Chronique du web : En avant, les Geekombattants !

Il y a quelques semaines, nous avons traité des hackers, cette horde de surdoués en informatique responsables d’activités criminelles dans le cyberespace dont les victimes sont, entre autres, les États, les banques, les multinationales, etc. Cette semaine, je voudrais vous inviter à une immersion dans la cyberguerre menée par des États respectables et puissants, des pays émergents ou qui souhaitent prendre une longueur d’avance dans un secteur qui va fortement déterminer l’avenir des Nations.

9 March 2015 - 00:16
9 March 2015 - 08:33
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Il y a quelques jours, une grande chaine internationale passait en boucle une information relative à la décision de l’Ukraine, pays engagé dans une guerre de survie face à la Russie, de créer une armée de « trolls » sur internet dont la vocation serait de « partager des informations véridiques pour mieux tordre le cou aux fausses nouvelles » propagées par le camp d’en face. L’idée de la création de cette unité de « Geekombattants » - cracks en informatique sous les drapeaux - est tout sauf anecdotique. En effet, l’annonce a été faite par l’une des voix les plus autorisées du pays, en l’occurrence celle de Youri Stets, ministre de l’Information de l’Ukraine. Cette nouvelle armée recrute via un site internet www.i-army.org qui est, à ce jour, l’un des sites les plus visités du pays – plus de 20.000 volontaires à la date du 04 mars dernier. Cette nouvelle guerre ukrainienne contre la puissante Russie et sa propagande scientifique héritée de l’ère soviétique se mène aussi  à partir des célèbres réseaux sociaux Twitter et Facebook. L’idée est de faire le plein dans la jeunesse, cette tranche d’âge qui dompte l’outil informatique et qui vit sur les réseaux sociaux. A défaut donc de se battre à armes égales sur le terrain militaire avec la Russie de Poutine dont c’est un secret de polichinelle qu’elle soutient les séparatistes, l’Ukraine est déterminée à lui tenir la dragée haute dans le cyberspace. A priori, cette guerre électronique a des allures d’une pâle réplique de celle qui a opposé David à Goliath.  Mais, en guerre comme en compétition, ne dit-on pas qu’il ne faut pas sous-estimer l’adversaire. Surtout lorsque cet adversaire est acculé dans ses derniers retranchements et qu’il se bat pour sa survie. Avec la détermination et l’esprit de sacrifice du desperado, l’Ukraine inaugure publiquement la Première CyberGuerre Mondiale contre la puissante Russie. Selon la chaine internationale à l’origine du scoop, le slogan du site ukrainien i-army.org  est sans aucune ambigüité : « chacune de vos informations est une balle dans la conscience de votre ennemi ». Ca veut tout dire ! Mais attention, l’hiver russe est rigoureux et une Bérézina est toujours de l’ordre du possible. L’armée française de Napoléon Ier et les armées hitlériennes l’ont appris à leur dépens lors de campagnes militaires dont le souvenir est encore évoqué aujourd’hui par les stratèges militaires les plus avisés. En effet, les services et les spécialistes occidentaux de la cyberguerre sont d’avis que les Russes sont tout sauf des manchots. Convaincue que le monde occidental veut la contenir et contrarier son rêve de grandeur, la Russie a, semble-t-il quelques arguments à faire valoir. Reste maintenant à chaque camp de compter ses alliés et de rester éveiller sur l’échiquier pour, le moment venu, frapper les coups décisifs. Mais, comme on peut l’imaginer aisément, cette guerre asymétrique se joue aussi sur le long terme. Il peut s’agir, pour l’un des camps, à endormir l’autre, à l’avoir à l’usure ou à lui livrer la « drôle de guerre ». En la matière, tous les coups sont permis et, comme cela est une lapalissade, la fin justifie les moyens. https://twitter.com/i_army_org Serge de MERIDIO

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