Amadou Thiam, député: «mes 5 raisons pour dire «non» à la réforme constitutionnelle»
Amadou Thiam, député: «mes 5 raisons pour dire «non» à la réforme constitutionnelle»
Président de l’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-Maliba), l’honorable Amadou Thiam, élu en commune V du district de Bamako, est l’un des 35 députés avoir voté contre la loi portant modification de la constitution. Il nous explique ses raisons.
Le contexte
Selon le député Thiam, l’article 118 de la constitution actuelle interdit une révision constitutionnelle quand une partie du territoire national est menacée. Ce qui est, malheureusement, le cas aujourd’hui. L’Accord de Paix était censé résoudre un certain nombre de problèmes avant la révision constitutionnelle. «Au contraire, on constate même l’accroissement de l’insécurité dans le centre du pays». Dans ce contexte, développe-t-il, «réviser la constitution, c’est mettre la charrue avant le bœuf».
L’impréparation du texte
«Nous avons constaté trop d’immixtion de l’Exécutif pendant l’adoption de la loi», déplore l’ancien 2e vice-président de l’Assemblée nationale. Ce travail devrait être fait en amont entre l’Exécutif et sa majorité présidentielle. Car, explique le député, à l’ouverture de la session, l’Assemblée nationale doit travailler en toute souveraineté. Ce qui n’a pas été le cas. Au final, plus de 75 amendements ont été portés au texte déposé par le gouvernement.
La mainmise du président de la République sur la Cour constitutionnelle
Pour qui ne le sait pas, dans la plupart des pays africains, la Cour constitutionnelle est cette juridiction chargée de valider les candidatures et de proclamer les résultats définitifs des élections. Vaut mieux l’avoir de son côté. «Avec la nouvelle constitution, le président de la République aura la mainmise sur la cour constitutionnelle. Avant le président de la Cour constitutionnelle était nommée par ses pairs. Maintenant, c’est le chef de l’Etat, lui-même qui le nomme. Cela pose le problème de l’indépendance de la justice», s’inquiète l’élu.
L’effacement de l’équilibre entre le gouvernement et le président de la République
Avec la nouvelle constitution le Premier ministre n’a aucun pouvoir. «Il devient un simple commis de l’Etat», regrette notre interlocuteur. Même si le Premier ministre présente la Déclaration de politique générale du gouvernement, il est dit que c’est le président de la République qui détermine la politique du gouvernement. «Pis, s’indigne le député Thiam, le président pourra limoger son Premier ministre comme bon lui semble. C’est dire que l’équilibre entre gouvernement et le président disparait».
Une constitution assez souple
De tous les pouvoirs accordés au président de la République, par la future constitution, ce qui inquiète le plus l’honorable Thiam, c’est la possibilité donnée directement à celui-ci de modifier la constitution sans consulter le peuple. Avec la majorité des 2/3 du parlement. «C’est la voie à tous les excès car le peuple perd toute sa souveraineté», conclut le député de l’opposition.
Mamadou TOGOLA / Maliweb.net
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