Gestion chaotique du Mali : Après les dénonciations, l’opposition montre ses muscles

23 Peut 2016 - 00:11
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Gestion chaotique du Mali : Après les dénonciations, l’opposition montre ses muscles
Gestion chaotique du Mali : Après les dénonciations, l’opposition montre ses muscles
L’opposition républicaine et démocratique ne veut plus admettre les dérives du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. Indigner par la gestion calamiteuse du pays durant deux ans et demi, la majorité des douze partis politiques de l’opposition malienne était dans les rues, le samedi 21 mai 2016 à Bamako, pour exprimer son ras-le bol. En effet, l’opposition marchait contre la vie chère, les coupures d'électricité, les pénuries d'eau, contre l'insécurité et l'insalubrité, contre l'arrogance et le mépris, contre la mauvaise gouvernance, contre la corruption généralisée, contre l'ingérence de la famille du président dans les affaires de l'Etat, contre la dilapidation des ressources du pays, contre  la mauvaise gestion de la crise du nord, contre la partition de fait du pays, contre le détournement des ressources destinées à la défense et a la sécurité du pays, pour la paix et la réconciliation nationale, pour le retour et la réhabilitation du président ATT, pour la tenue des concertations nationales en vue de sauver le Mali. Ladite marche matinale à laquelle des milliers de personnes (environ 50 000 selon les organisateurs) ont pris part, est partie de la place de la liberté en passant par Bar Mali et la place OMVS, et a pris fin à la place de l’indépendance. Des milliers de personnes ont pris part à cette marche pacifique de protestation de l’opposition malienne. Pratiquement tous les barons de l’opposition ont répondu présent. Au delà de l’opposition, figuraient aussi parmi les manifestants, des membres de la société civile, de la majorité présidentielle et le nombre incalculable des femmes et des jeunes. Parmi eux, on peut citer le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé non moins président de l’Urd, son épouse Mme Cissé Astan Traoré, le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Tiébilé Dramé, Sadou Diallo et Nouhoum Togo du Pdes, Djibril Tangara du Fcd, Daba Diawara du Pids, Modibo Sangaré de l’Unpr, Souleymane Koné des Fare An Ka wuli, Me Demba Traoré, Madani Traoré, Mme Soumaré Fatoumata Soumaré, les honorable Mody N’Diaye et Seydou Diawara de l’Urd, Me Amidou Diabaté, Djiguiba Keïta alias PPR du Parena, et bien d’autres. Régime d’IBK : un fiasco de gouvernance Cette marche pour le Mali est partie de la place de la liberté à la place de l’indépendance en passant par Bar Mali et la place OMVS. La marche était encadrée par les forces de défense et de sécurité du Mali. On pouvait lire sur les banderoles : « Les Maliens ont faim », « IBK, où sont les 200 000 emplois», « Ras-le bol, tous pour le Mali. Non à la mauvaise gouvernance. Non à la partition de notre pays». Les marcheurs scandaient «Antôrôla ; Ansèguèla », « on en a marre, on est fatigué ». Arrivé à destination, ce fut l’exécution de l’hymne national du Mali. Puis, le président du Parena Tiébilé Dramé, a pris la parole. Selon lui, cette une marche est faite pour défendre le Mali, pour défendre notre peuple. C’est une marche, dit-il, contre la mauvaise gouvernance du régime d’IBK, contre le chômage des jeunes, contre la mauvaise gestion du Nord, les surfacturations, l’association de la famille dans les affaires de l’état, une marche pour la paix et la réconciliation nationale, une marche pour le retour d’Amadou Toumani Touré. « La manifestation d’aujourd’hui est un immense succès politique et démocratique…IBK est atteint d’une maladie plus grave que la parathyroïde. Cette maladie c’est l’autisme. Le pouvoir n’attend pas le soupir et le gémissement du peuple malien. Jusqu’à ce jour le régime d’IBK est un fiasco de gouvernance, un fiasco démocratique. Le peuple malien est humilié et ils sont incapables de défendre l’intégrité du territoire national. Cette marche est un avertissement à l’endroit du pouvoir en place», a souligné Tiébilé Dramé. L’opposition montre un carton rouge au régime d’IBK A la suite de Tiébilé, le chef file et porte parole de l’opposition, Soumaïla Cissé,  a évoqué les grandes lignes d’une déclaration remise à la presse. Selon Soumaïla Cissé, l’opposition républicaine et démocratique marche pour le Mali ce jour et prend à témoin le peuple malien et la Communauté internationale pour exiger fermement du Gouvernement de la République, ce qui suit : des Assises Nationales pour la Refondation de l’État, le retour du Président ATT pour une vraie réconciliation nationale, la fin de la dilapidation des ressources publiques, l’emploi pour les jeunes, une meilleure dotation des FAMAS pour la défense de l’intégrité du territoire et la sécurisation des personnes et de leurs biens, une gestion transparente des ressources allouées aux FAMA, un allègement de la souffrance quotidienne des ménages, la fin de la gestion patrimoniale de l’État, une meilleure présence de l'État et de ses démembrements (Éducation, Santé, Administration...) sur toute l'étendue du territoire national, le retour au dialogue pour contenir un malaise social grandissant. « Nous sommes là parce que ça ne va pas ! Et pourtant nous avons alerté ! Sans cesse alerté ! Oui nous avons toujours dénoncé toutes les dérives qui caractérisent la Gouvernance de notre pays ! Et pour toute réponse nous avons eu le mépris des autorités et la diffamation publique nous avons été traités d’apatrides, de «hassidi» ! Notre Mali est en terribles souffrances sociales, en persistantes déviances affairistes, en misères économiques grandissantes et en méfiances inquiétantes de la communauté internationale et des investisseurs », a souligné Soumaïla Cissé. Avant d’ajouter que le pouvoir en place a fait plus de 30 mois d’immobilisme, voire de recul qui ont anéanti l'espoir, le bonheur et l'honneur tant promis. «  C’est pourquoi nous avons invité les Maliennes et les Maliens de tous bords, ce matin à «la Marche pour le Mali», pour faire entendre le cri de désespoir de notre peuple, le cri du peuple est notre cri à tous et c’est ensemble que nous devons désormais nous engager au chevet de notre pays pour le bien-être des populations, au-delà de tous les clivages politiques, dénoncer non seulement les dérives du régime mais aussi et surtout dire non à la mauvaise gestion du Nord, non à la mauvaise gouvernance, non à la corruption généralisée, non à l’arrogance et au mépris, non à l'absence de dialogue social justifiant ainsi le malaise social grandissant », a-t-il dit. En outre, il a exigé non seulement que la priorité soit donnée à une paix durable au Mali, mais aussi à la création massive et pertinente d’emplois pour les jeunes. Aux dires de l’honorable Soumaïla Cissé, le Nord du Mali est caractérisé aujourd'hui par l'absence totale de l'État et les populations sont abandonnées à elles mêmes. « Douze mois après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, le gouvernement est toujours au stade de tâtonnement et de tergiversation là où il a pris des engagements explicites. Ces constats affligeants dénotent de la politique de fuite en avant qui caractérise l’action gouvernementale au Mali depuis deux ans et demi », a-t-il dit. Soumaïla Cissé a fait savoir que depuis le 2 décembre 2015, l’opposition est dans l’attente du démarrage du dialogue républicain avec la majorité. « Nous, partis de l’opposition républicaine, organisations de la société civile présents ici ce jour sommes déterminés à redonner espoir et confiance à notre peuple », a conclu l’orateur. A signaler que cette marche pacifique de protestation de l’opposition a commencé à 8h  et a pris fin aux environs de 10 heures sans incidents. Aguibou Sogodogo Ils ont dit… : Tiébilé Dramé, président du Parena : « IBK est atteint d’une maladie plus grave que la parathyroïde, c’est l’autisme » Il ne se passe un jour au Mali sans qu’on entende des frasques de nos gouvernants. Et tout y passe : surfacturation, corruption,  délinquance financière, mauvaise gouvernance… C’est devenu leur quotidien. Et cela dure depuis 32 mois. On veut mettre fin à ces dérapages. Il faut mettre fin au pillage et à la partition du pays. C’est une marche pour défendre le Mali, pour défendre notre peuple. C’est une marche contre : la mauvaise gouvernance du régime d’IBK, la mauvaise gestion du Nord, les surfacturations, l’association de la famille dans les affaires de l’état, pour la paix , pour la réconciliation nationale, la lutte contre le chômage et l’emploi des jeunes, pour le retour d’Amadou Toumani Touré. IBK est atteint d’une maladie plus grave que la parathyroïde. Cette maladie c’est l’autisme. Le pouvoir n’attend pas le soupir et le gémissement du peuple malien. Jusqu’à ce jour le régime d’IBK est un fiasco de gouvernance, un fiasco démocratique. Le peuple malien est humilié et  ils sont incapables de défendre l’intégrité du territoire national. Ils sont, aussi, incapables de défendre l’unité nationale. Modibo Sangaré, Président de l’UNPR « C’est une marche citoyenne qui dénonce la mauvaise gouvernance » C’est une marche citoyenne qui dénonce la mauvaise gouvernance, la corruption, la délinquance financière, la gestion familiale du pouvoir. C’est la raison de notre présence comme toujours. Souleymane Koné, vice président du parti Fare An Ka Wili « La marche d’aujourd’hui est une marche pour le Mali » La marche d’aujourd’hui est une marche pour le Mali. C’est-a-dire que nous avons pris en charge l’ensemble des préoccupations du peuple malien d’aujourd’hui. D’abord la corruption, la présence de la famille dans les affaires de l’Etat, les scandales quotidiens, le retour du Président Amadou Toumani Touré. Parce qu’on ne peut pas faire de la réconciliation tant que ceux qui ont fait la démocratie dans ce pays se trouve à l’extérieur. Ce Président a consacré toute sa vie pour le Mali et chacun voit tous les jours au quotidien ses réalisations. Nous avons aussi fait cette marche pour l’emploi de la jeunesse, pour les problèmes quotidiens, les coupures d’électricité, d’eau. Nous avons fait cette marche avec l’ensemble de la société civile debout, celle qui n’est pas couchée, celle qui ne va pas à la soupe. Voila essentiellement l’objet de la rencontre d’aujourd’hui. Sadou Diallo, président du PDES «Je suis fidèle à l’opposition » « Je suis sorti pour accompagner mes camarades, parce que je suis fidèle à mes camarades de l’opposition ;  et je resterai fidèle à l’opposition. Au-delà de ce devoir de fidélité, j’ai un double agenda: d’abord le retour de l’ancien président ATT qui est en exil depuis son départ du pouvoir en 2012. Ensuite, je tiens à dénoncer l’insécurité qui est une préoccupation nationale. Sans sécurité, il n’y a pas de développement; sans sécurité, il n’y a pas de démocratie. Je suis le président national du PDES (Parti pour le développement économique et la solidarité). Donc j’engage le PDES dans la lutte ».   Me Demba Traoré, chargé de communication de l’URD « Je suis d’un quartier où des familles peuvent faire trois jours sans eau » «Il y a des problèmes d’électricité et d’eau… Je suis d’un quartier où des familles peuvent faire trois jours sans eau. La corruption a atteint un niveau très élevé alors qu’ils avaient décrété 2014 comme année de lutte contre la corruption. On est allé jusqu’à la suspension du Mali par le FMI (Fonds monétaire international). L’ingérence de la famille présidentielle dans les affaires publiques et bien d’autres problèmes existent. Pour la première fois de l’histoire du pays, les vendeurs de charbon et de bois sont allés en grève. Ça veut dire que tout le monde est mécontent. Pour toutes ces raisons, nous avons voulu alerter le gouvernement en organisant cette marche ».    

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