« Pas de leader à Bamako » : Le PM donne t-il raison à Blaise ?

23 November 2012 - 00:00
23 November 2012 - 07:35
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Blaise Compaoré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’est pas n’importe qui. Il vient de le  prouver aux yeux des maliens. Ce n’est pas les mots qui comptent mais les actes. Il vient de remporter une autre victoire éclatante  sur la diplomatie malienne; du coup il a mis le premier ministre aux nombreux pouvoirs, Cheick  Modibo Diarra K.O, sans se déplacer. On peut ne pas aimer l’homme (le capitaine sanguinaire), mais il faut  reconnaître que c’est un fin stratège et ce n’est pas un Cheick Modibo qui peut dire le contraire. Blaise n’ose pas se rendre à Bamako, mais Cheick se rend à Ouagadougou et se plie à deux pour satisfaire les exigences du capitaine comploteur. Il a reçu sur un plateau d’argent ce qu’il ne pouvait pas avoir malgré toutes ses manœuvres. [caption id="attachment_86375" align="alignleft" width="350"] Cheick Modibo Diarra[/caption] Une convocation, des pressions, du chantage, une banale visite de courtoisie, les raisons du  voyage du Premier ministre Cheick Modibo Diarra à Ouagadoudou (Burkina), le dimanche 18 novembre dernier, restent floues. On ne sait pas si le voyage était officiel ou privé ? De  Rabat, il s’est rendu  au Burkina pour faire ce que Blaise exigeait. Autrement dit, accepter, au nom du Mali, de négocier avec ses protégés terroristes. Une chose que le PM, sans recueillir l’avis des populations maliennes, de vulgaires moutons à ses yeux, n’a pas hésité à succomber au « charme » de Blaise, en déclarant à haute et audible voix que «  Le dialogue est absolument inévitable.  Que les gens qui composent le MNLA et Ansar Dine sont nos compatriotes.  No comment ! Du coup, il donne raison au capitaine, stratège et multi- putschiste Burkinabé qui avait lâché devant le Président Hollande, qu’il n’y avait pas de « leader à Bamako », une insulte flagrante à l’endroit des maliens  et cela devant le PM Diarra, en jetant toute la responsabilité de la lenteur de sa mission de médiation sortie de crise sur le Président Dioncounda et le Premier ministre Cheick Modibo. Curieusement, c’est ce même PM qui se déplace jusque chez son «maître» Blaise  pour se confesser à plat ventre devant lui. Quel drôle de premier ministre ? Si le PM malien  ne sait pas ce qu’il veut, au contraire Blaise sait ce qu’il dit, ce qu’il fait et se donne les moyens de sa politique. C’est ça un homme d’Etat. Le PM Diarra a non seulement humilié les maliens mais a déshonoré les N’golochi, autrement les Diarra, dont il est fier d’être un digne représentant. Un vrai Diarra ne se dédit pas. En terme clair, cracher et avaler sa salive. C’est ce que le PM vient de faire. Ce sont ces genres de conduite qui ont plongé le pays dans le chaos. Donc s’il n’est pas prêt à s’assumer, qu’il rende le tablier avant que ça ne soit trop tard, car les erreurs d’une autorité de la République sont des fautes qui, commises contre les intérêts de la République, deviennent de la haute trahison. Malgré la position de François Hollande et de la communauté internationale prônant l’usage de la force  en écartant toute option de dialogue, Blaise Compaoré est resté de marbre, convaincu de son fait.  Il se trouvait dans une position délicate, sans issue, car étant seul dans sa logique et ne sachant pas comment « vendre » sa négociation aux autorités de Bamako,  alors qu’il était mis sous pression par ses protégés terroristes qui le tiennent par les c…..... Autrement dit, Compaoré était couvert de ridicule et ne savait plus à quel saint se vouer,  jusqu’à ce que le colosse de Ségou, après sa balade diplomatique marocaine, lui rende une visite à l’improviste, histoire pour donner quitus au verbe « négocier » de Blaise, et le conjuguer au temps de son choix . Peut-être que Blaise l’a piégé en lui promettant de le réintroduire dans la course à la prochaine présidentielle malienne. Mais un vrai homme d’Etat ne se laisse pas piéger aussi facilement et ne doit pas privilégier ses intérêts personnels devant ceux de la République. En tout cas, cette grave faute morale et politique ne sera pas sans conséquences sur ses ambitions présidentielles. Les trophées de Blaise Le Président Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso depuis 25 ans est aujourd’hui le leader incontesté et le plus dangereux en Afrique de l’ouest.   La crise en Cote d’ivoire c’est lui, le blocage du capitaine Dadis Camara au Faso, son homologue putschiste guinéen c’est lui, l’instrumentalisation du capitaine Amadou Haya Sanogo et son écartement du pouvoir jusqu’à l’envoi des bérets rouges pour le liquider c’est encore lui, le maintien du Pr. Dioncounda Traoré comme président intérimaire au Mali encore lui. Sauver Bilal Ag Cherif chef de guerre du MNLA à Gao face à la puissance du MJUAO et l’héberger chez-lui à Ouaga, renforcer les groupes terroristes au nord du Mali pour les prises d’otages c’est lui,  libérer les otages occidentaux c’est lui, déstabiliser la Mauritanie à travers son conseiller  terroriste Moustapha Chaffi toujours lui, retarder l’échéance de la sortie de crise au Mali c’est lui, l’assassinat du Président Sankara et du journaliste  Nobert Zongo au Burkina Faso c’était lui, l’extermination des acteurs de la mutinerie récente à Ouaga et Bobo encore lui , embargo sur les armes maliennes sur les différents ports de la CEDEAO, plus d’une génération pas d’alternance au Burkina au vu et au su de la communauté internationale et c’est ce monsieur qui donne des leçons de démocratie aux autres. Bien vrai qu’Alassane Ouattara est le président en exercice de la CEDEAO, mais c’est Blaise qui décide de tout, pour avoir réuni des secrets sur tous les autres qu’il n’hésite jamais de brandir en cas de besoin, c’est ça un vrai leader. La seule personne qui lui tenait encore tête, parce que n’étant pas un produit de la même école et n’étant pas dans son réseau, c’était le Premier ministre  Cheick Modibo Diarra; il vient de l’avoir dans son giron avant de le neutraliser. Car après 25 ans de règne, Blaise n’a pas changé. Et en bon élève de Machiavel, la fin justifie les moyens. Ainsi, il n’hésite pas un seul instant à user du mensonge, des combines, du chantage, des coups bas et même du crime crapuleux pour asseoir et consolider son pouvoir. Aliou Badara Diarra

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