Gestion de la crise au Nord Mali : Crise de confiance entre ATT et le peuple

7 Févruary 2012 - 00:11
7 Févruary 2012 - 00:11
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Le Mali est un pays insécurisé comme en témoignent les attaques incessantes contre les populations, le banditisme de grand chemin, les trafics de stupéfiants de toute sorte, les braquages en plein jour... Et malgré les mises en garde des partis politiques, des touristes, des occidentaux, des communiqués laconiques du gouvernement affirmaient que notre pays se porte pour le mieux au monde. Un doigt accusateur est toujours pointé sur des présumés détracteurs du régime. Pour le cas du septentrion malien, il a été géré avec laxisme, sentimentalisme et mépris. Dans le Mali sous ATT, personne n’a le droit de critiquer au risque de perdre son poste ou d’être indexé d’opposant ou d’apatride. Les lois sont votées au forceps à l’Assemblée Nationale. ATT s’est surtout fait entourer par de jeunes chômeurs et non des professionnels de la fonction publique. Conséquence : le navire Mali battant pavillon ATT, tangue… Dans cette chienlit généralisée, les élections vont-elles se tenir ?  ATT doit savoir qu’il a eu la chance exceptionnelle d’avoir la quasi - totalité des partis politiques avec lui. Seulement, il doit savoir que le Mali est notre mère patrie commune à Nous tous et qu’il n’est pas la propriété à une seule personne. Contrairement à ce que son entourage et lui-même insinuent, si les Maliens étaient contre lui, l’ADEMA, l’URD, le RPM, le CNID, le MPR, l’UDD… se seraient présentés à la présidentielle de 2002. Qu’il sache aussi que sans les partis politiques, ils n’auraient pas régné sur le Mali. En somme ATT a personnalisé le pouvoir dans un pays où la demande sociale est forte, où le panier de la ménagère est vide, où l’école va à vau - l’eau, où le problème des enseignants est légué aux calendes grecques. Les logements sociaux ? Ils sont construits à partir des fonds publics, mais ces biens publics portent son nom. Mao Tsé Toung a fait mille fois mieux que lui, Gandhi en Inde, Houphouët en Côte d’Ivoire, mais leurs oeuvres ne portent pas leurs noms au contraire d’un ATT en quête de grandeur et voulant s’immortaliser à tout prix. La propagande a pris le pas sur la gestion sincère du pays. Et jamais la famille présidentielle n’a été autant mise aux devants de la scène politico - économico - sociale que sous le règne de Amadou Toumani Touré. Décryptage d’une série d’événements qui ne plaident pas forcément en sa faveur.  Acte I : ATT et la gestion des crises  Dans la gestion de la crise ivoirienne, le nom de ATT est cité d’avoir versé des cagnottes à l’ex-président Laurent Gbagbo pour payer ses fonctionnaires pendant la crise qui a secoué ce pays. Si ATT s’est empressé de démentir cette information, certains de nos compatriotes ont été bâillonnés après cet acte. Concernant la guerre d’usure contre Kadhafi, le président malien est soupçonné d’avoir soutenu cet homme contre l’avis des Nations Unies qui avaient voté des résolutions contre la Libye. Iln’a pas aussi reconnu le CNT et aurait reçu des ex-combattants dans son Palais présidentiel. Ces ex-combattants lourdement armés ont été tolérés et autorisés à rentrer dans notre pays avec leurs butins de guerre venus tout droit de la Libye. Alorsque les réfugiés maliens refoulés du même pays ont été abandonnés à leur propre sort. Beaucoup d’entre eux ont perdu tous leurs biens. Sur ce cas, silence radio à Koulouba.  Acte II : ATT et la gestion des otages  La pomme de discorde entre ATT et les occidentaux est bien la gestion des otages. On pense que c’est lui le maillon faible de la chaîne. Pour ATT, « il n’y a pas de chaîne, a fortiori, de maillon faible ». Un otage capturé en Mauritanie, au Niger, en Algérie, au Tchad est toujours dirigé vers le Mali avec les mêmes interlocuteurs et les mêmes négociateurs. Nos autorités sont-elles complices ? Et que dire de la mort de deux otages, l’un Français et l’autre Allemand, tombés sous les balles des combattants de AQMI sur notre territoire ! Et l’affaire de Air cocaïne ? Il fut le catalyseur qui le feu aux poudres. Le Mali est devenu une plaque tournante du banditisme international. Acte III : ATT et les reformes institutionnelles  ATT apparaît à ses propres yeux comme le messie dans notre pays. Autant il doit éviter de se dire : « C’est moi ou le chaos », autant, il doit aussi croire que : « Personne n’est indispensable au Mali ». Les reformes institutionnels qu’il a engagées attestent des manières fortes qu’il utilise pour assouvir ses ambitions. Les USA l’une des plus grandes démocraties au monde ont une Constitution portant des lacunes. Seul Dieu est parfait, l’œuvre humaine est toujours incomplète. Sous ATT, les grands dossiers contre l’Etat ou contre les opérateurs économiques ont disparu. L’impunité a régné en maître. La thésaurisation a pris corps et l’argent détourné est caché dans un coffre fort à la maison avec des malversations foncières de tout acabit. L’immoralité est de mise à telle enseigne qu’on est dans un pays où notre propre passé devient douteux, avec un présent impossible et un avenir incertain. Sur RFI, des Maliens ont déclaré que le problème du nord a pour but de maintenir ATT au pouvoir. Mais lors de sa rencontre avec les partis, il a dit qu’il s’en ira au soir du 8 juin. Acte IV : les problèmes du nord Le gouvernement malien a publié le nombre des militaires décédés au front à Aguelhoc, Tessalit dans un communiqué, mais il a observé le mutisme sur les combats meurtriers qui ont lieu à Léré. Et que dire de la présence de Gabriel Poudiougou à Bamako ? Avait-il démissionné comme le laissaient croire les rumeurs ? Si Poudiougou a fini par rallier le nord, c’est que les malentendus autour de lui se sont dissipés. Autant de récriminations qui ont épinglé la hiérarchie militaire dans la conduite des opérations militaires à l’origine des manifestations de rue et des mécontentements dans les casernes. En somme, nous sommes solidaires du président pour préserver l’unité nationale et la défense de l’intégrité territoriale. Mais il doit prouver sa détermination dans la lutte contre le terrorisme au nord Mali pour le reste de son mandat. La panacée est à portée de mains. Nous y reviendrons. Issiaka Sidibé  

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