Mali : deux associations de Magistrats considèrent « très suspecte » la mort de l’agresseur du Président de la Transition

30 Juillety 2021 - 17:06
30 Juillety 2021 - 17:06
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Mali : deux associations de Magistrats considèrent « très suspecte » la mort de l’agresseur du Président de la Transition
Cheick Mohamed Chérif Koné : Vice Président du Syndicat Autonome de la Magistrature
Suite à la mort de l’agresseur du Président de la Transition, l’Association malienne des Procureurs et Poursuivants (AMPP) et la Référence Syndicale des Magistrats (REFSYMA) dans un communiqué daté du 29 juillet disent soutenir toute démarche tendant à faire la lumière autour de ce décès.  Les 02 associations de Magistrats dénoncent par la même occasion « l’immixtion maladroite » du Gouvernement dans les affaires judiciaires. -maliweb.net- La mort de l’agresseur du Président de la Transition n’en finit pas de susciter des débats au Mali. Après la sortie des Associations de Défense des Droits de l’Homme, c’est autour de deux associations de Magistrats de demander des comptes. « Survenue dans des circonstances confuses, dans des locaux autres que ceux de la Police Judiciaire, au cours d’une enquête extra judiciaire » l’Association malienne des Procureurs et Poursuivants (AMPP) et la Référence Syndicale des Magistrats (REFSYMA), dans un communiqué daté du 29 juillet, considèrent « très suspecte la mort » de l’individu présenté comme l’agresseur du président de la Transition, le jour de l’Aïd El Kébir. Ce décès est comparé par l’AMPP et le REFSYMA comme une « comme une tragédie qui n’honore ni l’Etat de droit, ni la démocratie, encore moins les acteurs de notre Justice ».  Les 02 Associations de Magistrats dénoncent aussi le fait que l’individu n’ait pas été déféré devant le Procureur de la République compétent pour qu’il en soit décidé conformément à la loi. Quelques soient la gravité des faits, nonobstant la qualité ou la personnalité de la victime, l’AMPP et la REFSYMA disent condamner « tous procédés et méthodes prohibées, notamment toutes formes d’exécution sommaire ». Car pour elles, les affaires strictement judiciaires, y compris celles parfois présentées à tort de sensibles, relevant de la compétence exclusive du Pouvoir Judiciaire, ne doivent être traitées que sous l’angle du seul droit.  Ce qui n’enlève en rien leur volonté et leur détermination à lutter contre l’impunité. Le président Cheick Mohamed Chérif KONE et ses camarades présentent cette affaire est révélatrice de mauvaise gouvernance et constitutive de pire forme d’atteinte à l’indépendance de la justice et au principe de la séparation des pouvoirs. « Cette tendance marquée du gouvernement à subroger des Services Etatiques étrangers au Parquet, à la Police Judiciaire classique, voire même à s’arroger les prérogatives des procureurs de la république, toutes choses qu’aucun motif ne saurait et ne devrait justifier », déplore le communiqué. Pour terminer, les 02 Association de Magistrat analysent « le communiqué inapproprié du Gouvernement du Mali, d’une part comme une immixtion maladroite de l’exécutif dans la judiciaire, d’autre part, comme une reconnaissance de son entière responsabilité dans la mort de l’agresseur du Président de la Transition ». Les autorités n’ont pas encore réagi à ce communiqué de l’Association malienne des Procureurs et Poursuivants (AMPP) et la Référence Syndicale des Magistrats (REFSYMA). Toutefois, dès l’annonce de son décès, le Gouvernement avait demandé une autopsie pour déterminer les circonstances exactes de sa mort. Abdrahamane SISSOKO/Maliweb.net

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