissement. ATT savait bien que nos troupes avaient la jeunesse avec elles mais manquaient d'un réel esprit d'engagement en raison du fait qu'au lieu de penser soldat engagé aimant son métier et professionnel, l'esprit était de parer pour la grande majorité à l'emploi de jeunes sans emploi diplômé ou pas. ATT ne pouvait donc pas pousser notre armée dans une guerre qu'il savait perdue d'avance et qui aura terni totalement ses deux mandats. C'est la raison pour laquelle il a demandé à cor et à cri les patrouilles mixtes avec les voisins, donc admettre l'intervention d'armée étrangère sur notre territoire. Ceux qui crient aujourd'hui au patriotisme ne se sont pas montrés actifs quand les troupes mauritaniennes ont pénétré sur notre territoire plus d'une fois.

 L'intervention  de forces  étrangères doit être acceptée par tous

 Aujourd'hui sans être d'accord avec la gestion du nord d'ATT, comme pratiquement tous les Maliens et nos voisins, l'intervention de forces dites étrangères est incontournable et doit être acceptée par tous.

A l'heure actuelle le MNLA, Ançar dine et d'autres groupes occupent environ 820 000 km² de notre territoire de 1 241 000 km² soit presque 66%. Nos frontières  avec les pays directement voisins du nord sont longues, 2 737 km avec la Mauritanie, 821 km avec le Niger, 1 376 avec l'Algérie. Le seul pays de la CEDEAO directement voisin du nord est le Niger et, dans une moindre mesure, le Burkina Faso, 1000 km de frontière avec le Mali dont une partie avec les cercles de Koro et Bankass dans la région de Mopti (160 km).

Dans ces conditions où plus des 2/3 de la superficie du pays sont à reconquérir avec plus 5 094 km de frontières, comment notre armée, dans son état actuel de sous équipement, d'insuffisance de  formation, manquant d'engagement pour bon nombre de soldats, peut-elle nous rendre l'entièreté de notre territoire ? C'est pourquoi l'intervention de la CEDEAO est salutaire pour notre pays. Comment comprendre que les populations du nord occupé, les élus du nord, le Collectifs des Ressortissants du Nord tous ensemble demandent l'intervention de la CEDEAO, tandis que certains maliens installés tranquillement à Bamako, s'égosillent à appeler à lutter contre l'intervention de la CEDEAO. Tous ces hommes et femmes qui se disent plus patriotes que les autres oseront-ils s'installer au nord ? Accepteront-ils de vivre le calvaire, l'humiliation infligée à nos frères et sœurs du nord, seront-ils capables de faire de la résistance comme ces jeunes à visage découvert et à mains nues à Gao.

 Le seul objectif qui vaille est la libération du nord

 Le seul objectif qui vaille c'est la libération du nord, elle se fera avec notre armée en première ligne avec l'appui de la CEDEAO soutenue par la logistique internationale (Etats Unis, Union Européenne, Russie, Chine) sinon elle ne se fera pas.

Quant à l'Algérie, sa position contre toute intervention militaire étrangère est compréhensible.  En effet, l'Algérie qui a payé un lourd tribut dans le conflit contre le GIA (Groupe Islamique Armé) n'a jamais voulu d'intervention de patrouille mixte Mali-Algérie, elle ne veut pas non plus d'intervention étrangère au Mali.

Pour avoir plus de paix, elle a certainement facilité le transit des islamistes et autres MNLA de son territoire vers le Mali. Avec l'appui de la CEDEAO, elle sera dans tous les cas impliqués pour la simple raison qu'elle qui semblait trouver un territoire pour les islamistes en territoire malien sera obligée de les repousser en cas d'attaque des islamistes et du MNLA par notre armée conduisant ainsi les islamistes à être pris entre deux feux.

Le temps presse, Ançar dine, le MLNA sont en train de pousser des racines au nord, plus nous leur laissons le temps mieux ils s'organiseront, preuve de la tentative de rapprochement d'Ançar dine et du MNLA des semaines écoulées. Ces groupes armés détiennent nos bases militaires et trois aéroports qui serviront, si nous n'intervenons pas rapidement, de pistes pour des avions militaires qui pourraient être utilisés contre l'ouest et le sud de notre pays.

Ançar dine  et le MLNA, en poussant des tentacules dans les régions occupées, pourraient essayer de pénétrer au Niger, puis au Burkina Faso, menaçant du coup toute la sous région.

 Il importe de remonter le  moral des temps

 Notre armée, peut-être forte d'une vingtaine de milliers d'hommes, a besoin de l'appui des forces armées de la CEDEAO avec la participation déjà annoncée des USA, de la France en moyens logistiques modernes pour venir à bout de la rébellion.

 Pour soutenir une guerre aussi difficile que la nôtre, le moral des troupes a besoin d'être remonté dans ces moments d'humiliation. La visite du Premier Ministre, même si elle devrait être faite depuis belle lurette, a été une sacrée bonne chose à Ségou,  sous-tendue par un discours de grand chef de guerre. Nous  la saluons et espérons qu'elle continuera à Sévaré mais aussi à Sikasso, Kayes, Koulikoro, et Bamako. Nous demandons au Premier Ministre de faire en sorte que nos militaires, qui ont fait les écoles de guerre et qui sont considérés comme des moins que rien en ce moment, puissent être appelés à bâtir avec l'état-major de la CEDEAO, les stratégies pour la victoire.

 L'essentiel de nos chefs militaires disposent d'excellentes capacités de conception et de conduite des troupes.  Certains, parmi eux, ont même fait leur preuve sur le terrain. Nous demandons au Premier ministre d'user de toute sa capacité de navigation pour  unifier les bérets. Chacun des corps d'armée ou unité a sa place  dans cette guerre. Il urge donc de mettre en place les conditions réelles de retour de paix et de reconstitution d'une union sacrée entres les bérets et bérets rouges.

Les commandos para sont en général utilisés pour des opérations spéciales comme le sabotage, l'ouverture des voies pour les autres corps de l'armée, il va sans dire que bérets verts et bérets rouges sont obligés de travailler main dans la main pour le bonheur de tout le peuple malien et pour laver l'humiliation que notre armée a subir.

Les rebelles sont entrés dans les trois régions du nord comme un couteau dans du beurre. Pour les déloger, il faut s'attendre aux douze travaux d'Hercule que notre armée nationale doit accomplir.

Le combat sera dur et long, préparons nous à cela.

                 Djibril BA  

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