Des cas suspects se multiplient de plus en plus dans les structures sanitaires. Deux cas suspects ont été enregistrés au CHU Gabriel Touré dont un confirmé. Selon les confidences d'un agent de ladite structure, les efforts doivent être multipliés pour la prise en charge des cas suspects. " Il n'y a aucun système de tri au service des entrées. Si quelqu'un se présente avec cette maladie, c'est tout le monde qui risque d'être contaminé. Nous manquons d'un dispositif de sécurité digne de ce nom " a-t-il déploré.
En enregistrant la mort de trois personnes par le virus Ebola et deux cas suspects dont un confirmé, il y a désormais un risque réel de propagation dans notre pays. Car, selon le représentant de l'OMS "
un seul cas de fièvre à virus Ebola est considéré comme une épidémie ". Selon les informations recueillies au niveau du ministère de la Santé en date d'hier jeudi 13 novembre, plus de 186 personnes contacts ont été confinées. Il faut ajouter à cela la mise en quarantaine de la Clinique VIP Pasteur qui a reçu le patient guinéen atteint d'Ebola. Des failles, il en existe dans notre système de santé.
Le syndicat des médecins les ont décriées récemment au cours d'une de ses sorties tout en attirant l'attention des autorités sur le risque qu'encourt le personnel soignant qui se trouve malheureusement en première ligne dans la lutte contre l'épidémie. Le manque de formation des agents, la défaillance du système de prévention sont à corriger si toutefois le ministère de la Santé et de l'hygiène publique veut venir à bout de cette épidémie, a fait constater un médecin. Un agent de santé du CHU Gabriel Touré de nous confier ses inquiétudes : "
Nous avons peur, car même de simples gants ne sont pas disponibles à plus forte raison les bavettes ; nous manquons de dispositif ".
Un autre d'ajouter qu'une unité de production de solution hydro alcoolique a été installé à coup de millions de F CFA à même de satisfaire la demande du personnel. Hélas, l'unité reste fermée et l'on ignore pourquoi. Il assène : "
Rien n'est sous contrôle au Gabriel Touré. Si des dispositions urgentes ne sont pas prises, l'hôpital risque de se vider de son personnel soignant. Il a affirmé qu'un cas suspect a été enregistré le mercredi 12 novembre. Aucune disposition n'a été prise pour le mettre à l'abri. Il est resté plus de 12h en contact avec le personnel et d'autres malades en ORL. " Et si cette personne était testée positive, tous ceux qui ont été en contact avec lui s'exposent. Ici, c'est la psychose " a-t-il témoigné.
Des patients de la clinique Pasteur placés en observation seraient parvenus à s'échapper
De sources concordantes, certains patients de la polyclinique Pasteur placés en observation sont parvenus à tromper la vigilance des surveillants et à prendre la tangeante. Il s'agit des patients qui suivaient des soins dans cet établissement qui avaient été privés de contact avec des proches pour éviter tout risque de propagation. Toutes nos tentatives pour faire réagir le ministère de la Santé à ce sujet sont restées sans succès.
L'épidémie, la plus grave de l'histoire de cette fièvre hémorragique identifiée en 1976 en Afrique centrale, a fait 5 160 morts sur 14 098 cas recensés, dans leur immense majorité au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 4 novembre.
Le Mali avait auparavant connu un premier cas : une fillette de deux ans venue de Guinée et décédée le 24 octobre à Kayes. Comme ce premier cas auquel ils ne sont pas liés, les derniers décès résultent de l'entrée au Mali d'un ressortissant de Guinée, où l'épidémie s'est déclarée en décembre 2013. L'alerte à Bamako a été lancée mardi soir après le décès d'un infirmier de 25 ans de la polyclinique Pasteur, testé positif le jour même où il avait soigné un imam guinéen âgé d'une soixantaine d'années.
L'établissement a été placé en quarantaine, avec le personnel et les patients qui s'y trouvaient pour d'autres pathologies. Le cas de l'Imam guinéen souffrant d'une maladie non diagnostiquée doit servir de leçon pour améliorer le dispositif mis en place.
On nous a signalé également un cas suspect à l'hôpital Nianankoro Fomba de Ségou. Il s'agit d'un homme qui aurait quitté Cinzana Gare, situé à 30 km de la capitale des Balanzan pour y être hospitalisé. Cette personne suspecté d'avoir le virus Ebola est décédé le mercredi dernier. Des analyses seraient en cours pour déterminer s'il s'agissait d'un cas d'Ebola.
Ramata Tembely