Pour le retour à l'ordre constitutionnel après le coup d'Etat : Dioncounda prêt à sacrifier sa candidature pour diriger la transition

29 March 2012 - 21:03
29 March 2012 - 21:03
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Le président de l'Assemblée nationale, Dioncounda Traoré qui était hors du pays au moment du putsch du 22 mars dernier s'est prononcé hier mercredi 28 mars 2012, depuis Niamey sur l'éventualité d'une transition qu'il est appelé à diriger pour le retour à l'ordre constitutionnel. Le candidat investi de l'ADEMA qui avait déjà rejeté en bloc cette hypothèse lors d'une récente conférence de presse qu'il avait animée à la Maison de la presse, est revenu à de meilleurs sentiments depuis le coup d'Etat. La donne ayant changé depuis le 21 mars, Dioncounda se dit désormais prêt à sacrifier sa candidature à la magistrature suprême pour diriger la transition dans l'intérêt supérieur de la nation. Une semaine après le coup d'Etat contre le régime d’ATT, la communauté internationale avec en tête les organisations africaines comme l'Union africaine et la CEDEAO, après avoir condamné sans réserve la prise du pouvoir par l'armée, s'active pour un retour à l'ordre constitutionnel le plus rapidement possible. Ainsi, lors de la réunion extraordinaire qu'elle a tenue le mardi à Abidjan, la CEDEAO a pris d'importantes décisions qui seront portées à la connaissance des putschistes du CNRDRE, ce jeudi par une forte délégation  de l'organisation sous-régionale. Celle-ci sera conduite par son président en exercice, Alassane Dramane Ouattara. Pour le retour rapide à l'ordre constitutionnel souhaité par tout le monde, plusieurs hypothèses sont avancées. Le premier est le retour au pouvoir du président déchu ATT, ce qui est peu probable. En effet, le président Alassane Dramane Ouattara et le porte-parole du ministère français des affaires étrangères ont rassuré avoir eu des entretiens téléphoniques avec ATT qui se porte bien dans un endroit sécurisé, tout laisse croire donc que celui-ci n'a plus le punch nécessaire pour reprendre les affaires en main, après avoir échappé à la mort suite à l'attaque de son palais complètement ravagé. Suivant la constitution du 25 février 1992, à l'indisponibilité définitive du président de la République, c'est le président de l'Assemblée nationale qui doit assurer l'intérim et organiser des élections présidentielles dans les mois qui suivent. Et pourtant avant le coup de force et face à la menace qui plane sur l'intégrité territoriale du pays, des voix s'étaient déjà levées pour demander une transition sans ATT donc avec Dioncounda Traoré comme président de la transition. Celui-ci, à la suite d'une question posée lors d'une rencontre avec la presse, avait rejeté cette éventualité. Il avait rappelé que le mandat de l'actuelle législature de l'Assemblée nationale prend fin quelques deux petits mois seulement après la fin du mandat d'ATT. Donc lui aussi allait se retrouver dans l'illégalité. Aussi, Dioncounda ne pouvait accepter cette offre dans la mesure où il était déjà investi par son parti comme candidat à la magistrature suprême et se positionnait comme l'un des grands favoris du scrutin. Or toute prise de la direction de la transition, l’empêche de briguer la magistrature suprême. La donne ayant changé depuis une semaine, le président de l'Assemblée nationale actuellement à Niamey est désormais disposé à présider la transition si cela doit permettre au pays de sortir de l'impasse et de retourner à l'ordre constitutionnel. Il a exprimé cette volonté sur les antennes de RFI depuis la capitale nigérienne. Dioncounda Traoré avait rejeté la proposition parce que c'était en temps de paix, la situation ayant changé, il n'exclut rien. "Certes celui qui doit diriger la transition, s'il doit organiser des élections propres, crédibles et transparentes ne sera pas candidat à la présidentielle mais quoi qu'il en soit je ne reculerai devant aucun sacrifice pour mon pays et pour la démocratie" a précisé le président de l'Assemblée nationale. La grande inconnue est de savoir si le CNRDRE va accepter cette proposition si l'on sait que celui-ci vient de proclamer un texte fondamental devant permettre de gérer le pays en lieu et place de la constitution. Youssouf CAMARA

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