« Evasion » du commissaire divisionnaire Oumar Samaké : le SAM et le SyLima parlent de « moment sombre pour la République » et mettent en demeure le gouvernement malien
-maliweb.net- Suite à l’inculpation suivie de l’incarcération du commandant de la FORSAT, le commissaire divisionnaire Oumar Samaké, dans l’affaire des tueries des 10,11, et 12 juillet 2020, les policiers en colère l’ont libéré par la force. Les syndicats des magistrats tout en condamnant cette libération parlent de « moment sombre pour la République ».
Inadmissible ! Inacceptable ! Surréaliste ! Ce sont les mots qui reviennent sans cesse depuis que des policiers en colère ont réussi à faire libérer par la force le commandant de la FORSAT. Le commissaire divisionnaire, Oumar Samaké, a été inculpé et incarcéré par la justice dans l’affaire des tueries des 10, 11 et 12 juillet.
Ce coût de sang des policiers a été condamné unanimement par les maliens. Des politiques aux syndicats des magistrats et des surveillants de prison, tous à l’unisson jugent cette affaire inadmissible et inacceptable. Dans un communiqué conjoint daté du samedi 04 septembre, le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SyLiMa) rappellent à tous et à toutes que le Mali est un Etat de droit ou tous demeurent sujet de droit quelque soient leurs titres, grades ou qualités.
Les 02 syndicats de magistrats exigent que ces décisions soient exécutées par le gouvernement et que force doit rester à la Loi et à elle seule. « Faute d’actions vigoureuses et vérifiables dans les meilleurs délais contre les autres et complices de cette rébellion, les syndicats de magistrats en tireront les conséquences par des actions syndicales dissuasives pour vaincre toute forme d’atteinte à l’autorité et à l’indépendance du pouvoir judiciaire ».
Les syndicats sont déterminés à aller jusqu’au bout dans cette affaire, estime le magistrat Moussa Guindo, contacté par Maliweb.net. « C’est juste une question de principe », a-t-il dit. Avant de demander le retour en prison du commissaire divisionnaire Oumar Samaké. Faute de quoi, les syndicats des magistrats peuvent décider de la cessation de toute activité.
Le commandant de la FORSAT n’était pas dans l’enceinte de la prison au moment des faits
Une grève des magistrats appelle pour sa part Alexandre Ouédraogo, magistrat. « Tous les magistrats doivent arrêter de travailler sur toute l'étendue du territoire jusqu'à ce que l'évadé réintègre la prison et que ses complices répondent de leurs faits », a-t-il écrit sur sa page Facebook. À défaut, martèle-t-il, si les magistrats maliens se respectent, qu'ils prennent tous des dispositions pour libérer tous les détenus des prisons maliennes.
« Ce qui s’est passé hier ne devrait pas se passer », déplore Daouda Konaté membre de la synergie des syndicats de Surveillant de Prison. Il a indiqué que le commissaire divisionnaire Oumar Samaké n’était pas dans l’enceinte de la prison centrale au moment où les policiers prenaient d’assaut la devanture du bâtiment. « Ceux qui l'ont amené en prison sont venus le récupérer pour l’amener ailleurs », a-t-il expliqué. Ce qui ne l’empêche pas de condamner le comportement des policiers.
Tout en appelant les uns et les autres au calme et à l’esprit du suivisme, Daouda Konaté a appelé les autorités du pays à prendre des mesures qui s’imposent. Faute de quoi, les surveillants de prison se verront le droit d’agir. « Nous n’accepterons plus que quelqu’un vienne nous déranger dans notre lieu de travail », a-t-il menacé.
Pour sa part, l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, se dit scandalisé et appelle les autorités de la transition de faire strictement respecter la loi et de consacrer le principe du « nul n’est au-dessus de la loi ». La réaction du gouvernement est pour le moment attendue.
Abdrahamane SISSOKO/Maliweb.net
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