Mais pourquoi recevoir ces groupes de marchant de drogue, des assassins, des mercenaires armées et des traites, des individus non recommandable et aujourd’hui en apparence, soucieux de mieux se faire connaître? La porte du dialogue doit être ouverte au nom de la paix et de la culture démocratique, et non à des interlocuteurs qui ne savent que bander du muscle et sortir des griffes.
[caption id="attachment_74871" align="alignleft" width="350" caption="Le président burkinabè dirige la médiation ouest-africaine au Mali. © AFP"]

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"Si la CEDEAO et la communauté internationale choisissent de nous faire la guerre, on n’a pas le choix : on va nous défendre comme on l’a [déjà] fait !" a déclaré Ibrahim ag Mohamed Assaleh qui a conduit la délégation du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) reçue le 9 juin 2012 par le président burkinabé, Blaise Compaoré, médiateur pour la Cédéao.
Le message est, on ne peut plus clair. Rien ne fera reculer le MNLA décidé à faire la guerre et ne pas lâcher d’un iota ses velléités d’indépendantiste. Que dire des soit-disant islamistes du groupe Ansar Dine présents aussi à Ouaga, le 18 juin 2012 pour négocier la charia pour tout le Mali. Et au porte-parole de ce groupe de dire: «Nous avons remis une lettre de Iyad Ag Ghaly (leader d'Ansar Dine) au médiateur Blaise Compaoré. Nous voulons l'application intégrale de la charia", la loi islamique, au Mali».
De fait, de quels droits un groupe d’individus non élus peut-il s’approprier des préceptes religieux pour soumettre des groupes de populations paisibles, dans un pays souverain, reconnu au plan international comme étant une République indivisible, laïque et ayant choisi de vivre en démocratie?
Par ailleurs, on se demande bien pourquoi cette frange de la rébellion du Nord-Mali a choisi de sortir maintenant du bois, au lendemain même de la rencontre des chefs d’états-majors de la Cédéao à Abidjan. Ansar Dine se sentirait-il menacé et isolé, au point de devoir se déplacer à Ouagadougou pour négocier, étant donné la probabilité d’un conflit sous-régional?
Peu d’informations ont filtré quant à la composition de la délégation des islamistes. Encore moins sur la durée du séjour et sur un éventuel entretien avec le président Blaise Compaoré, médiateur officiel de la Cédéao dans la résolution de la crise malienne.
En aucun cas cette agression des institutions républicaines ne devra rester impunie. Ansar Dine et autres doivent comprendre qu’il leur sera très difficile de convaincre l’opinion ouest-africaine du bien-fondé de l’Islam dont ils sont promoteurs. Encore moins lorsqu’ils s’acoquinent avec des sécessionnistes!
A moins qu’il n’y ait eu concertation entre la médiation et la Cédéao. On se rappelle, l’organisation sous régionale avait recommandé de négocier avec tous les groupes rebelles, à l’exclusion des organisations terroristes dont celles d’Ansar Dine. Pourquoi donc le Burkina Faso a-t-il accepté de recevoir les islamistes qui sèment la terreur dans le Nord-Mali ?
Issiaka COULIBALY (Aujourd’hui – La Résistance)