La situation socio politique et sécuritaire au Mali, un an après le putsch du 22 mars 2012

30 March 2013 - 21:29
30 March 2013 - 21:52
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[caption id="attachment_82735" align="alignleft" width="350"]Iba N'Diaye, vice-président  du FDR Iba N'Diaye, vice-président du FDR[/caption] Mesdames et Messieurs les journalistes, Chers Invités, Chers camarades,  Au nom de la Direction du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République ( FDR), nous vous souhaitons la bienvenue à cette conférence par laquelle nous voulons commémorer le 1er anniversaire de la création de notre regroupement politique. Il y a un an, un coup d'Etat militaire aux conséquences dévastatrices renversait les institutions républicaines et précipitait le Mali dans un chaos sans précédent. Comme il fallait s'y attendre le putsch du 22 mars a accéléré la décomposition de l'armée, précipité la partition et l'occupation des ¾ du pays. Pendant que certains soutenaient ouvertement le putsch ou que d'autres, sournoisement,  fricottaient avec la junte militaire, sentant que le coup de force était un gros danger pour la stabilité et la sécurité du pays, les associations et partis politiques démocratiques ont mis en place le FDR, dès le 24 mars, pour organiser la résistance contre le coup d'Etat, exiger le rétablissement de l'ordre constitutionnel et le retour des mutins dans leurs casernes. Ce faisant, le FDR s'est résolument inscrit dans le sens de l'Histoire et sur le chemin de l'honneur dans la tradition de luttes héroïques de notre peuple contre l'oppression et pour la liberté. Douze mois durant, notre regroupement a maintenu haut le drapeau de la lutte pour la restauration de la Constitution,  pour la dignité de notre Peuple et pour la libération du territoire national occupé par des groupes armés terroristes. Un an après le coup d'Etat, où en est le Mali? - la résistance des forces démocratiques et la mobilisation internationale ont conduit à la restauration de l'ordre constitutionnel, à travers notamment l’installation du Président de l'Assemblée Nationale comme président de la République par intérim et la réhabilitation du parlement et des autres Institutions de la République . Toutefois, le retour de l'armée dans les casernes et la soumission de l'autorité militaire aux autorités publiques et politiques constitutionnelles sont loin d'être effectifs. L'accord-cadre du 6 avril 2012 a aménagé un espace sur la scène publique pour les auteurs du coup d'Etat qui ont été par ailleurs amnistiés malgré les dispositions claires de la Constitution qui qualifie le coup d'Etat de crime imprescriptible contre le peuple malien (art...) - Signes, entre autres,  de la présence continue de la junte militaire dans la vie politique, les violations graves des droits humains commises par des membres des Forces armées et de sécurité tout au long des 12 derniers mois:  les multiples interpellations, arrestations et détentions, les tortures, les exécutions sommaires (notamment à la cité universitaire le 30 avril 2012),  les disparitions forcées ( de militaires arrêtés à la suite du conflit entre bérets rouges et bérets verts), les atteintes répétées à la liberté d'expression, les violences physiques contre les journalistes en particulier. Au même moment La rupture de chaine de commandement​nt consécutive​e au putsch, a favorisé, l’occupation​on des 2/3 du Nord de notre pays. Le MNLA, en complicité avec des mouvements terroriste​s et narcotrafi​quants, des bandes (salafiste​s-djihadis​tes) de tout acabit, au nom de l’Islam qu’ils ont travesti, et de prétendue libération de régions dont ils sont loin d’en être les seuls héritiers, ont entrainé notre pays dans une crise profonde. En nous plongeant dans le tréfonds de l’abîme, ils nous ont mis dans un inconfort total. Dans les régions dont ils se réclament propriétaires, ils ont commis des crimes imprescrip​tibles, des crimes contre l’humanité : assassinat​s, viols de femmes et séquestrat​ions de jeunes filles transformé​es en esclaves sexuels ; amputation​s, saccages des biens publics et privés, profanation​n des lieux de cultes et des sépultures​, destruction​n et pillage du patrimoine culturel matériel, etc. - l'isolement international du Mali, consécutif au coup d'Etat, a entraîné une dégradation de la situation économique, financière et sociale: suspension de la coopération (perte de plusieurs centaines de milliards de FCFA), fermeture de projets et d'entreprises, licenciements de travailleurs etc.... - Principale justification du coup d'Etat, la lutte contre les groupes rebelles a été sans cesse reléguée au second plan jusqu'à l'intervention salutaire de la France. Pendant 10 mois pas unseul coup de feun’a été tiré contre les occupants qui asservissaient notre peuple! Désorganisée par le putsch, la chaîne de commandement rompue, l'armée n'a guère été préparée à faire face à sa mission de libération du territoire. - les forces militaires et civiles qui ont perpétré et soutenu le putsch du 22 mars ont tout tenté pour s'opposer à toute forme d'intervention étrangère pour assister notre pays à se libérer. Tour à tour la CEDEAO et les autres composantes de la communauté internationale ont été leurs cibles favorites. Pendant des mois, ils ont soutenu que notre armée seule pouvait libérer le Nord.  Les armes achetées par le régime défunt et retenues, par la CEDEAO au port de Conakry, ont été le prétexte d'un discours démagogique d'un chauvinisme de mauvais aloi pour intoxiquer et tromper l'opinion. La finalité de leurs actions était de maintenir le Nord sous le joug des terroristes et préserver leur emprise politique sur le reste du pays. - ces mêmes forces militaires et civiles favorables au putsch ont, tout au long des 12 mois écoulés, cherché à déstabiliser la Transition en vue de parachever le coup d'Etat. C’est ainsi que par des stratagèmes (convention ou concertations nationales) ou des actions séditieuses violentes, elles ont voulu renverser les autorités constitutionnelles et instaurer un état d'exception. C'était le cas, à l'issue de leur "convention", le 21 mai 2012 quand elles ont envoyé une foule  excitée et déchaînée pour assassiner le Président de la Transition dans ses bureaux à Koulouba. Ayant laissé le Président pour mort après l'avoir sauvagement battu sans l'intervention d'aucun dispositif militaire ou de sécurité, les comploteurs fêtaient leur victoire quand ils ont appris que le Président était toujours en vie. C'était également le cas, quand les organisateurs de l'agression contre le Président, renforcés par la COPAM, IBK- Mali 2012 et divers groupes comme "Joko ni Maaya"  ont rendu publique, le 8 janvier 2013 une "Platerforme" putschiste exigeant des "concertations immédiates" avec l'objectif clairement avoué de mettre en place un " Conseil National de Transition pour le changement". Sans même attendre l'expiration de leur ultimatum, les séditieux ont déclenché les 9 et 10 janvier des manifestations violentes avec la clé la distribution de billets de banque. Les slogans et l'intention avouée étaient clairs: il s'agissait de déstabiliser le régime de Transition, comme les  politiciens putschistes l'ont clamé à la presse internationale. Les images et les documents les compromettant existent. Le même jour, soit le 10 janvier, la coalition terroriste et jihadiste rassemblée à Bambara-Maoudé et qui avait entamé sa marche sur Sévaré et Mopti, a pris Konna. Quelques heures après la prise de Konna, dans la nuit du 10 au 11 janvier 2013, la résidence du Chef de l'Etat était encerclée par des renforts militaires. L’intervention militaire française a stoppé une double aventure: -          celle des terroristes qui avaient programmé d’aller prier, le vendredi 11 janvier,  dans une des grandes mosquées de Mopti après avoir prisKonna , l’aéroport et la base militaire de Sévaré, -          celle d’une  coalition de partis et de  groupes pro-putsch qui avaient planifié le renversement des institutions de Transition et l’avènement d’un régime d’exception avec la mise en place d’un « Conseil National de Transition pour le Changement » (CNTC), tel que clairement mentionné dans leur Plateforme rendue publique le 8 janvier.  Le FDR demande solennellement la création d'une commission d'enquête judiciaire et parlementaire pour faire toute la lumière sur les événements des 8, 9 et 10 janvier 2013. - Le FDR qui a souhaité, dès sa création, une intervention militaire, africaine et internationale pour libérer le Mali,  salue les succès remportés par la coalition franco-africaine contre les groupes terroristes et adresse ses profonds sentiments de gratitude aux peuples et aux gouvernements de la France et des pays africains qui nous assistent généreusement  dans notre combat pour la liberté et la dignité. Il s’incline pieusement  devant la mémoire des vaillants soldats maliens, de la France, du Tchad et de la Misma tombés sur le champ de l’honneur  en cette terre africaine du Mali - Le FDR soutient la transformation de la Misma en une opération de stabilisation des Nations-Unies destinée à appuyer les efforts internationaux pour restaurer une paix durable au Mali. Le Fdr salue la victoire de la coalition franco malienne et africaine et s’interroge de  l’absence de l’armée malienne à kidal. Il souhaite  le démarrage du processus de dialogue pour une réconciliation effective et une paix définitive. Le FDR salue l’amorce de dialogue vers  une résolution définitive de la crise au sein de  notre vaillante armée  et encourage  les différents acteurs à  poursuivre ce dialogue fécond Le FDR exige le respect des libertés collectives et individuelles singulièrement le respect de la liberté de la presse. Il demande la libération immédiate et sans condition du directeur de publication du républicain Boucary Daou. Enfin, le FDR invite le Président et le Gouvernement à accélérer les préparatifs des élections en vue de respecter les délais indiqués dans la Feuille de route de la Transition, à savoir tenir les élections avant le 31 juillet. Il les rassure de son soutien pour la tenue  d’élections crédibles, transparentes et apaisées. Bamako, le 30 mars 2013. Source : FDR pour Maliweb.net

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