L'ensemble de la presse sous la conduite de la Maison de la presse a manifesté son courroux suite à l'enlèvement et à l'agression physique, le 12 juillet 2012 du dirpub du quotidien privé " l'Indépendant " El Hadj Saouti Haïdara, dans son bureau. En clair, toute la rédaction était prise d'assaut, ce jour là, par les éléments armés non encore identifiés. Ces hommes l'ont conduit ensuite à quelques kilomètres de Bamako afin de le soumettre à des barbaries dignes d'une autre époque.
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Saouti L Haidara[/caption]
Conséquences : le journaleux s'en est sorti avec un bras fracturé et des blessures au niveau de la tête. La colère allait crescendo dans la corporation puisque c'est la deuxième fois à moins d'un mois que deux confrères passent à tabac par des " inconnus ". Abdramane Keïta directeur de la rédaction de l'Aurore a aussi payé les frais de sa plume. Ce mardi 17 juillet 2012 la presse a tenu à battre le pavé sous un soleil de plomb. La marche de protestation est partie du siège de l'indépendant pour s'achever devant l'estrade de la primature. Les amis de la presse et les démocrates épris de paix et de justice ont pris part à cette manifestation de mécontentement. Parmi ceux-ci il y avait, entre autres, Aly Nouhoum Diallo, Mountaga Tall, Ibrahima N'Diaye, Djiguiba KeÏta dit PPR, Ousmane Sy et madame, des membres de l'AMS-UNEEM et plusieurs autres anonymes. De l'Indépendant à la place CAN, les journaleux scandaient " Abas les agresseurs des journalistes ". Plus loin, les marcheurs se retrouvent sur l'Avenue du Mali avec le même slogan. Mais le ton est monté d'un cran juste à l'entame du monument dédié au Président N'Kruma jusqu'à l'entrée de la cité administrative. Tout le long du parcours, on pouvait entendre : " liberté, justice ". Des voix s'élevaient en chœur pour demander plus de démocratie et de liberté d'expression. Ainsi, on pouvait lire sur les pancartes " Attention, journaliste en danger ". Le dispositif sécuritaire était impressionnant. Les forces de sécurité composées essentiellement de gendarmes, de policiers et des agents de la garde républicaine ont encadré la marche sans grand débordement. Le hic est que sur ordre de la hiérarchie, ils ont décidé de bloquer l'accès de la cité aux manifestants. Là, les confrères ont entonné l'hymne national du Mali pour afficher davantage leur détermination à franchir les portails de ladite cité. Un responsable de la cellule de communication de la primature s'est approché des patrons de presse pour échanger sur les modalités protocolaires. Il a fixé un quota de dix personnes. Les hommes de médias répliquent avec à leur tête le président de la maison de la presse Makan Koné en disant " Tous ou rien ". Ce ton ferme a été compris. C'est après que les esprits se sont calmés. Les hommes de plumes, de micros et des agenciers furent autorisés à pénétrer dans l'enceinte.
Le ton ne baisse pas d'intensité ni d'ardeur. On se dirige tout droit à la primature avec la même ferveur. Stoppés dans leur élan devant l'estrade du bureau du Premier ministre Dr. Cheick Modibo Diarra, des délégués ont été désignés pour rencontrer au nom de leurs collègues le directeur de cabinet du PM.pp, le Pr. Oumar Kanouté, représentant son patron en déplacement hors du pays. Ces délégués au nom de la presse lui ont remis une déclaration lue par le président Makan Koné dénonçant la violence faite aux jounaleux. En tout cas, " les voix des sans voix " se sont quittés sur cette note " plus jamais ça au Mali ".
Il faut enfin rappeler que tout cela a été assaisonné par une journée sans presse bien suivie.
Namory KOUYATÉ