Il était, assurément, celui qui avait le profil idéal pour occuper le délicat poste de Premier ministre de la transition parmi les personnalités que les médias ne cessaient d'aligner depuis des semaines pour cette fonction hautement stratégique dans le contexte actuel. En effet, selon l'Accord cadre du 6 avril 2012 entre la CEDEAO et le CNRDRE, le Premier ministre, chef du gouvernement " dispose de pleins pouvoirs avec pour mission de conduire la transition, de gérer la crise dans le Nord du Mali et d'organiser des élections libres, transparentes et démocratiques, conformément à une feuille de route ". Avec la nomination de Dr Cheick Modibo Diarra à ce poste, les autorités viennent de dénicher l'oiseau rare qui, d'ailleurs, n'avait pas attendu cette nomination pour pister des voies et moyens permettant à notre pays de recouvrer l'intégrité de son territoire national et d'asseoir les bases d'un développement durable. Aussitôt après sa nomination, le Premier ministre, Dr Cheick Modibo Diarra, était attendu à Ouaga pour des entretiens auprès du Médiateur de la CEDEAO, SEM. Blaise Compaoré, président du Faso.
[caption id="attachment_61070" align="aligncenter" width="610" caption="Dr. Cheick Modibo Diarra, nouveau Premier Ministre"]

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Dans son n°2997 du jeudi 12 avril 2012, L'Indépendant avait pronostiqué la nomination du navigateur interplanétaire, Dr Cheick Modibo Diarra a été nommé hier Premier ministre de transition. Cette annonce intervient 48 après la rencontre des Forces vives du Mali qui a eu lieu à Ouagadougou, sous l'égide du Médiateur de la CEDEAO, SEM. Blaise Compaoré.
En effet, dans la situation de crise que nous vivons présentement, il était difficile de trouver meilleur cadre, conformément aux critères retenus par le CNRDRE, que celui qui vient d'âtre appelé pour occuper cette haute et délicate fonction.
En plus de son parcours qui parle de lui-même sur les compétences de cet ancien cadre de la Nasa, Dr Cheick Modibo Diarra est un Malien foncièrement ancré dans les valeurs fondamentales de notre nation. Son long séjour à l'extérieur, principalement aux Etats-Unis, ne l'a point coupé des réalités de notre peuple.
Dans un entretien exclusif qu'il nous avait accordé, en avril 2011, ne disait-il pas d'ailleurs, qu'au "Au Mali, vous trouverez seulement 500 personnes qui vous diront que tout va bien. Mais tout le reste vous dira qu'il nous faut changer, sinon on va droit au mur. Il faut, en effet, changer notre façon de faire. Nous ne pouvons pas vivre sans créer de la richesse. Il faut éviter de faire la fuite en avant en vivant simplement de dons provenant de l'extérieur. Il faut que nous commencions à créer de la richesse et à vivre selon nos moyens. Et que nous puissions, dans cette création de richesse et sa distribution, nous baser sur des valeurs d'équité. Quand on n'est pas équitable dans la distribution de richesse, on ne peut aller nulle part.
Il faut également que tout le monde soit égal devant la loi. Devant la loi, que le paysan et celui qui est au bureau bénéficient du même traitement équitable. Vous avez vu le rapport du Bureau du Vérificateur général. Comment un pays, en un temps record, peut avoir à faire face à un manque à gagner de 388 milliards F CFA et on ne voit une seule personne inquiétée ou interrogée. C'est vous dire que tout le monde aspire maintenant au changement. Et dans cette dynamique de changement, les gens sont en train de chercher des personnes dont la valeur intrinsèque pourrait permettre d'amener des projets qui seront exécutés de façon rigoureuse. A même d'amener également un type de projet de société basé sur des valeurs qui nous sont communes, à savoir celles du travail bien fait, d'honnêteté, de justice et de dignité. C'est ça que les gens veulent voir et aspirent à ce que cela revienne dans notre pays et dans nos façons de faire".
S'agissant des élections, il disait déjà, lors d'un point de presse qu'il " ne faudrait pas faire des élections sur la base de listes fausses et erronées". Pour lui, il y avait encore suffisamment de temps pour la consolidation des résultats du RAVEC et pour l'opération d'épuration du fichier. Ainsi, soutenait Dr Cheick Modibo Diarra, les prochaines élections pourront se faire "avec un fichier électoral biométrique et une carte d'électeur numérisée ".
Maintenant qu'il est lui-même aux commandes, l'espoir est permis que tout se passe bien. Car, rappelons-nous que par rapport à la situation sécuritaire au Nord-Mali, il a déjà le soutien des Américains pour un appui logistique afin que notre armée nationale recouvre la partie de notre territoire sous occupation des bandits et des groupuscules islamistes armés.
Mamadou FOFANA