Villepin: Les interventions militaires «nourrissent le terrorisme»

Dominique de Villepin endosse son costume de diplomate. Invité de 18h Politique dimanche soir sur iTélé, l'ancien Premier ministre a jugé que face à des «actes odieux», comme ceux commis samedi à Copenhague, «il y a des erreurs à ne pas commettre», dont «la tentation systématique du recours au langage guerrier». Selon lui, «nous ne sommes pas en guerre contre le terrorisme, nous faisons face à des actes odieux».

17 Févruary 2015 - 10:19
17 Févruary 2015 - 10:19
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[caption id="attachment_808502" align="aligncenter" width="630"]Dominique de Villepin Dominique de Villepin sur iTélé le 15 février 2015. - Capture d'écran/20 MINUTES[/caption] Pour Dominique de Villepin, «nous nourrissons le terrorisme chaque fois que nous intervenons militairement». «Il n'y avait pas de terrorisme dans cette région, l'Irak et la Syrie, à cette échelle avant l'intervention militaire américaine de 2003», a ajouté celui qui s'y était opposé comme ministre des Affaires étrangères.

«C'est la guerre qui nourrit le terrorisme»

«C'est la guerre qui nourrit le terrorisme et il faut prendre la mesure de cela pour utiliser d'autres moyens, en particulier l'action diplomatique et politique», a-t-il insisté, ajoutant: «Nous sommes engagés militairement aujourd'hui en Irak à travers une coalition sans véritablement chercher à apporter une réponse forte aux tribus sunnites qui ont constitué et constituent le vivier à partir duquel se nourrit l'organisation Daesh». «De la même façon au Mali, nous sommes intervenus militairement sans régler la question touareg qui constitue là encore dans les provinces du nord le vivier à partir duquel se nourrit le terrorisme», a-t-il poursuivi.

«Oui totalement à la liberté d'expression» mais «accompagnée de responsabilité»

En revanche, avec «ce qui se passe avec Boko Haram au Nigeria, nous avons l'exemple de ce qu'il faut faire: les pays de la région se mobilisent, ils constituent une coalition, ils sollicitent l'aval et la légitimité de l'Union africaine et après des Nations-Unies, et nous apportons une aide logistique à ces différentes armées». Interrogé sur les caricatures de Mahomet, Dominique de Villepin dit «oui totalement à la liberté d'expression» mais estime qu'elle «doit s'accompagner de responsabilité». «Une insulte -perçue comme telle- dans un pays du nord de l'Europe est évidemment véhiculée, augmentée dans un certain nombre de pays qui la considèrent comme inadmissible. Cela ne veut pas dire qu'il faut porter des limites à la liberté d'expression mais chacun doit intégrer les conséquences de ce qu'il fait et ce qu'il dit», a-t-il expliqué.

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