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Le secrétaire général de l`ONU Ban Ki-moon[/caption]
PARIS, 05 déc 2012 (AFP) - Une intervention militaire dans le nord du Mali occupé par des groupes islamistes armés est quasi certaine, mais "rien ne pourra se faire avant septembre octobre" 2013, a estimé mercredi le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les opérations de maintien de la paix.
"Même s'il y a un consensus pour mettre en avant un scénario politique, il est probable, sinon certain, qu'à la fin des fins, il y aura une opération militaire" dans le nord du Mali, a déclaré Hervé Ladsous lors d'une conférence à Paris consacrée aux opérations de maintien de la paix de l'ONU.
"En tout état de cause, rien ne pourra se faire avant septembre-octobre. C'est un processus évolutif", a-t-il ajouté, soulignant qu'il s'agissait d'une "opération de guerre".
Quelques heures auparavant, le président de la communauté des pays d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'Ivoirien Alassane Ouattara, avait jugé une intervention "indispensable et urgente", souhaitant qu'elle soit effectuée au "premier trimestre" 2013.
Le Conseil de sécurité de l'ONU, saisi d'un plan d'intervention de la Cédéao dans le nord du Mali, doit se prononcer théoriquement avant la fin de l'année sur cette opération internationale, qui suscite cependant interrogations et scepticisme, notamment chez les Américains, selon une source diplomatique.
Le secrétaire général de l'ONU Ban ki-Moon a lui-même mis en garde sur les risques du recours à la force, qui, bien que "sans doute nécessaire en dernier recours", "pourrait aussi risquer de ruiner toute chance d'une solution politique négociée".
"Ce ne sera pas une opération de paix. Ce sera une opération de guerre, et ça rentre difficilement dans les schémas de pensée de l'ONU", a expliqué M. Ladsous.
"Ce sera dans une région difficile. Il y a des risques de règlements de comptes (entre l'armée malienne, censée être le pivot de l'opération, et les touaregs, ndlr)", a-t-il mis en garde.
Avant d'énumérer les étapes préalable à une opération militaire: "la reconstruction de l'armée malienne, qui est dans un état de décomposition relativement avancé", "le processus politique", "le respect des droits de l'homme".
Le gouvernement malien et les groupes armés Ansar Dine et MNLA, qui ont discuté directement pour la première fois, se sont engagés mardi à Ouagadougou à un "dialogue" basé sur le respect de l'intégrité territoriale du Mali et le rejet du "terrorisme", afin de régler la crise dans le pays.
Le nord du Mali est contrôlé depuis fin juin par trois groupes islamistes armés, qui en ont évincé le MNLA avec lequel ils avaient mis en déroute l'armée malienne début 2012: Ansar Dine, mouvement essentiellement composé de Touareg maliens, et les jihadistes surtout étrangers d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).