Esclavage par ascendance : Mamoutou Sam dénonce ‘’ l’inaction ‘’des autorités maliennes

3 Octobreober 2023 - 01:30
3 Octobreober 2023 - 01:30
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Esclavage par ascendance :  Mamoutou Sam  dénonce ‘’ l’inaction ‘’des autorités maliennes
Mamoutou Sam, originaire de la région de Kayes et artiste de son Etat, a été contraint de quitter son village à cause de la violence de la pratique de l’esclavage. Exilé au Etats Unis, il critique  le manque de fermeté des autorités contre les auteurs de ces pratiques ignobles. Au Mali, la pratique de l’esclavage par ascendance  continue de faire des victimes dans la région de Kayes. Des personnes, nées  des parents capturés et réduits en esclavage depuis belle lurette,  continuent  à subir les sévices de cette pratique qui leur prive de leurs droits fondamentaux. Mamoutou Sam est un artiste  Mali qui a été contraint de quitter son  village  natal  (nous taisons le nom) dans la région de  Kayes à cause  du sort qu’on réserve aux siens. L’artiste qui s’est extirpé du joug de ces bourreaux  critique en quelque sorte le silence des autorités de son pays  qu’il accuse d’avoir toléré  les tortures contre les communautés victimes de la pratique de l’esclavage par ascendance. Profitant de sa notoriété, il en appelle aujourd’hui aux  autorités à sévir pour arrêter ses massacres et tortures  qu’il  qualifie de l’une des ‘’pires violation des droits de l’homme’’. Selon son témoignage, des femmes et des enfants  qui portent les mêmes noms de famille que lui ont été torturés parce qu’ils refusent d’endosser leur statut  de ‘’descendants d’esclaves’’. «  Nous sommes les  condamnés à cause de l’origine de notre nom de famille », fustige Mamoutou Sam,  ajoutant que « des chefs de familles sont constamment  ligotés avant d’être copieusement battus sur la place publique pour dissuader les récalcitrants  à admettre leur statut d’esclave ». Outre la violence physique,  les victimes de l’esclavage par ascendance subissent  des sanctions économiques et  sont privés de participer à l’exercice du pouvoir décisionnel.  Selon  notre interlocuteur,  sa  communauté est  souvent privée des ‘’  leurs champs’’,  leurs commerces interdits de vendre des articles aux nobles. Toujours Selon lui,  il est inacceptable de voir un homme ou une femme qui porte son nom de famille se mettre en couple avec un noble ou  de prétendre devenir élu communal. Ces témoignages sont corroborés par une étude publiée par le  Cabinet d’étude pour le développement en Afrique (CEDA) en collaboration avec Avocat Sans Frontière Canada et la Commission Nationale des droits de l’homme du Mali. Cette étude publiée en mai 2022 stipule que « Dans les cercles de Kayes, Diéma, Yélimané, Kita, Nioro du Sahel ; les supposés esclaves n’ont pas le droit de se marier avec les membres d’autres castes surtout ceux des nobles. Dans ces terroirs, il est très rare de voir un esclave devenir maire ou, occuper d’autres postes à responsabilité électifs ou de désignation encore moins participer aux assemblées villageoises.  Dans ces terroirs, les esclaves ainsi que leurs biens sont des propriétés privées appartenant aux nobles. Ils sont nés esclaves et le demeurent éternellement. Et dans notre zone d’étude, 99 % des personnes enquêtées confirment avoir été victimes de l’Esclavage par Ascendance ».  Cette étude relève également  que les représailles  de la pratique de l’esclavage par ascendance sont à l’origine des expropriations de terre, des destructions de biens matériels, les expulsions forcées des villages d’origine, des coups et blessures et mêmes des pertes en vies humaines. Selon la commission nationale des droits de l’Homme, plus de  1153 personnes ont été contraintes de quitter leurs localités à cause des affrontements meurtriers entre "esclaves et nobles" en 2019. Malgré les efforts des associations de défense des droits de l’Homme, l’inclusion  des victimes dans les activités et cérémonies communautaires  garantissant leur accès aux lieux publics reste à désirer. Ils dénoncent l’inexistence d’une loi contre la pratique de l’esclavage. L’absence de loi  spécifique a fait réagir des experts des Nations-Unies qui, selon un communiqué, avaient condamné, les attaques perpétrées dans le cadre de "l'esclavage par ascendance" au Mali et "l'inaction" du gouvernement  face au phénomène.  Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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