Libération de l’otage français Serge Lazarévic, hier : L’Amdh accuse le pouvoir d’avoir libéré 4 prisonniers en échange

10 Décember 2014 - 09:15
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Le Gouvernement a procédé à “la libération Mohamed Aly Ag Wadoussène, Haïba Ag Achérif, présumes terroristes ,ainsi que Oussama Ben Gouzzi et Habib Ould Mahouloud, auteurs présumés de graves violations de droits humains au Mali, en échange de l’otage français Serge Lazarévic”, ont affirmé des organisations de droits de l’homme, hier.   [caption id="attachment_507952" align="alignleft" width="310"]L'AMDH juge le bilan très passable Me Moctar Mariko[/caption] En prélude de la tenue, aujourd’hui 10 décembre, de l’Espace d’Interpellation Démocratique (Eid), une journée commémorative de la déclaration universelle des droits de l’Homme et en pleine semaine des droits de l’Homme, les autorités auraient procédé "à la énième libération des auteurs présumés des violations de droits humains en procédant à la libération Mohamed Aly Ag Wadoussène, Haïba Ag Achérif présumes terroristes ainsi que Oussama Ben Gouzzi et Habib Ould Mahouloud, auteurs présumés de graves violations de droits humains au Mali, en échange de l’otage français Serge Lazarévic hier Mardi le 9 décembre 2014." C’est ce qu’affirment des organisations de défense des droits de l’homme qui ont animé une conférence, hier après-midi au siège de l’Association Malienne des Droits de l’Homme (Amdh). Ces organisations se disent indignées par la libération de 4 auteurs présumés de violations de droits humains et appellent les autorités maliennes à stopper l’hémorragie. Les principaux animateurs de cette conférence de presse étaient M. Moctar Mariko, président de l’Amdh, Mme Bintou Founè Samaké, présidente de Wildaf, et M. Amadou B. Téguété, sécretaire Général de l’Amdh. Selon le communiqué conjoint desdites organisations lu par Mme Bintou Founè Samaké, présenté de Wildaf, le nommé Mohamed Aly Ag Wadoussène est impliqué dans deux dossiers différents dont le premier est en phase de jugement et le second en instruction.Il est aussi un déserteur de la garde nationale du Mali (contingent de 2009). Arrêté par la Sécurité d’État le 10 décembre 2011 à Gao et mis sous mandat de dépôt en mars 2012, il est poursuivi pour terrorisme, association de malfaiteurs, prise d’otage et séquestration. Il est l’organisateur principal de l’enlèvement de deux français Serge Lazarévic et Philippe Verdon, le 24 novembre 2011 à Hombori. Philippe Verdon a été assassiné en mars 2013. Les organisations rappellent que M. Serge Lazarévic, âgé de 54 ans, franco-serbe, était venu au Mali pour exploiter une cimenterie, C’est le lendemain de son arrivée qu’il a été enlevé en novembre 2011 à Hombori. Quinze (15) jours après, Aqmi a revendiqué leur enlèvement. Le 16 juin 2014, Mohamed Aly Ag Wadoussène s’échappe de la Maison centrale d’Arrêt de Bamako avec Haïba Ag Achérif. Lors de cette évasion, il tue à bout portant le surveillant Adjudant Kola Sofara dont la famille, reçue par l’Amdh le 24 juin 2014, réclama l’ouverture d’une enquête, afin de faire la lumière sur cet assassinat. Ainsi, une instruction a été aussitôt ouverte pour "évasion" et confiée au tribunal de première instance de la Commune III. Le 24 juillet 2014, Mohamed Aly Ag Wadoussène est  arrêté de nouveau par les forces de sécurité à Hamdallaye ACI. Dès lors Il serait détenu depuis par la Sécurité d’État. Selon toujours Mme Samaké  c’est en ce début de semaine qu’il a été libéré. Les organisations affirment que quelques jours plus tôt, le 4 décembre 2014, Haïfa Ag Achérif, Oussama Ben Gouzzi (tunisien) et Habib Ould Mahouloud (Sahara Occidental) ont été libérés par la Cour d’Appel. Elles précisent que l’État Malien n’en est pas à sa première libération de prisonniers contre celle des otages. Maintenant qu'il n'y a plus d'otages détenus par les groupes armés, l’Amdh demande si les autorités maliennes auront désormais les mains libres pour s'engager résolument dans la lutte contre l'impunité et faire de la protection des victimes leur priorité. Il appelle les autorités à  arrêter de nouveau tous ces auteurs présumés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité et de les juger pour ces faits. "Si nous comprenons la nécessité de trouver des moyens pour libérer les otages, nous considérons que ces solutions ne doivent pas violer les droits des victimes et le principe de la séparation des pouvoirs au Mali", a déclaré Me Moctar Mariko, président de l’Association Malienne des Droits de l’Homme (Amdh). Il souligne que la paix et la réconciliation ne peuvent pas  passer par la promotion de l’impunité. Quant au secrétaire général de l’Amdh, il a indiqué que compte de cet acte posé par les autorités malienne l’Eid na pas sa raison d’être, car tous les individus libéré font partie des groupes armés qui ont attaqué l’État malien. L’Amdh interpelle le Gouvernement malien à dire toute la vérité sur la libération de ces “bandits”, et s’ils sont toujours détenus au Mali d’indiquer le lieu de leur détention. Alpha C. SOW    

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