Hier, lundi 27 avril 2015 à Ménaka, région de Gao, des violentes confrontations ont opposé des combattants du Mouvement de Libération de l’Azawad (MNLA) à ceux du Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés(GATIA). Selon nos sources sur place, après d’âpres combats qui ont fait beaucoup de morts et de blessés dans le rang du MNLA, le Gatia a repris la ville aux mains des séparatistes. On ignore pour le moment le bilan de ces affrontements.
De sources concordantes, le Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés (Gatia), a repris, hier lundi, dans la matinée, la ville de Ménaka. Une ville qui était jusqu’à ce jour sous le contrôle des indépendantistes du Mouvement National de Libération de l’Azawad depuis les événements survenus le 17 mai 2014 lors de la visite de l’ex Premier ministre Moussa Mara à Kidal. Vers 13 h, indique un habitant de Ménaka, la ville était quadrillée par le Groupe d’Autodéfense et une grande foule a envahi les rues pour fêter la victoire du GATIA sur le mouvement séparatiste. «
La population, en liesse, a saccagé le siège du Mnla. Le Gatia quadrille toute la ville », ajoute la source. «
Nous aspirons à la paix. Nous sommes très contents de la situation d’aujourd’hui parce qu’on a été libéré du joug du MNLA. La ville est entièrement sous contrôle du GATIA. Les gens vaquent à leurs affaires comme si il n’y a jamais eu d’occupation. Ménaka c’est le Mali. Ce n’est ni le Mnla, ni l’Azawad », explique un habitant joint au téléphone dans la soirée. Contacté, le secrétaire général du Gatia, Fahad Ag Almahmoud dira que c’est au cours d’une mission de sensibilisation pour la signature de l’accord prévu le 15 mai que les groupes de la plateforme sont tombés dans une embuscade du Mnla à 40 km au Sud-ouest de la ville de Ménaka. «
On était dans une mission de sensibilisation dans nos campements pour préparer la grande rencontre qu’on organise afin que les chefs traditionnels assistent à la cérémonie de signature de l’accord prévue le 15 mai à Bamako. Une de nos équipes a été accrochée par les gens du MNLA qui considèrent qu’elle est rentrée sur leur territoire. Et c’est vite parti. D’échanges de tirs en échanges de tirs, les combats sont arrivés jusque dans la ville de Ménaka. Actuellement nous contrôlons la ville de Ménaka à 100%. Nous ne sommes pas seul sur le terrain. Nous sommes avec nos amis de la Plateforme », explique le secrétaire général du Gatia. Dans un communiqué, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) accuse le gouvernement malien d’être derrière l’attaque : «
Depuis le début du processus de négociations, les violations du cessez le feu par le gouvernement sont flagrantes et récurrentes sans que cela ne soit dénoncé ou suffisamment souligner par la Communauté Internationale et la Minusma, pourtant, si prompt à faire pression tous azimuts sur la CMA pour parapher l’accord d’Alger du 1er mars dernier. La gravité de l’agression est d’autant plus inacceptable qu’elle intervient au lendemain d’un engagement définitif de la CMA à parapher l’accord dans les plus brefs délais, transmis au chef de la Minusma et représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU ». En outre, le communiqué indique : «
le gouvernement du Mali portera l’entière responsabilité des conséquences de telles attaques. La CMA ne peut se résoudre à subir indéfiniment les attaques et les agressions dictées par Bamako sans réagir… ». Pour sa part, le gouvernement Malien, dans un communiqué, dit avoir appris la nouvelle avec «
surprise et préoccupation » et «
rappelle à toutes les parties les accords relatifs au cessez le feu et les engagements en vue du retour définitif de la paix ». En vue de soutenir l’armée malienne, le Gatia et l’indivisibilité du Mali, selon nos sources sur place, une grande marche est prévue aujourd’hui à Ménaka.
Madiassa Kaba Diakité