Transition et gouvernance vertueuse : Quelle avancée dans la lutte contre la corruption ?
La Transition malienne a-t-elle sévi contre la corruption et la mauvaise gouvernance après deux ans ? Le pouvoir du Colonel Assimi Goïta a-t-il mieux fait dans ce domaine que les pouvoirs précédents ? La réponse est plutôt…mitigée.
- maliweb.net- Le peuple malien exige plus de transparence dans la gestion des affaires du pays. Cela ne saurait en être autrement quand on sait que les nouvelles autorités se sont installées sur la promesse ferme de gérer vertueusement le pays.
En effet, avec la rupture de l’ordre constitutionnel en août 2020, les nouveaux hommes forts du Mali avaient promis une gouvernance vertueuse et de rupture basée sur la transparence dans la gestion des affaires. Mais, avec l’évolution de la transition, l’on a l’impression que les fruits révélés ne sont pas à la taille de la promesse des fleurs du discours. Combien de dossiers de corruption et de délinquance financière ont abouti au jour d’aujourd’hui ? Très peu !
Au contraire, l’on signale de nombreux secteurs de la gestion publique où des soupçons et des supputations sont laissés sans aucune enquête ou investigation. Quid des nombreux marchés du ministère de la Défense ? Quid des départements du Développement rural, de la Sécurité et de la protection civile, des divers concours ? Quid de la question même de l’impunité et de nombreuses mauvaises pratiques de gouvernance de l’Etat ? L’on peine à donner des éclairages à l’opinion qui se contente de son incrédulité quant à l’exemplarité de la gestion des autorités actuelles.
C’est ainsi que pour de nombreux responsables politiques maliens, la montagne du changement, promis par les tenants du pouvoir actuel, a accouché d’une souris, après plus de deux ans de gouvernance post-IBK.
C’est ainsi que des leaders réunis au sein du Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie dénoncent une tendance à des « harcèlements judiciaires ». Idem pour des chefs du M5-RFP, qui estiment que « les défis sont encore immenses dans le domaine de la bonne gouvernance ». Tous relèvent que cette problématique constitue « un enjeu aussi important que la sécurité pour la réussite de la transition ».
Aussi bien qu’Amadou Koïta, Tiéman Hubert Coulibaly, Modibo Soumaré que, Konimba Sidibé, Me Mohamed Aly Bathily et d’autres ténors politiques, la restauration du crédit de l’Etat passe par de réelles avancées sur le terrain de la lutte contre la corruption, la lutte contre toutes les autres mauvaises pratiques de gouvernance, l’impunité dans la gestion des affaires publiques.
Et certains leaders politiques du M5-RFP Malikura de relever que rien ne permet de dire aujourd’hui que « le taureau ait été pris par les cornes ». Ce qui constitue là un doux euphémisme, pour dire que rien de significatif n’a été fait dans le sens d’une lutte farouche contre la délinquance sur les deniers publics
L’on se souvient, en effet, de l’affaire de la distribution sulfureuse teintée d’opacité des logements sociaux, de l’affaire de la fourniture tardive et irrégulière d’engrais. Ces sujets défraient la chronique au sein de l’opinion sur les pratiques malsaines, qui entachent la gestion des affaires publiques, après les événements du 18 août 2020.
C’est pourquoi de nombreuses voix s’élèvent pour exiger des pouvoirs publics d’ « auditer des pans entiers de la gestion des affaires du pays ». Comme pour souligner que la conduite des affaires publiques dans divers domaines est loin d’être satisfaisante.
Par ailleurs, sur d’autres sujets liés à la gouvernance, de nombreux acteurs sociopolitiques « souhaitent vivement» de nouvelles impulsions fortes des autorités en vue de nettoyer les écuries d’Augias de la gouvernance et faire rendre gorge aux fossoyeurs des caisses de l’Etat
Boubou SIDIBE/maliweb.net
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