Mali : Les services de l’Etat et les banques paralysés à cause de la grève
Pour la deuxième fois dans l’espace d’un mois, les autorités de la transition au Mali feront face à une nouvelle grève de l’Union nationale des travailleurs du Mali. La plus grande centrale syndicale du pays entame ce lundi un arrêt de travail de cinq jours. De quoi annoncer une paralysie totale des services de l’Etat, parapublics et des établissements bancaires.
maliweb.net - « Le bureau exécutif de l’UNTM informe ses militants et militantes, sympathisants, ainsi que l’opinion nationale que le mot d’ordre de grève est toujours maintenu. L’UNTM appelle ses militants à plus de vigilance et à rester mobilisés pour la réussite de la grève », communique l’UNTM, en réponse à une intox qui faisait état de la suspension du mot d’ordre de grève du 14 au 18 décembre 2020.
Les négociations entre le gouvernement de transition et les syndicats ont échoué ouvrant la voie à la grève, qui devrait porter un coup dur à l’économie du pays déjà en souffrance. Les comités syndicaux de la douane, les impôts, les banques et tous les services de l’Etat qui sont affilés à l’UNTM appellent leurs militants à observer l’arrêt de travail de 5 jours. Les grévistes reprochent aux autorités de la transition une certaine négligence. « Elles n’ont quasiment rien proposé de concret au cours des négociations », s’offusque Yacouba Katilé, secrétaire général de l’UNTM. La centrale syndicale demande « le règlement de la situation des travailleurs compressés dans les années 80, l'harmonisation des grilles salariales des agents de l'Etat, l'octroi de primes et indemnités aux travailleurs de l’Etat, l’abrogation de la loi portant création de l'Office central de lutte contre l'enrichissement illicite (OCLEI).
Et pourtant, lors d’un déjeuner de presse le 3 décembre dernier, le Premier ministre, Moctar Ouane indiquait avoir initié des négociations avec les acteurs sociaux pour trouver un terrain d'entente sur la base des moyens et de la nature de la mission de la transition. « Mon gouvernement ne pourra pas tout faire mais s'emploiera à faire tout ce qui est possible et soutenable pour un pays écartelé entre une crise sécuritaire, humanitaire et sanitaire », avait promis Moctar Ouane, annonçant une conférence sociale pour le premier trimestre de 2021.
Cette montée en puissance de la grogne sociale inquiète les pro-militaires qui reprochent aux syndicalistes de vouloir jouer au jeu des politiques pour faire échec à la transition. « Le moment est mal choisi. L’UNTM doit suspendre son mot d’ordre de grève », critique Issa Kaou Djim, coordinateur de la CMAS. Le secrétaire général de l’UNTM rétorque: « Ce n’est pas à d’autres personnes de décider du moment propice pour la centrale de faire des revendications. » Yacouba Katilé nie toute connivence avec la classe politique et estime que l’organisation qu’il dirige est connue pour son indépendance vis-à-vis des politiques.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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