L'équipe gouvernementale du Dr Cheick Modibo Diarra est sur la sellette au sein de la classe politique depuis des semaines. Elle devra s'asseoir au banc des accusés ce matin à l'Hémicycle pour répondre à une interpellation des élus de la nation. Le Gouvernement devrait, normalement, envoyer deux de ses trois officiers supérieurs, en l'occurrence le Général Tiéfing Konaté de la sécurité et le Colonel Yamoussa Camara de la défense pour s'expliquer par rapport à la problématique sécuritaire et sur le dossier des frictions au sein de la grande muette. Trois textes de loi devraient aussi meubler la plénière de ce matin.

Les actes de pillage, de saccage, des arrestations et des intimidations de personnalités ont marqué le quotidien des Bamakois depuis le coup d'Etat du 22 mars 2012. Ces actes ont été exacerbés au lendemain des affrontements entre les bérets rouges et les bérets verts les 30 avril et 1er mai 2012. Malgré, la légère accalmie observée par rapport à ces "
sautes d'humeur" des hommes en uniforme, des inquiétudes sont encore perceptibles. Et l'agression du président de la transition, Pr Dioncounda Traoré, le 21 mai 2012, n'a rien arrangé au climat de crainte qui prévaut jusqu'à aujourd'hui. C'est tout cela ajouté au climat de chienlit entre les bérets rouges et les bérets verts qui va certainement meubler les questions des honorables députés aux membres du Gouvernement ce matin place de la République.
Quand on sait que le Gouvernement Cheick Modibo Diarra est loin d'être adulé par les différents regroupements politiques qui se sont constitués au lendemain du putsch du 22 mars, on comprend que les ministres Tiéfing Konaté et Yamoussa Camara passeront une chaude matinée aujourd'hui à Bagadadji.
Selon nos informations, le Gouvernement serait réticent à répondre favorablement à cette interpellation. Puisque le Premier ministre n'a pas eu à présenter de déclaration de politique générale devant les élus de la nation, nos ministres s'obstineraient à penser qu'ils n'ont pas à venir à l'Hémicycle pour être au banc des accusés.
Il faut préciser qu'en dehors de l'interpellation du Gouvernement, les députés vont se pencher sur plusieurs projets de loi dont ceux relatifs à la prorogation de leur mandat, l'indemnisation des victimes de la guerre et du mouvement insurrectionnel du 22 mars ayant entraîné la démission du président de la République, la création du comité militaire de suivi de la réforme des forces de sécurité et de défense.
Bruno Djito SEGBEDJI
djitosegbedji@yahoo.fr