[caption id="attachment_194654" align="alignleft" width="610"]

Soumaila Cisse, le président de l'opposition[/caption]
Les partis politiques de l’opposition démocratique et républicaine malienne, réunis le jeudi 5 mars 2015 au siège de l’URD ;
Après une analyse approfondie du document intitulé «Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d'Alger" paraphé par le Gouvernement et une des parties au processus d’Alger, ainsi que la Médiation présidée par l'Algérie ;
Saluant le combat inlassable du peuple malien pour la liberté , la paix et la démocratie ;
S'inclinant devant la mémoire des victimes civiles et militaires, maliennes et étrangères de la crise sécuritaire ;
Réaffirmant leur solidarité aux familles endeuillées, aux blessés, aux réfugiés et aux déplacés ;
Attachés au respect de la Constitution du Mali et aux valeurs de la République ;
Soucieux de doter les forces de Défense et de Sécurité du Mali des moyens humains et matériels adéquats ;
Préoccupés par la dégradation inquiétante de la situation sécuritaire sur l'ensemble du territoire national, particulièrement dans le Nord ;
Compatissant aux souffrances quotidiennes des populations ;
Conscients de l’élan extraordinaire de solidarité et de générosité de la communauté internationale, des pays frères et amis et de plusieurs bonnes volontés autour de la crise malienne afin d’aider le peuple malien à préparer un meilleur avenir pour les générations futures ;
Soucieux de préserver le capital le plus précieux de notre pays, à savoir "LE VIVRE ENSEMBLE", basé sur un brassage multiséculaire des ethnies et des cultures, qui constituent notre héritage commun et qui a permis à notre nation de surmonter les épreuves les plus difficiles depuis des siècles;
Guidés par leur volonté inébranlable de maintenir la forme unitaire de la République du Mali, de défendre son intégrité territoriale, l’unité nationale, la laïcité, l’égal traitement des citoyens par l’État, ainsi que les acquis précieux de notre démocratie chèrement acquise ;
S'interrogeant sur la portée réelle d’un Projet d’accord qui n’a pas été paraphé par la Coordination des mouvements armés, en rébellion contre le Mali dont les paisibles populations, au Nord comme au Sud, ne demandent qu’à vivre en paix dans un pays mieux gouverné ;
Condamnent encore une fois et avec force le fait que dans la préparation des pourparlers d’Alger, les autorités n’aient pas cru devoir procéder à de véritables concertations sur les questions de fond. Ce qui aurait sûrement conforté la position gouvernementale dans les négociations ;
Ne sont guère surpris que, face à ce refus injustifiable des autorités de notre pays d’associer la classe politique à la gestion de ce dossier, le document paraphé par le Gouvernement contienne des faiblesses incontestables, et comporte des risques majeurs pour l’unité et la stabilité du Mali en tant qu’il confère des droits particuliers à certaines catégories de citoyens, ce qui n’est pas de nature à rassembler la communauté nationale autour de notre destin commun, et pourrait, au contraire, porter atteinte à l'unité nationale et à la cohésion sociale ;
Considérant que la mention dans l’Accord de l’Azawad comme " une réalité socio- culturelle, mémorielle et symbolique..." constitue une véritable imposture politique et est porteuse de germes réels de séparatisme qu’aucun Malien ne doit sous estimer ;
Convaincus, par ailleurs, que le calendrier de mise en œuvre de l'accord serait très difficile à tenir et que cela pourrait aboutir à des frustrations, être source
s de blocages et même de remise en cause ;
Reconnaissant que sur de nombreux points, le projet d’accord suscite de la part de nombre de nos concitoyens des interrogations et des doutes légitimes ;
Parfaitement conscients de l’impérieuse nécessité pour notre pays de parvenir à une paix véritable pour tourner la douloureuse page de ce conflit fratricide imposé à notre peuple, en appellent à l'esprit de clairvoyance de la communauté internationale, pour que les solutions préconisées aujourd’hui ne soient pas sources d’une plus grande déstabilisation du Mali et de ses communautés.
Decident, au regard de ce qui précède, de prendre acte du paraphe par le gouvernement du Mali de "l'Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d'Alger" et de déclarer solennellement que
cet accord n'est pas celui qu'ils auraient souhaité pour notre Peuple.
POUR LES PARTIS:
AFP, PIDS, URD, PDES, PARENA, PS-YELEEN COURA, PRVM-FASOKO, FCD, PSP, ANCD-MALI.
LE PRESIDENT DE L'URD
Honorable Soumaila Cissé
Grand Officier de l'Ordre National