La commune du Mandé au bord de l’implosion

7 Décember 2011 - 00:00
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La commune du Mandé, située à quelques kilomètres de Bamako, est,  depuis quelques ans, le théâtre d’un conflit foncier. Un conflit qui risque de virer en drame. Du moins, si rien n’est fait, à temps, pour éviter le pire.

Cette crise a commencé il y a quelques années, quand le gouvernement a sollicité, auprès la commune du Mandé, environ 700 Hectares pour recaser les déguerpis de certains quartiers de Bamako. On n’est pas sans savoir que Bamako n’a plus un lopin de terre. Ce sont les communes riveraines qui fournissent, depuis un certain temps, Bamako en terre. C’est ainsi que cette demande des autorités avait été acceptée par les populations de la commune du Mandé. Mais avec conditions. Puisque les 700 Hectares correspondent aux champs appartenant à certaines personnes, il a été exigé de l’Etat de prendre des mesures afin d’indemniser ces dernières avant le début des travaux de traçage et de viabilisation. Aussi, les villageois avaient demandé d’être impliqués dans la gestion du dossier. Des conditions acceptées, sans détour, par l’Etat. Mieux, un accord a été scellé à cet effet entre la commune, les autorités administratives de Kati et les responsables des domaines.

C’est après, cet accord qu’il y eut les élections communales de 2009. Des élections à l’issue desquelles, Mamourou Keïta de l’ADEMA PASJ est élu maire de la commune du Mandé. Le nouveau patron de la commune, au lieu de poursuivre l’œuvre de son prédécesseur, entreprend des manœuvres afin de décourager les populations. Il fait savoir aux populations que l’accord qu’elles ont signé avec le gouvernement n’est qu’un piège. Avant d’indiquer c’est la terre qui intéresse les autorités de Bamako, l’indemnisation n’est pas leur affaire. Pire, le maire va jusqu’à organiser une tournée à l’intérieur de sa commune pour inciter les populations à refuser les propositions faites par les autorités. Mais c’était ignoré jusque là les vraies intentions du maire.  Car après avoir gagné la confiance des populations, le maire  change de langage. Cela, après quelques rencontres secrètes  avec le Préfet de Kati. A la surprise générale, Mamourou Kéita fait savoir aux populations de sa commune que le champ est livre pour l’Etat  de commencer les travaux. Interpeller sur cette décision par les populations du Mandé, le maire indique que l’ordre vient du Préfet de Kati. Avant de préciser que le Préfet a ordonné d’arrêter tous ceux protesteront contre sa décision.

A l’issue d’une réunion tenue vendredi dernier à Nafandji,  entre le Préfet de Kati et les populations du Mandé, il ressort que l’ordre est  venu  du ministre Kafougouna Koné. A noter que les travaux continuent sur le site et interdiction est faite aux populations d’y mettre le pied. Plus grave, à ce jour, les autorités ne pas plus d’indemnisation alors ce sont des dizaines de personnes qui ont été dépossédées de leurs champs. Les populations de la commune se concertent afin que justice leur soit faite. Malgré le dispositif sécuritaire mis en place par le gouvernement, les «Mandekas» entendent faire interropre les travaux dans les jours à venir en siégeant les lieux. Toute chose qui ne se fera pas, on le sait, sans  accrochage violent entre ces populations et les forces de sécurités.

Affaire à suivre

Abou Berthé

 

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