L’honorable Harouna revient à la charge : « Ça doit changer ! »

Le président Ibrahim Boubacar Kéita a-t-il donc été attentif aux préoccupations soulignées par l’honorable Harouna Traoré dans notre dernière édition ? C’est tout comme. La configuration du nouveau gouvernement répond bien aux attentes du Député de Bla. Qu’à cela ne tienne, il revient à la charge et renouvelle ses appréhensions.

12 January 2015 - 03:06
12 January 2015 - 09:14
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[caption id="attachment_736312" align="alignleft" width="300"]L’honorable Harouna revient à la charge :  « Ça doit changer ! » Honorable Harouna Traoré[/caption] Après avoir asséné ses crues vérités sur le laxisme dans la gouvernance de certains départements ministériels, l’honorable Harouna Traoré revient à la charge, avec le même ton de sincérité et de fermeté. S’il salue le choix porté sur Modibo Kéita au poste de premier ministre, il fustige l’attitude de son propre institution qui selon lui ne joue pas pleinement son rôle de contrôle de l’action gouvernementale. « Ça doit changer ! » clame t-il. En nous recevant dans sa résidence cossue à Missabougou, l’honorable Harouna Traoré semblait en avoir ras-le-bol. « Le président IBK a fait confiance en la jeunesse, conformément à un engagement qu’il avait pris, en portant son choix sur la jeunesse à la primature. Oumar Tatam Ly et Moussa Mara étaient nos missionnaires à la primature. Aujourd’hui, s’il (IBK) est obligé de faire recours à la vieille garde, c’est que nos représentants n’ont certainement pas été à hauteur d’espérance. » C’est sur cette note de profonde déception que M. Traoré a entamé son propos avant d’aborder priorités, qui selon lui doivent être celles du nouveau premier ministre. A son avis, Modibo Kéita doit d’abord s’atteler à boucler définitivement de processus d’Accord définitif sur la question du Nord. « En tant que chargé de ce dossier, personne ne s’y connait mieux que lui » estime M. Traoré. Pour avoir été haut représentant du président chargé du dossier, le premier ministre Modibo Kéita a l’avantage de connaître effectivement mieux les tenants et les aboutissants de ce dossier. D’ailleurs, c’est au lendemain des tractations qu’il avait engagé avec les composants de la société maliennes qu’il a été nommé chef du gouvernement, ce qui fait dire à l’honorable Traoré que Modibo n’a pas de temps à perdre. En plus de ce chapitre, M. Traoré croit dur comme fer que le problème le plus important auquel sera confronté notre pays au point de menacer la paix et la quiétude sociale, est relatif au foncier. « Le bourbier foncier dans lequel se trouve actuellement notre pays est le fait de quelques maires et élus municipaux qui bénéficient d’une impunité révoltante. Pourquoi aucun maire n’a été inquiété jusqu’à présent, alors que les problèmes fonciers suscitent des tensions sociales partout à l’intérieur du Mali ? ». L’inquiétude de M. Traoré est bien légitime, c’est pourquoi, notre interlocuteur estime que le nouveau premier ministre doit inscrire dans le registre de ses priorités la question foncière. Ce n’est pas tout. Loin s’en faut. L’honorable Traoré dit que Modibo Kéita est attendu également sur le front de l’emploi des jeunes, de l’éducation de façon générale et celle des filles en particulier. Pour Traoré, il est inadmissible que même pour de simples stages de perfectionnement, que « nos sœurs nos filles soient obligées de céder leur jupe ». « Ce sont des pratiques condamnable qui anéantissent l’égalité des chances. » Estime notre interlocuteur. Tout en insistant sur la nécessité de mettre fin à la grande pagaille qui s’est installée dans le secteur des télécommunications, M. Traoré attire l’attention du nouveau Premier ministre sur le phénomène de l’évasion fiscale. «  Je prend juste l’exemple du domaine foncier. Des gens collectionnent des centaines d’hectares qu’ils n’exploitent pas, et sur lesquels, ils ne paient aucun impôt. C’est pas normal. C’est un manque à gagner pour le Trésor public, qui pourrait servir à améliorer les finances publiques. Il est vrai que nous sommes assisté par le FMI et la Banque mondiale, mais il faut surtout compter sur nos propres ressources. » Pour notre interlocuteur, le soutien sincère au président de la Republique passe forcement par la promotion du langage de la vérité. Il estime qu’il est dans son rôle en dénonçant et en interpellant l’exécutif sur ce qu’il estime prioritaire pour le pays. « Nous avons sillonné, mon équipe et moi, les 225 villages des 17 communes du cercle de Bla pour vanter les mérites du candidat Ibrahim Boubacar Kéita. Nos parents nous ont fait confiance en votant massivement pour celui que nous avons présenté comme étant porteur de solutions aux problèmes du Mali. Nous ne permettrons à personne de compromettre notre crédibilité auprès de ceux là qui nous ont fait confiance. » Une claire mise en garde. Il renouvelle son soutien au président IBK et l’exhorte à plus de fermeté avec ceux qu’il estime être ses collaborateurs. Par rapport à l’Assemblée Nationale, le député ne comprend pas le mutisme de ses collègues par rapport à la gouvernance. « Notre rôle consiste à dire la vérité même si cela doit faire mal. Le peuple reconnaitra que nous avons joué notre rôle de gendarme. Le parlement ne doit pas être une chambre d’enregistrement. Il doit être porte parole du peuple qui l’a élu. Nous n’avons pas besoin des beaux yeux de quelqu’un. » Ces propos sont ceux d’un des députés les mieux élus et les plus dévoués pour le soutien de l’action du président IBK. Pour conclure, l’honorable Harouna Traoré déclare « la meilleure façon d’aider le président c’est de lui tenir le langage de la vérité. Pour ça, vous pouvez compter sur nous ». Voilà qui est bien dit. Abdoulaye Niangaly

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