Dans les hostilités au nord, l’armée fait face à une vaste coalition dont la face visible est le mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) appuyé par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Derrière ce mouvement, se cachent soldats libyens, combattants intégristes conduits par Iyad Ag Ghaly et ses complices d’AQMI.
Cela fait, en effet, trois semaines que le nord du pays est le théâtre d’affrontements entre l’armée et différents groupes d’assaillants armés dont des soldats libyens (d’origine malienne) ; récupérés par le MNLA, ainsi que les intégristes religieux ; appuyés par des unités combattantes d’AQMI.
Le MNLA qui, jusqu’ici, revendique les différentes attaques contre certaines localités du Nord, est en fait, la face visible d’une vaste entreprise de déstabilisation ourdie par le chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abel Aziz, principal soutien de la rébellion en cours.
Parallèlement, et en vue de donner un semblant de légitimité à leur combat et s’offrir une certaine image à l’extérieur, les autres groupes armés, opérant sur le terrain, ont mis en avant le MNLA qui a investi les médias et certains réseaux en Europe pour faire croire à l’opinion internationale l’existence au Mali d’une «révolution touareg». Or, il est établi que c’est une minorité qui s’arrose le droit de parler au nom des autres composantes des régions du nord Mali.
Le MNLA cache son jeu
En vérité l’instant, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad s’appuie sur un petit groupe de soldats libyens (d’origine malienne) et une poignée de déserteurs de l’armée, dont la plupart avait rejoint Bahanga en 2006. Aujourd’hui, ils remettent ça. Mais le mouvement de l’Azawad avec le soutien du président Ould Mohamed Abdel Aziz, sert également de paravent à d’autres groupes armés. Parmi eux, le plus redoutable est le mouvement Ançardine, créé par Iyad Ag Ghaly. Ce mouvement aussi compte dans ses rangs des soldats rentrés dela Libye. Ilsont rejoint d’autres combattants recrutés sur place par Iyad, qui prône l’instauration de la charia et la création d’un Etat islamique à Kidal. D’où sa connivence avec AQMI.
En effet, des unités combattantes de cette organisation seraient aux côtés d’Iyad pour l’appuyer dans ses opérations. Les atrocités commises à Aguelhoc portent la signature d’AQMI, dont les combattants ont été aperçus lors des combats. L’entrée en jeu d’Iyad et des Salafistes arrange fortement le MNLA qui, sans soutien intérieur et extérieur, s’avère une coquille vide. Mais, dans sa stratégie, ce mouvement compte à la fois sur le soutien des islamiques de Iyad et l’appui dela Mauritaniedont le chef de l’Etat héberge et entretient certains de ses responsables.
Mais pour l’instant, le MNLA cache son jeu. Car son rapprochement (complicité ?) avec les intégristes peut lui porter préjudice à l’extérieur. Aussi, est-il certain que le jeu trouble auquel se livre ce mouvement et ses complices à l’intérieur et à l’extérieur, finira par se savoir.
C.H. Sylla