Après être insulté, agressé et laissé pour mort, le destin lui sourit. Voilà que celui qui n’était pas prédestiné selon certains observateurs, à diriger le Mali, se retrouve aujourd’hui à la tête de la Transition malienne. Etrange destin d’un musulman, un homme de foi qui a toujours compris que chacun trouve sa voie déjà tracée ici bas et que tu n’y peux rien changer. Le Pr. Dioncounda aura marqué l’année 2012.
Retour sur l’étrange destin d’un vieux sage
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Pr. Dioncounda Traoré[/caption]
Rébellion touarègue au Nord, tiraillements autour de la candidature à la candidature Adéma-gestion des dossiers compliqués à l’Assemblé Nationale. Timidement, mais plus efficace qu’on ne le croit, le Pr. Dioncounda TRAORE s’en sort toujours. D’aucuns disent qu’il tient sa capacité à surmonter les difficultés de la baraka. «Il a la bénédiction de ses parents, et la tête sur les épaules». C’est vraiment pourquoi tout lui réussit ?
Président de l’Assemblée nationale jusqu’au 12 avril dernier, le Pr Dioncounda Traoré, au dessus de ses 70 ans, devient président de la République par intérim. Simple fait de hasard ou destin ? En tout cas, tout a basculé en un laps de temps en faveur du fils du colonel. Homme politique, mais aussi grand syndicaliste, Dioncounda a surpris tout un peuple en l’espace d’une année 2002, la plus difficile du Mali indépendant.
D’abord à l’Adéma-PASJ, où il assurait la présidence depuis plus de 10 ans. On met en place des stratégies, pour l’empêcher à porter les couleurs du parti à la présidentielle avortée de 2012. Il s’impatience, appelle les militants à l’union des cœurs et des esprits. Plusieurs candidatures sont introduites pour lui barrer la route. Mais tous acceptent à la dernière minute de se retirer, le laissant porter les couleurs du parti, avec comme intention inavouée de travailler en catimini pour d’autres candidats à la course pour Koulouba 2012.
L’homme propose, Dieu dispose. Le 21 mars 2012, alors que la présidentielle était prévue pour le 30 avril, une mutinerie prend corps dans la ville garnison de Kati. Transformée en coup d’Etat, le Régime ATT tombe le 22 Mars-suivi de la démission officielle du Président ATT quelques jours après. Pendant ce temps, tous les anciens dignitaires du régime défunt dont des responsables d’Institutions sont arrêtés et gardés par les putschistes. En sa qualité de Président de l’Assemblée Nationale, Dioncounda était en déplacement au Niger-donc n’a pas été arrêté. La CEDEAO et le CNRDRE trouvent un accord pour le retour à l’ordre constitutionnel normal. C’était le 06 avril. Quelques jours après, il est accueilli à l’Aéroport International de Bamako-Sénou comme Président par Intérim. Ensuite, la Cour Constitutionnelle l’investit dans ses fonctions de Président le 12 avril 2012.
Contesté par les uns et adulé par d’autres, le Président intérimaire continue à diriger le Mali après la nomination d’un Premier Ministre et la formation d’un gouvernement.
Dans la foulé, une marche est organisée pour le déposer. A l’issue de la marche, qui a fait au saut à la Primature pour échanger avec Check Modibo DIARRA, le président Diouncounda Traoré est agressé à son bureau de Koulouba par des manifestants. C’était le 21 mai 2012. Ils l’ont laissé pour mort. Miracles ? Il était toujours en vie.
Cette agression qui a l’allure d’une tentative d’assassinat est condamnée par son Premier ministre Cheick Modibo Diarra, et par le chef des putschistes, le capitaine Amadou Haya Sanogo. Autre condamnation, celle de la Cédéao et d'une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU venue discuter à Abidjan de l'avenir de l'Onuci, en Côte d'Ivoire. L'agression de Diouncouda Traoré est la preuve pour certains diplomates qu'il est temps «d'explorer d'autres voies» au Mali.
Le président français François Hollande en marge du sommet de l'Otan à Chicago a condamné également l'agression dont a été victime Dioncounda Traoré. Il appelle au respect du processus politique
Au même moment, les données changent à Bamako, aucun Malien n’a apprécié cette tentative d’assassinat, augmentant ainsi l’aura d’un Président contesté par des opposants radicaux et des opportunistes.
L’hypothèse d’un déploiement militaire à Bamako pour sécuriser les autorités de la transition est en marche. Mais Dioncounda rejette cette option avec comme slogan «j’ai entièrement confiance à mon armée».
Aussi, croyant qu’il est, après deux mois de convalescence à Paris, le Président Dioncounda Traoré revient à Bamako est il pardonne à ses agresseurs, ceux qui ont voulu lui ôter la vie : «ceux qui l’on fait ne savaient même pas ce qu’ils faisaient, je leur pardonne». Et le Mali retrouve un nouveau souffle, car Dioncounda a mis le Mali au dessus de sa personne. "Le peuple malien qui traverse une période très difficile a soif d'unité, je m'y emploiera", a-t-il ajouté. A l’accueil à l’Aéroport International de Bamako-Sénou, le Capitaine Amadou Haya Sanogo(auteur du Coup d’Etat du 22 Mars) et un important dispositif sécuritaire. Le tombeur du régime ATT embrasse Dioncounda devant Dieu et les hommes. Comme pour dire : Nous vous reconnaissons en tant que Président de la République.
Quelques jours après, Dioncounda Traoré devrait décider s'il maintient à son poste Cheick Modibo Diarra, astrophysicien de renommée internationale qu'il avait nommé Premier ministre le 17 avril, et qui est de plus en plus contesté. Finalement, il le maintient, pour sauver l’unité nationale. C’est lors de la formation de ce gouvernement d’union nationale que Cheick Modibo défie tout en peuple, aucun égard ni pour le Président de la République, ni pour les putschistes.
Ignorant complètement le Président Dioncounda au point de vouloir l’empêcher de travailler, Cheick Modibo est rappelé par le Capitaine Sanogo début décembre.
Aujourd’hui, le moins que l’on puisse dire, est que tout lui a réussi en 2012. Lui, c’est le Pr. Dioncounda TRAORE, President de la Transition.
La Redaction