Révision constitutionnelle : Tapo contre Tapo
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Ils sont tous les deux juristes émérites. L’un a le verbe facile, mais moins convaincant dans ses interventions sur les médias publics. L’autre n’a pas accès aux médias d’Etat, mais il s’exprime les réseaux sociaux et se défend plutôt bien. Abdoulaye Garba Tapo, ancien ministre de la Justice sous ATT, ne partage pas les idées soutenues par Kassoum Tapo, actuel ministre des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat, sur le processus de révision de la Constitution.
Pour Me Kassoum Tapo et ceux qui soutiennent le projet de révision de la Constitution, il n’y a pas violation de l’article 118 de la Constitution puisque, soutiennent-ils, il faut la présence d’une force étrangère sur le sol national pour qu’il y ait atteinte à l’intégrité du territoire.
Du coup, du côté du pouvoir, l’on soutient que la question d’intégrité du territoire a trait au droit international et qu’il faudrait que les frontières soient menacées pour qu’on parle d’atteinte à l’intégrité territoriale. Un constat fait par la Cour constitutionnelle du Mali qui, dans un communiqué récent, a donné son quitus pour la révision de la Constitution, soutenant les raisons avancées par Me Kassoum Tapo et autres.
Pour Abdoulaye Garba Tapo, c’est tout le contraire. Sur les réseaux sociaux, voilà ce qu’il a répondu à ceux qui soutiennent que la question d’intégrité du territoire a un lien avec le droit international : "Intégrité territoriale au sens du droit international dans le cadre d'un conflit entre un Etat et ses nationaux, vraiment aberrant. On parle de droit international quand il y a un des rapports entre Etats différents ou un Etat avec un étranger, mais ici c'est l'intégrité au sens du droit interne. Ils auraient pu trouver mieux".
Ce n’est pas seulement sur la question d’atteinte à l’intégrité du territoire qu’Abdoulaye Garba Tapo s’est prononcé sur les réseaux sociaux. Il a d’ailleurs fait une synthèse parfaite de l’ensemble du projet de texte proposé et averti qu’avec cette Constitution "la légalisation de la monarchie présidentielle qui était déjà une situation de fait, sera amplifiée et incontrôlable".
En somme, dans ses différentes interventions, Abdoulaye Garba Tapo doute de la "validité" et la "légitimité" de la Constitution qui sera issue de cette révision. Ce, pendant que Me Kassoum Tapo et autres soutiennent que cette révision est une nécessité.
D. S.
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