Affaire « ce petit monsieur » : Les griots en médiation entre IBK et l’opposition

6 November 2015 - 17:26
6 November 2015 - 23:35
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[caption id="attachment_1218142" align="aligncenter" width="730"]Son Excellence Ibrahim Boubacar Keita et Tiebilé Dramé (D-G) Son Excellence Ibrahim Boubacar Keita et Tiebilé Dramé (D-G)[/caption] Dans le but d’apaiser le climat tendu entre le président IBK et l’opposition, une délégation des griots s’est rendue hier, jeudi 5 octobre, au siège du Parena où elle a rencontré des opposants. Les griots assurent que c’est de leur propre initiative qu’ils ont décidé de rencontrer les partis d’opposition auxquels ils ont demandé avec insistance de faire la paix avec le chef de l’Etat.   «Les griots nous ont dit qu’ils n’ont pas été envoyés. Mais ils ont expliqué qu’ils n’aiment pas ce qui se passe actuellement  entre le président de la République et l’opposition. C’est pour cela qu’ils nous ont demandé d’accepter de pardonner au président», a déclaré Djibril Tangara, le président des Forces citoyennes et démocratique (FCD), à l’issue de la rencontre. L’opposition a instruit aux griots de bien vouloir dire au président IBK de reconnaitre enfin à l’opposition le droit à l’existence et à la liberté d’expression qui leur est chère. «Nous sommes une opposition responsable, et nous n’avons pas dit que nous allons incendier le pays. Nous avons été critiqués lorsque nous ne disions rien, et lorsque nous critiquons nous ne sommes pas compris», a ajouté Djibril Tangara. Les partis d’opposition ont aussi demandé que le chef de l’Etat puisse reconnaitre son tort et présenter des excuses, car les opposants n’ont fait que jouer leur rôle. « Le président doit nous respecter. C’est notre président, et s’il ne nous respecte pas, personne ne va nous respecter », a laissé entendre le président de FCD. Autre doléance, les opposants veulent que leurs communiqués puissent être accessibles aux médias d’Etat et transmis dans les 13 langues vernaculaires du pays en plus du français. Toutes ces difficultés évoquées par les opposants soulignent la problématique du statut de l’opposition qui reste une disposition institutionnelle vide de contenu. En effet, le statut de l’opposition adopté par l’Assemblée nationale en 2015 est toujours inactif. Malgré la privation des avantages de ce statut, l’opposition malienne arrive à parler d’une seule voix au sujet des grands sujets concernant la vie de la nation. Soumaila T. Diarra   ----------------------------------------------   Mamadou Kaladjoula Diabaté, chef des griots de Bamako   Le chef des griots du Mali accompagné d’une forte délégation était au siège du Parena hier, où il a rencontré une délégation de l’opposition républicaine et démocratique (ODR). Motif de cette visite des griots : entamer une médiation entre le président de la République et les opposants. L’objectif des griots est d’amener les deux camps à enterrer la hache de guerre pour travailler ensemble dans l’intérêt de tous les Maliens. Le Républicain : Quel est l’objet de votre rencontre avec l’opposition démocratique et républicaine ? Mamadou Kaladjoula Diabaté : Nous étions venus pour échanger avec  les leaders de l’opposition démocratique et républicaine sur la polémique entre elle et le Président de la République lors de sa visite d’Etat en France. Nous étions au regret, le dimanche 25 octobre 2015, de voir le Président de la République transformer notre joie en tristesse. Pour rappel, j’étais parmi ceux qui ont appelé les Maliens à sortir massivement pour accueillir le Président de la République tant notre joie était grande de voir le Mali revenir dans le concert des nations.  Mais notre allégresse fut courte quand on a vu  le Président de la République, qui fut un fervent défenseur des droits à la liberté en France, tomber dans une telle erreur.  La vérité est bonne à dire, il y a eu des insultes. Et c’est pourquoi nous avons décidé de venir parler avec l’opposition pour dénouer la polémique et solliciter son pardon. Et elle nous a écouté et a accepté de pardonner le Président de la République. Mais elle nous a chargés de dire au Président la possibilité de pouvoir donner librement dans les médias leur avis sur les questions qui concernent la vie de la nation en tant que citoyen malien. Au-delà, nous leur avons demandé les motifs de leur refus à travailler avec le Président de la République. Les leaders de l’opposition nous ont fait savoir qu’il ne s’agit pas d’un refus, mais que c’est le Président IBK qui ne tient pas compte de leurs avis et propositions. Ils pensent qu’ils ne sont pas écoutés. Je profite de votre micro pour demander au président d’écouter ses camarades et compatriotes pour apaiser le front politique dans l’intérêt de tous les Maliens.  Ils ont eu à travailler ensemble dans le passé, cela est aussi nécessaire aujourd’hui. En plus, Tiébilé Dramé ne peut être que son beau fils. Allez- vous faire la restitution de cette rencontre au Président ? Bien sûr que nous allons le faire. Après cette rencontre avec l’opposition, nous irons voir le Président de la République pour échanger avec lui. Et si nous arrivions à nous comprendre et à nous mettre d’accord, nous reviendrons vers l’opposition pour une autre rencontre entre nous, l’opposition et le Président de la République afin de voir la possibilité de pouvoir travailler ensemble. Qui a pris l’initiative de cette rencontre?  Personne ne nous a envoyés. C’est notre propre initiative et nous ne faisons que notre travail de griot qui est de promouvoir l’entente et la cohésion entre les gens. Nos grand-pères et nos pères l’ont fait. Nous ne suivons que leur trace. Ces genres d’initiatives ont été pris sous ATT et sous Alpha. Youssouf Z KEITA

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