Guerre au Mali : ne reproduisons pas les mêmes erreurs qu'en Afghanistan

8 March 2013 - 12:33
8 March 2013 - 12:33
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[caption id="attachment_132743" align="aligncenter" width="610"]Un soldat français se tient prêt à tirer près de Gao. Le 21 février 2013. (STR/AP/Sipa) Un soldat français se tient prêt à tirer près de Gao. Le 21 février 2013. (STR/AP/Sipa)[/caption]

Alors que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s'est rendu auprès des troupes françaises qui combattent dans le nord du Mali, le président annonçait que le retrait de l'arméecommencerait en avril. D'après certains observateurs, nous pourrions rester au Mali plus longtemps. Une hypothèse qui n'est pas sans rappeler à notre contributeur le bourbier afghan. Malgré les déclarations de François Hollande selon lequel il devrait y avoir une diminution du nombre des soldats français au Mali à partir du mois d’avril, on n’est pas encore au bout du tunnel.   Manque d'effectifs, de temps, de connaissance du terrain   Et cela pour plusieurs raisons. D’abord l’extrême dureté des combats de ces dix derniers jours dans le massif des Ifoghas laisse penser que les troupes d’AQMI sont prêtes à combattre jusqu’à leur dernière goutte de sang. Si dans ce massif, l’armée a réussi à détruire des infrastructures importantes, préparées de longue date avec des caches souterraines et entièrement dissimulées, rien n’indique, pour les experts, que les soldats français et tchadiens puissent créer une "nasse étanche".   Car "il est très difficile de quadriller une zone, si petite soit-elle, et on n'a pas assez d'hommes sur le terrain. Les ennemis connaissent par cœur le moindre caillou, certains sont basés là depuis des années. Ils ont des relations anciennes avec les tribus Touaregs des environs, qui pourront éventuellement les aider. Ceux qui voudront vraiment s'enfuir s'enfuiront. Ne vont rester que ceux qui ont la volonté de se battre jusqu'à la mort".   C’est le syndrome Tora-Bora (Afghanistan). Le ministre de la Défense qui, hier, a rendu une visite surprise dans ce massif s’est bien gardé de toute prévision, alors que le porte-parole de l’état-major, lui, a jugé "probable qu’une partie des terroristes a réussi à s’échapper". D’autres bases semblables existent elles ? Le général qui commande les troupes au sol, ne le croit pas : "Ici, c'était le donjon. Voilà, on a cassé le donjon.  Il reste les basses-cours". Reste à savoir la taille de ces basses-cours...   Bamako, le mauvais élève de la démocratie et des droits de l'Homme   De plus, pour partir, il faudrait que les troupes africaines nous relaient, or, elles sont loin d’être prêtes. Alors que les combats se concentrent très au nord, un quatrième soldat français a été tué près de Gao, ce qui revient à dire que les  terroristes n’ont pas totalement déguerpi de Gao, donc du centre du pays.   Et puis pour quitter le Mali il faudrait aussi que l’État malien, dont la déliquescence a agi comme un aimant pour toutes sortes de groupes, se remette sur pied. Une centaine de partis et d’associations ont demandé récemment que l’on veille au respect des droits de l’Homme et qu’on organise des élections libres que le président intérimaire a promises avant le 31 juillet.   Ce qui semble peu plausible. Car l'avenir du Mali se joue tout autant au nord qu'au sud. Or, dans le maelström des rivalités ethniques qui ont ensanglanté le pays, on ne voit pas Bamako faire les gestes indispensables pour tendre la main aux groupes qui ont accepté de renoncer à la lutte armée. Des gestes qui seraient pourtant indispensables pour rétablir une confiance minimum. nouvelobs.com/ 

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